A l’instar des autres pays africains, le Niger a célébré le 10 août 2024, la Journée Africaine de la Décentralisation et du Développement local. A la veille de cette célébration, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Général de Brigade Mohamed Toumba a livré un message dans lequel il a rappelé que cette journée est célébrée dans tous les Etats membres de l’Union Africaine. Elle a pour objectif de promouvoir la décentralisation, la gouvernance locale ainsi que la participation des citoyens et des groupes sociaux dans la définition et la mise en œuvre des politiques de développement.
Cette année le thème retenu et célébré par l’Union Africaine est : « Etablir un système d’éducation et de formation solide ancré dans les réalités de l’Afrique au niveau local». Ainsi, conformément aux orientations du CNSP, la célébration de cette année a été marquée par plusieurs manifestations dont des conférences-débats et des séances de sensibilisation sur l’importance de la participation des populations dans la gestion des affaires locales, des journées-portes ouvertes au niveau des chefs-lieux des communes urbaines.
En livrant son message, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire a indiqué que les communes, devront s’activer davantage sur le terrain pour la satisfaction des besoins des populations qui sollicitent les prestations de services auprès des administrations publiques locales. « Cet impératif exige au niveau de la Collectivité Territoriale décentralisée, l’instauration d’une bonne gouvernance locale synonyme d’une gouvernance politique dans laquelle l’action publique locale n’est plus le seul fait d’une seule autorité locale, mais implique les populations et les autres acteurs de développement dans les processus décisionnels », a-t-il souligné.
Le ministre d’Etat Mohamed Toumba a assuré que son département ministériel s’est engagé dans une analyse profonde de notre système de gouvernance locale en vue de son adaptation au contexte actuel pour la construction d’un Niger nouveau. « Cette analyse du processus de la décentralisation, après plus d’une décennie de mise en œuvre, révèle toute sa limite avec d’importants écarts entre les réalisations actuelles et les objectifs prévus dans les différents programmes mais aussi et surtout une gouvernance caractérisée par une opacité totale dans la gestion des maigres ressources des collectivités territoriales, prises en otage par une certaine élite politique locale insoucieuse de l’amélioration des conditions de vie de la population », a-t-il relevé.
Pour le Général de Brigade Mohamed Toumba, cette situation « nous oblige, non seulement à nous interroger sur la cohérence de nos choix politiques dans la mise en œuvre de la décentralisation mais aussi sur le corpus juridique et institutionnel qui l’encadre en vue de les adapter à nos réalités socio-économiques et culturelles ». « Aussi, sommes-nous engagés dans la relecture des textes fondamentaux de la décentralisation notamment le Code Général des Collectivités Territoriales », se demande-t-il.
Le ministre d’Etat a également rappelé qu’une ordonnance est intervenue pour dissoudre les Conseils de Villes, des Communes et des Arrondissements Communaux, commander la nomination des Administrateurs Délégués à leurs sommets, supprimer l’échelon région collectivité territoriale, et affirmer la dévolution de son patrimoine à la région circonscription administrative. « A ce jour, les Administrateurs Délégués ont été nommés pour gérer et impulser une nouvelle dynamique dans l’ensemble de nos communes avec de regroupements de certaines collectivités pour mieux prendre en compte la viabilité économique et le contexte socio culturel et historique qui leur sont propres », a-t-il ajouté.
Pour promouvoir une gestion saine et transparente des affaires locales, basée sur la participation citoyenne et la reddition des comptes, le Général de Brigade Mohamed Toumba, a également souligné qu’il a été mis en place dans chaque commune une Commission Consultative composée de représentants de toutes les couches socio- professionnelles au niveau local. Il a aussi rappelé que la suppression de l’échelon région collectivités territoriales vise à rationaliser l’utilisation des ressources locales. Aussi, cette suppression n’entame en rien la poursuite des activités de développement socio-économiques et culturels financées par l’Etat et les Partenaires Techniques et Financiers.
Selon le ministre d’Etat en charge de l’Administration du Territoire, toutes ces activités sont désormais prises en charge à travers le mécanisme de l’Intercommunalité sous le leadership du Gouverneur ou du préfet selon le cas, notamment dans les domaines de compétences transférées aux Collectivités Territoriales à savoir l’éducation, la santé, l’hydraulique, et l’environnement. « Pour assurer une meilleure coordination de toutes ces interventions avec la participation effective des citoyens à la base, les autorités administratives sont instruites pour la tenue régulière de sessions de la Commission Consultative Régionale de l’Administration Territoriale », a-t-il déclaré.
Le Général de Brigade Mohamed Toumba a précisé que cette commission qui est un cadre de consultation, de concertation et d’échange est informée de l’état de mise en œuvre des programmes de développement dans la région. « Elle émet des avis et ou formule des recommandations sur les orientations de l’action de l’Etat et des collectivités territoriales et donne son avis sur le bilan de l’exécution de la programmation et propose des ajustements éventuels de l’exercice en cours en fonction des ressources effectivement mobilisées et des décisions d’utilisation ou de répartition prises », a-t-il conclu.
Mamane Abdoulaye (ONEP)