Diplômé d’une licence en droit à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP) de l’université Abdou Moumouni de Niamey, actuellement étudiant en première année de master option Carrière judiciaire, Altino Inno Razikou est marié et père d’un enfant. Comme pour tout jeûne étudiant rêvant d’avoir un travail après ses études universitaires, toute chose difficile de nos jours et dont il en a pleinement conscience, Razikou a décidé de s’auto-employer en créant sa propre petite entreprise : l’imprimerie AIR service.
Pour le sieur Razikou, le chômage qui est un frein pour le développement socioéconomique ne peut être pas réduit par la seule volonté de l’Etat car, il ne peut offrir du travail les jeunes diplômés et non diplômés. Lutter contre le chômage des jeunes passe nécessairement par la création d’entreprise et les jeunes doivent comprendre cela. « Aujourd’hui, nous constatons que beaucoup de diplômés sont toujours à la recherche d’un emploi et sans une certitude dans un avenir proche. C’est donc la crainte de cet état de fait qui nous a amené également à nous maintenir dans le domaine de l’entrepreneuriat et surtout que nous avons déjà une expérience dans le domaine dès le jeune âge » a-t-il précisé.
Altiné Inno Razikou affirme que son entreprise est le fruit d’un long processus qui a duré sept ans de combat tenace. « Si aujourd’hui cette entreprise existe, c’est justement grâce à notre volonté de nous prendre en charge, sans pour autant attendre quelque chose de la part de quelqu’un d’autre, qu’il s’agit du gouvernement ou d’un parent. Je pense qu’à un certain âge, il faut se dire qu’on a une obligation morale d’agir pour soi, qu’on ne doit pas rester les bras croisés et attendre un salut hypothétique ou imaginaire » a-t-il expliqué. La situation à l’Université a aussi contribué à sa décision de mettre en œuvre son projet de création d’entreprise a-t-il dit.
Créée en 2012, son entreprise fait de l’impression, photocopie et activités connexes, ainsi que la vente des articles électroniques. Ce n’est qu’en 2017 qu’il l’a baptisée ‘’AIR SERVICE’’, en référence à ses initiales de son nom Altiné Inno Razikou, sur proposition du personnel dudit service.
Son activité lui a permis de gagner de l’argent seulement comme bénéfice à travers cette activité, mais aussi du respect, de la confiance de la société ; « avec ces actions, nous avons fait beaucoup de réalisations tant souhaitées » s’en est-il réjoui.
Il souligne par ailleurs qu’il est difficile d’avoir un personnel permanent car, « toutes les personnes qui travaillent avec lui au sein de notre service sont des étudiants qui n’aspirent qu’à trouver de quoi subvenir à leur besoins » a-t-il dit. Altiné Inno Razikou ne s’est pas arrêté à AIR Service situé à l’UAM seulement, se disant qu’il a des opportunités ailleurs dans la ville. C’est ainsi qu’il a eu l’idée d’ouvrir des centres secondaires dans certains quartiers de la capitale ville. C’est le cas du nouveau centre situé au quartier LAZARET, en face de l’OPVN.
Aux jeunes nigériens diplômés ou étudiants, Razikou conseil de sortir de la logique attentiste, surtout ses camarades étudiants qui sont dans cette optique d’attendre que le travail leur soit offert par l’Etat à la fin des études. « Je tiens à dire que l’avenir n’appartient qu’à ceux qui se réveillent tôt, ceux qui osent, qui ont donc de l’audace’’. « Ils doivent réfléchir sur leur avenir et agir en tant qu’homme d’action, alors, savoir qu’avec le nombre élevé des jeunes diplômés et la baisse drastique de l’offre d’emplois à la fonction publique, leur avenir est en danger, si tant est qu’ils attendent tout de l’Etat. La lutte contre le chômage passe aussi par des initiatives personnelles des jeunes » a-t-il conclu.
Salima Hamadou Mounkaila (ONEP)