
Aminatou Bonkoukou et une cliente
Enthousiasmée par l’art du henné depuis sa tendre enfance, Aminatou Bonkoukou est une jeune étudiante âgée de 23 ans qui a décidé de combiner travail et étude. Consciente qu’il n’y pas de sot métier et que l’entreprenariat est un enjeu prioritaire pour développer un pays et aussi parce que comme le disait voltaire « le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin ».
Étudiante en deuxième année, à l’Ecole supérieure des sciences de la communication et des médias (ESSCOM) option journalisme audiovisuel, Aminatou a su se faire une place dans le monde entrepreneurial. Elle dit avoir choisi de faire du henné par passion. Une passion qui l’animait depuis son bas âge, et à laquelle elle s’est vouée corps et âme pour en faire un métier lucratif. Elle s’est perfectionnée quand elle était encore au lycée. « Le henné me plait beaucoup. Etant enfant, je regardais les autres le faire et depuis lors, c’est devenu une passion pour moi et je me suis dit, je vais aussi apprendre pour pouvoir l’appliquer à d’autres personnes » a-t-elle confié.
Malgré sa jeunesse et ses études, Aminatou travaille seule. « Ce n’est pas encore le moment opportun pour m’associer à d’autres personnes, parce que, je dois me consacrer plus à mes études qu’à ce travail » a-t-elle mentionné. Selon cette jeune étudiante, la préparation du henné se fait la veille, c’est-à-dire un jour avant l’arrivée de la cliente. Elle mélange le henné avec du parfum et du citron pour faire davantage ressortir la couleur et laisser reposer jusqu’au lendemain avant l’application. Le moment venu, elle applique minutieusement le scotch, car selon elle, c’est une étape cruciale dans le travail. Son plus grand rêve, c’est d’être indépendante et de développer son entreprise. « J’envisage d’agrandir mon entreprise dans l’espoir de faire connaitre ‘’Amina’s henné ’’» a-t-elle dit.
Malgré son audace et sa persévérance, Amina est, comme tout autre entrepreneur, confrontée à des difficultés dans son travail. « Ma plus grande difficulté, c’est le non-respect des rendez-vous par certaines clientes. Je mets toutes mes économies dans l’achat du henné et du matériel adéquat pour le travail, mais à la dernière minute certaines clientes me disent qu’elles ne pourront plus venir. Je perds ainsi mes économies et le henné aussi qui ne servira plus à rien si l’on ne l’applique pas » s’est-elle plainte.
Les tarifs de ses prestations varient de 5.000 F à 15.000 F, voire plus. La jeune entrepreneure confie que cette activité lui génère des revenus. « Pendant les moments de forte demande comme les fêtes de ramadan et de tabaski, et lors des cérémonies de mariage ou baptême, j’arrive à me faire 70.000f. C’est un métier noble comme tous les autres et je ne regrette pas de m’être lancée dedans », a-t-elle fait savoir. Si cela ne dépendait que de moi poursuit-elle, tous les jeunes nigériens en dehors des études doivent apprendre un métier. « On dit que celui qui travaille avec fatigue mangera avec plaisir » ajoute-t–t-elle. C’est pourquoi elle conseille ses jeunes frères et sœurs à embrasser leur passion. « Créez et développez des petits métiers. Il est vrai que l’apprentissage n’est pas facile ; il faut juste s’armer de courage et de patience et plaise à Dieu nous récolterons des merveilleux fruits » a-t-elle conclu.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)