
Dans certains quartiers, eaux usées et déchets plastiques bouchent les caniveaux
Dans plusieurs quartiers périphériques de Niamey, des fosses septiques et caniveaux débordants créent une situation d’hygiène et de santé alarmante. Les eaux usées, mêlées à des matières fécales, se répandent dans les rues, mettant ainsi en danger la santé des habitants et perturbant leur quotidien.
Ce problème récurrent tant dans le centre urbain que dans les quartiers périphériques est aggravé par des infrastructures d’assainissement vieillissantes et mal entretenues. « À chaque saison des pluies, les fosses débordent. Les rues sont devenues impraticables, et l’odeur est insupportable », déplore M. Massaoudou Barmou Lalé, un résident du quartier Boukoki.
Quant à Laouali Mahamadou, riverain et propriétaire d’étal dans le même quartier, il souligne que les habitants endurent un vrai calvaire. « Pendant les cinq dernières années, les caniveaux se situant sur le pavé sont bouchés jusqu’à rendre la ruelle impraticable ».
Les habitants dénoncent aussi l’incivisme et le laxisme de certains concitoyens qui s’amusent à faire des branchements anarchiques de tuyaux. « Nous ne pouvons pas continuer comme ça. Nous avons besoin de solutions définitives, pas seulement de mesures temporaires », insiste Laouali Mahamadou.
Les habitants disent ne pas comprendre le manque de réaction des autorités municipales face à l’incivisme. « Nous avons signalé le problème à plusieurs reprises, mais aucune mesure concrète n’a été prise. La situation devient invivable pour nous », affirme Massaoudou Barmou Lalé.
Dans certains quartiers, les eaux des fosses septiques des ménages débordent dans la rue et bloquent le passage. C’est le cas des quartiers Kalley plateau et Lacouroussou Pavé où le constat est déplorable. « La fosse de la cour commune d’à côté est pleine, à tel point qu’elle déborde sur la voie. Ici, un piéton ne peut passer sans être sali par les flaques d’eau usée », témoigne Elh Omar, résident du quartier Kalley plateau.

Le débordement des fosses septiques entraîne des risques importants pour la santé publique. Les eaux stagnantes favorisent la prolifération de moustiques, augmentant le risque de maladies telles que le paludisme, la dengue et la fièvre typhoïde. Par ailleurs, les enfants sont les plus exposés, parce qu’ils jouent parfois près des zones contaminées.
Ce problème met en lumière des défis plus larges liés à l’urbanisation rapide et à l’insuffisance des infrastructures dans de nombreux quartiers de la ville. L’absence de réseaux d’assainissement centralisés et l’entretien irrégulier des fosses septiques sont des causes récurrentes de ces débordements.
Pour pallier le problème d’hygiène et d’assainissement, les autorités de la ville de Niamey consentent quotidiennement des efforts. C’est ainsi qu’il est institué, chaque dimanche de la fin du mois, une séance de salubrité pour assainir les différents quartiers de la ville de Niamey. Mais, il faut un changement de mentalité des populations pour espérer inverser la tendance.
Moumouni Idrissa (Stagiaire)