Dans toute guerre, la communication joue un rôle prépondérant. Lors de la seconde guerre mondiale, Hilter ne s’était pas contenté de déployer toute une armada de chars et de bombardiers contre ses ennemis, il avait aussi créé un département à part entière en charge de la propagande de guerre, et cette dernière fut aussi dévastatrice que les armes. Aujourd’hui encore, regardez ce qui se passe avec la crise ukrainienne. Depuis le déclenchement des hostilités, la Russie et l’Ukraine ont surtout misé gros sur leur ‘’arsenal’’ médiatique. On a même l’impression que la bataille est beaucoup plus rude et intense sur les écrans des télévisions et dans certains journaux occidentaux, que sur le théâtre même des opérations. Par médias interposés, les deux camps se livrent une guerre communicationnelle sans merci.
A force de voir le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le ministre russe des Affaires Etrangères, Sergueï Lavrov, se repandre quotidiennement à travers les médias, le monde entier les connait. Profitant allègrement du large espace que lui réservent les médias, le président Zelensky (dont certains trouvent déjà qu’il parle trop) est devenu un phénomène médiatique mondial. Pour dresser le monde entier contre son ennemi juré, il ne fait pas dans la dentelle. On connait la fameuse formule par laquelle il accusait Poutine d’avoir ‘’craché au visage de l’ONU’’. L’image est forte, mais c’est de bonne guerre !…
Chez nous aussi, nous sommes en guerre contre les terroristes. Mais, dans cette guerre sanglante qui nous est imposée par les groupes terroristes, tout porte à dire que le volet communication est plutôt négligé, surtout par l’opinion publique. En revanche, du côté des terroristes, se développe une propagande tendant à amener les populations à rallier leur sombre cause, notamment en donnant à leurs sinistres actions une connotation plutôt religieuse, avec des séances de prêche dans des villages, la perception de la dime et autres pratiques dignes du pire brigandage. C’est aussi dans l’optique de leur propagande qu’ils inondent triomphalement les réseaux sociaux de vidéos de leurs assauts contre certaines localités.
Aujourd’hui, plus que jamais, l’opinion nationale doit comprendre que la guerre psychologique qui se joue sur le terrain de la communication et de la propagande, est aussi déterminante que le fracas des armes. Malheureusement, par simple insouciance ou par ignorance, nous apportons de l’eau au moulin de la propagande terroriste. C’est exactement ce que nous faisons à travers certaines déclarations et autres prises de position qui frisent l’apologie du terrorisme, quand nous partageons des messages émanant des groupes terroristes, quand nous faisons le buzz avec des photos et des vidéos véhiculant des scènes de leurs atrocités contre des soldats et même des paisibles citoyens sans défense, etc. Et tout cela, au mépris des valeurs d’humanisme, de la dignité des victimes et du respect dû à leur mémoire. Arrêtons tout ça, et améliorons notre communication.
Assane Soumana(onep)