Le jardinage fait partie des activités pratiques et productives introduites dans le système éducatif nigérien. Il permet d’allier la pratique à la théorie. Cela en améliorant la pertinence et la qualité de l’éducation, en familiarisant les enfants avec les techniques de production vivrière et les questions de nutrition tout en encourageant la création de jardins privés. Cette activité participe à la transmission des connaissances de l’enseignant à l’élève en plaçant l’apprenant au centre du processus d’apprentissage.
A l’école primaire Dar es Salam 1, le jardin scolaire fait la fierté de la directrice et des élèves. Dans cette école, ce jardin est un véritable outil d’apprentissage pour les enseignants. Il joue un rôle pédagogique en servant de cas pratique pour le cours sur l’agriculture. Il permet à l’enseignant d’introduire de nouveaux concepts et de développer des compétences pratiques chez les élèves.
D’après la directrice de l’école, Mme Ibrahim Nafissa, ce jardin scolaire permet de familiariser les enfants avec des méthodes viables de production vivrière qui jouent un rôle important dans la sécurité alimentaire. Il ouvre également la possibilité d’activités créatrices de revenus pour ces enfants. « Ça nous permet de faire comprendre aux enfants qu’on ne réussit pas uniquement en étudiant, la terre aussi est prometteuse. On peut être utile à sa famille à son pays grâce au jardinage, à l’agriculture», a dit Mme Ibrahim Nafissa.
Mis en place par une ONG (ONG Malaala), le jardin de l’école Dar es Salam 1 est plein de petits plants de tomate et de laitue. Il est entièrement géré par l’école à travers un gouvernement scolaire. « Nous avons mis en place un gouvernement de 4 membres à savoir: le ministre de l’environnement, le ministre de l’éducation celui de la santé et enfin le ministre de l’agriculture. Ils ont pour missions de sensibiliser les enfants sur l’entretien et l’arrosage du jardin et chaque semaine, une classe est désignée pour accomplir ces tâches », a expliqué la directrice de l’école.
Pour Mme Ibrahim Nafissa, la pérennisation du jardin scolaire est importante. Selon elle, cette activité pratique et productive ne se limite pas seulement à la simple acquisition des différents savoirs nécessaires elle s’avère également très prometteuse dans ses contributions au développement. « Les élèves eux-mêmes prennent plaisir en apprenant », a déclaré la directrice de l’école avec un rire contagieux.
La directrice de l’école Dar es Salam 1 a rappelé que cette activité pratique et productive a été à un moment donné supprimée du curriculum scolaire mais depuis un an, elle est à nouveau insérée dans le programme éducatif.
Cependant bien qu’ayant été inscrites à nouveau dans le curriculum scolaire, il a été constaté que dans beaucoup d’établissements de la ville de Niamey, ces activités sont négligées. En effet sur quelques écoles visitées, seule celle de Dar es Salam 1 en dispose. Pourtant, dans le temps le jardinage était un outil indispensable à l’enseignant car lui permettant de combiner théorie étudiée en classe avec la pratique sur le terrain.
« Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne », disait Victor Hugo. Ainsi un accent particulier devrait être mis sur ces activités pratiques et productives afin de créer un éveil de conscience chez les jeunes scolaires sur les questions de préservation et de protection de l’environnement mais aussi leur apprendre les pratiques agricoles durables. Ainsi, il ne s’agit pas de simples exercices mais de leçons pour la vie qui sont d’une grande utilité.
Par Rahila Tagou(onep)