Le Premier ministre, Chef du Gouvernement M. Ouhoumoudou Mahamadou a présidé, hier matin au Palais des Congrès de Niamey, la cérémonie d’ouverture du Forum National des Entreprises et Etablissements Publics du Niger. Cette rencontre a été organisée par le gouvernement du Niger dans le but d’assurer la transformation structurelle de l’économie nationale dont les Entreprises et Etablissements Publics constituent un des segments. Ce forum, premier du genre au Niger, sert de cadre d’échanges et de discussions entre d’une part les membres du gouvernement et leurs collaborateurs, les organes d’inspection et de contrôle et d’autre part les dirigeants des entreprises et établissements publics. C’est aussi une occasion pour les participants d’aborder tous les problèmes de gestion des entreprises et établissements publics, de formuler des recommandations en vue d’améliorer significativement leur gouvernance.
Dans son discours d’ouverture des travaux, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a indiqué que ce Forum est le résultat d’un diagnostic minutieux sur le rôle des Entreprises et Etablissements Publics dans la promotion d’une gouvernance économique et financière vertueuse.
Le gouvernement du Niger, ambitionne selon le Premier ministre, d’améliorer la gouvernance de ces structures afin qu’elles soient plus performantes, qu’elles créent encore plus de richesses et plus d’emplois, et qu’elles fournissent des biens et services nécessaires à l’épanouissement des citoyens. «Au lieu d’être un poids pour le budget de l’Etat et à l’économie nationale, les entreprises et établissements publics doivent être un facteur de soulagement à travers le respect de leurs cahiers de charges et l’atteinte des objectifs socioéconomiques qui ont présidé à leur création», a relevé le Chef du gouvernement.
Pour ce faire, le présent forum aura à examiner, non seulement, les performances de ces entreprises au cours de la période 2019 à 2021, à travers la présentation de leurs rapports de gestion et états financiers et relever également leurs insuffisances et manquements.
M. Ouhoumoudou Mahamadou a par ailleurs fait savoir que les autorités du pays sont décidés à impulser une transformation radicale de la gouvernance des entreprises et Etablissements Publics en y apportant des réformes nécessaires, dont entres autres la modification de la loi sur les Entreprises Publiques pour prendre en compte les catégories non prévues, mieux affirmer la mission de développement du pays et renforcer la redevabilité et le mécanisme de contrôle ; revoir le mode de désignation des membres des Conseils d’Administration des entreprises publiques conformément aux objectifs qui leur sont assignés.
Les réflexions devront aussi s’orienter sur la mise en place d’un système de contrat de performance des Entreprises Publiques auquel est indexée une partie de la rémunération de leurs dirigeants ; et enfin la création d’un événement autour du Président de la République pour encourager les entreprises performantes et envisager des mesures de correction pour celles qui enregistrent une contre-performance.
Le Chef du gouvernement a fait cas du dernier rapport de la Cour des Comptes qui a fait notamment ressortir plusieurs irrégularités dans la gestion des entreprises publiques. C’est donc pour pallier ces insuffisances et placer l’éthique et l’orthodoxie au cœur de la gestion des Entreprises et Etablissements publics que le Chef du gouvernement dit avoir engagé le Gouvernement à «renforcer le dispositif juridique et institutionnel des entreprises publiques pour régir leurs missions et leurs fonctionnements, en prévoyant entre autres, le mécanisme de sanction; accentuer les efforts de mobilisation des ressources aux entreprises en développant les canaux de financement les moins coûteux». «Ces objectifs ne peuvent être atteints sans une systématisation du contrôle afin de faire observer les règles d’une gestion transparente, efficace et qui fait une place de choix à la culture des résultats», a-t-il précisé.
M. Ouhoumoudou Mahamadou a assuré que le Gouvernement continuera à être très regardant sur les procédures de gouvernance de ces structures. Celles-ci doivent être bien gérées pour qu’elles soient compétitives et efficientes. Elles doivent être bien gérées pour servir véritablement de levier au développement socio-économique du pays.
Auparavant, le ministre des Finances M. Ahmat Jidoud a rappelé le rôle que joue les entreprises et établissements publics dans l’économie et la mise œuvre des politiques publiques. «Ils assurent la fourniture des biens et services indispensables à la satisfaction des besoins des populations dans la mise en œuvre des orientations stratégiques dans différents secteurs de l’économie, mais également à la mobilisation des ressources nécessaires au bon fonctionnement de l’Etat et à la création de l’emploi» a-t-il expliqué. M. Ahmat Jidoud a souligné que dans notre pays, les entreprises publiques interviennent dans les domaines aussi divers que variés notamment l’énergie ; le transport des hydrocarbures ; l’hydraulique ; les télécoms et les mines. Les établissements publics quant à eux interviennent dans les secteurs sociaux de base tels que l’enseignement ; la santé ; la culture.
Cependant, l’environnement juridique et institutionnel dans lequel évoluent ces entités ne leur permet pas, selon le ministre des Finances, d’assurer pleinement leurs missions conformément à l’objet pour lequel elles sont créées. C’est du reste pourquoi le gouvernement a engagé des réformes sur le plan juridique et institutionnel.
Par ailleurs, le ministre Ahmat Jidoud a indiqué que pour assurer une bonne gouvernance fondée sur le principe de transparence, d’obligation de résultats et reddition des comptes, «la tutelle financière s’est résolument engagée dans un projet de consolidation et d’analyse de toutes les données financières de ces entreprises en conformité avec la réforme sur le budget programme». Suite à cela, il a été relevé qu’un certain nombre de contraintes à ce niveau qui freinent ce processus de consolidation de ces données. Il s’agit «de la non mise en conformité des textes créant certains établissements publics aux dispositions de la loi ; du non-respect des délais réglementaires pour la tenue des Assemblées générales des entreprises ; du non-respect des mandats d’administrateur et de PCA ; de la non transmission à temps des résolutions à incidence financière pour approbation par la tutelle financière et de la non connaissance des textes qui régissent les entreprises et les établissements publics», a conclu le ministre des Finances.
Aminatou Seydou Harouna(onep)