À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre), l’ONUSIDA souligne que le respect des droits de l’homme de toutes les personnes vivant avec le VIH ou exposées au risque d’infection est essentiel pour mettre fin au sida d’ici à 2030.
Le monde a fait d’énormes progrès pour réduire l’impact du VIH au cours des 15 dernières années.
Au niveau mondial, 30,7 millions de personnes – soit 77 % des personnes vivant avec le VIH – seront sous traitement en 2023, contre seulement 7,7 millions en 2010. Cette évolution s’est traduite par une baisse spectaculaire du nombre de décès liés au sida, qui a diminué de 51 % au cours de la même période.
En 2023, au Niger 22.109 personnes – soit 71% des 31.000 personnes vivant avec le VIH – sont sous traitement ARV, contre seulement 7.296 personnes en 2010. Une réduction significative est enregistrée du nombre de décès liés au sida, qui a diminué de 62%. Cependant, les nouvelles infections ont connu une augmentation de l’ordre de 57% au cours de la même période.
Cependant, malgré la mise au point d’une série de traitements et d’outils de prévention efficaces, le monde n’est toujours pas en mesure de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé mondiale d’ici à 2030. Les progrès sont trop lents. En effet, dans au moins 28 pays, les nouvelles infections par le VIH sont en augmentation.
Comment protéger les progrès déjà réalisés dans la lutte contre le VIH et continuer à progresser vers cet objectif vital de 2030 ?
Un nouveau rapport de l’ONUSIDA publié avant la Journée mondiale du sida, intitulé «Take the Rights Path» (Suivons le chemin des droits), montre que le respect des droits est la voie à suivre pour une riposte au VIH qui soit solide et durable.
Le monde peut mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique si les droits de l’homme de toutes les personnes vivant avec le VIH ou exposées au risque d’infection sont protégés.
Le respect des droits des femmes et des jeunes filles est essentiel pour mettre fin à la pandémie de sida.
La violence fondée sur le sexe accroît la vulnérabilité au VIH.
Le refus de l’éducation et de l’information met les gens en danger. Il est urgent d’investir dans l’éducation des filles et d’offrir une éducation sexuelle complète – un élément essentiel de la prévention du VIH.
Les obstacles à la santé doivent être levés. Par exemple, plus de la moitié des pays ont des lois qui empêchent les jeunes de se faire dépister pour connaître leur statut sérologique, à moins qu’ils n’obtiennent l’autorisation de leurs parents, ce qui fait fuir les jeunes et conduit beaucoup d’entre eux à ne pas savoir s’ils vivent avec le VIH.
L’enquête de Surveillance de Seconde Génération (SSG 2019) montre une augmentation de la prévalence du VIH chez les jeunes passant de 0,5% en 2015 à 0,8% en 2019.
Bien que de nombreux pays aient réalisé des progrès considérables pour réduire l’impact du VIH sur les enfants, l’engagement de protéger tous les enfants vivant avec le VIH et affectés par le virus n’est pas respecté. Un enfant sur trois ne bénéficie pas d’un test de dépistage du VIH au cours des deux premiers mois de sa vie, la fourniture d’une thérapie antirétrovirale à vie aux femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH n’a pas augmenté au cours de la dernière décennie et la couverture du traitement du VIH est nettement plus faible pour les enfants (57 %) que pour les adultes (77 %).
Au Niger en 2023, Les enfants vivant avec le VIH enregistre un faible taux de couverture en traitement de 41% contre 73% chez les adultes et la situation est la même pour le dépistage du VIH. La couverture de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’Enfant (PTME) est de 45% et le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant est de 23% et restent toujours un défi de la riposte nationale au VIH.
La criminalisation et la marginalisation de groupes de personnes vulnérables les exposées au VIH sapent également les efforts déployés pour mettre fin au sida. L’adoption d’une législation encore plus sévère à l’encontre de ces groupes dans de nombreux pays augmente les niveaux de stigmatisation et de discrimination et éloigne les gens des services de traitement et de prévention du VIH.
La réaction hostile aux droits qui menace de réduire à néant une grande partie des progrès accomplis dans la lutte mondiale contre le sida doit être combattue de front. Pour protéger la santé de chacun, nous devons protéger les droits de tous.
Il y a de l’espoir.
Dans le monde entier, un certain nombre de lois qui entravaient la fourniture de services de santé publique à des groupes de personnes vulnérables ont été supprimées. On observe également une nette tendance à la suppression des lois contre-productives qui criminalisent l’exposition au VIH, la non-divulgation ou la transmission du virus.
Des cas de discrimination et de stigmatisation à l’endroit des populations clés et aux PVVIH enregistrés, ont une forte incidence sur la vulnérabilité de ces personnes au VIH, ainsi que leur accès au dépistage et au traitement du VIH.
Le nouveau rapport de l’ONUSIDA fournit une feuille de route claire : Pour mettre fin au sida, il faut suivre la voie des droits.