En prélude à la journée mondiale de la Biodiversité qui est célébrée chaque année le 22 mai, un groupe de journalistes issus de plusieurs pays africains réunis au sein du Réseau des Journalistes pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a organisé le mercredi 17 mai 2023, en collaboration avec le cadre mondial de la biodiversité adopté lors de la COP 15 à Montréal au Canada, un webinaire sur le thème, ‘’Mise en œuvre du cadre mondial sur la biodiversité : défis et rôle des médias’’. Il s’agit à travers cette rencontre virtuelle de partager avec les hommes de médias, le contenu de ce cadre afin que ceux-ci puissent s’en inspirer dans le cadre de leur travail quotidien. Trois panélistes ont partagé leur expérience avec les journalistes dans le domaine. Il s’agit notamment de M. Basile Van Havre, co-président du groupe de travail sur l’adoption du cadre mondial pour la biodiversité ; Mme Cécile Martin-Phipps, directrice de l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD/OIF) et M. Issa Bado, spécialiste de programme à l’IFDD/OIF.
La biodiversité, c’est le tissu vivant de notre planète qui recouvre l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie. Pour la sauvegarde de la biodiversité à l’échelle mondiale, l’implication des médias est plus qu’indispensable en ce sens qu’ils ont la capacité d’éveiller les consciences à travers le travail qu’ils font au quotidien. C’est grâce à la vigilance constante et aux alertes des médias que la communauté internationale a pu prendre conscience de la perte alarmante de la biodiversité à laquelle on fait face aujourd’hui à l’échelle mondiale. Forts de cette prise de conscience, les décideurs ont répondu à l’appel en adoptant en décembre 2022, un cadre mondial ambitieux sur la biodiversité. Selon la directrice de l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD/OIF), Mme Cécile Martin-Phipps, la mise en œuvre de ce cadre mondial de Montréal sur la biodiversité requiert désormais une mobilisation très importante tant en termes de ressources qu’en termes d’actions concrètes sur le terrain.
Cependant, le défi majeur et le plus urgent repose sur l’appropriation de ce cadre par l’ensemble des acteurs socioprofessionnels. C’est justement à ce titre que les hommes de médias ont un rôle éminemment essentiel à jouer pour informer la population sur l’importance de la protection de la biodiversité ; éduquer le public sur la nécessité de la préservation des écosystèmes, ainsi que les problèmes qui sont liés à cette perte de la biodiversité, le changement climatique, la pollution. Les hommes de médias ont aussi cette capacité de fournir les informations en temps réel sur les problèmes de la biodiversité, les efforts de conservation et les menaces émergeantes. Le rôle de plaidoyer que peut jouer la presse est capital pour maintenir la biodiversité sur l’agenda politique en veillant à ce que les gouvernements, les entreprises et les autres acteurs clés respectent leurs engagements en matière de biodiversité.
Quant au co-président du groupe de travail sur l’adoption du cadre mondial pour la biodiversité, M. Basile Van Havre, il a présenté de façon claire le contenu de ce cadre mondial pour la biodiversité dont il a été l’un des acteurs majeurs. Le cadre mondial, a dit M. Basile Van Havre, répond d’une manière équilibrée à toutes les causes de perte de la biodiversité et qui combinent tous les éléments nécessaires au changement. En effet, l’esprit et la vision qui sous-tendent ce cadre mondial consistent à faire en sorte qu’on puisse vivre en harmonie avec la nature en des objectifs mesurables en termes d’écosystèmes, des besoins de la population. Ainsi, les cibles du cadre mondial sur la biodiversité sont au nombre de vingt-trois (23) et consistent à protéger 30% des terres et 30% des mers à l’horizon 2030. M. Basile Van Havre a indiqué que la cible relative à la pollution va faire l’objet de nombreuses négociations parce qu’elle fait appel aux engrais et aux pesticides. Il s’agit de prendre en compte les besoins des populations tout en faisant en sorte de diminuer leurs impacts négatifs. S’agissant de la cible qui concerne les ressources allouées à la biodiversité, le co-président du groupe de travail sur l’adoption du cadre mondial pour la biodiversité a expliqué que tous les pays (développés ou en voie de développement) doivent fournir des efforts parce qu’ils font tous face à des défis même si ceux-ci sont différents.
Pour sa part, M. Issa Bado, spécialiste de programme à l’IFDD/OIF a souligné que le cadre mondial est une ambition des Etats qui se sont engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et chaque pays doit commencer à développer son action conformément à ses priorités nationales. Les cibles ne peuvent pas être les mêmes pour tous les pays pour la simple et bonne raison qu’ils ne présentent pas les caractéristiques en matière de biodiversité. A l’issue des exposés faits par les panélistes, les journalistes ont posé des questions auxquelles des éléments de réponses ont été fournis par les conférenciers.
Hassane Daouda(onep)