
Une vue du site de production des femmes à Dessa
A la veille de la Journée internationale de la Femme, une mission du CICR a visité le site maraicher des groupements féminins de Famalé dans la commune rurale de Dessa (région de Tillabéri). Une certaine fierté se lisait sur les visages de ses vaillantes femmes qui disent s’inscrire dans l’esprit de ‘’Labou sanni noo’’, en répondant véritablement à l’appel des autorités de la transition pour que les Nigériens se remettent au travail afin d’atteidre l’autosuffisance alimentaire tant prônée.
La commune rurale de Dessa dans la région de Tillabéri fait partie des zones touchées par les conséquences des conflits. Elle est également confrontée à des défis liés au changement climatique. Les phénomènes météorologiques, les pics de température en période sèche, les sécheresses récurrentes et la dégradation de l’environnement ont rendu l’exploitation agricole et maraichère plus difficile.
Ainsi, doublement affectées par les conséquences des conflits armés ainsi que les chocs climatiques, les femmes productrices devraient aussi faire face aux difficultés d’accès au carburant en raison des restrictions imposées. Cette limitation d’accès au carburant a eu un impact direct sur les femmes qui utilisent des pompes à carburant pour leurs activités quotidiennes. Ce qui oblige ces femmes à parcourir de longues distances jusqu’à la ville la plus proche pour se procurer du carburant, augmentant ainsi les coûts financiers et la vulnérabilité aux risques liés au transport du carburant.
Toutes ses raisons ont poussé le CICR à réfléchir et à apporter une solution aux différentes demandes des femmes de cette localité pour leur permettre de produire avec de mécanismes de pompage plus adaptés à leurs réalités économiques et environnementales. C’est ainsi que 9 groupements féminins de Famalé ayant, un très faible revenu, et aucune autre activité génératrice de revenus en dehors de l’exploitation du site maraicher ont bénéficié de l’appui du Comité International de la Croix Rouge afin de contribuer essentiellement à leur sécurité alimentaire. Aujourd‘hui ses femmes tirent un très grand satisfecit de cette expérience avec beaucoup de leçons apprises.
Ainsi cet appui a permis aux femmes productrices d’effectuer une transition vers des pompes solaires qui leur permettent d’avoir un accès plus fiable et constant à l’eau, réduisant ainsi le temps et les efforts nécessaires pour obtenir de l’eau afin d’irriguer leurs cultures. Un autre avantage de cet appui c’est la protection de la population civile. Ainsi, en éliminant le besoin de transporter du carburant sur de longues distances, le projet réduira les risques associés aux déplacements dangereux, ce qui contribuera à une diminution des incidents liés à la sécurité. Par ailleurs, l’utilisation de systèmes solaires moins polluants améliorera la qualité de l’air local. La réduction des coûts de transport du carburant et l’efficacité accrue des pompes solaires permettront aux femmes d’augmenter leur productivité et d’optimiser leur temps de travail. Cela se traduira par une augmentation mesurable des revenus individuels et familiaux, améliorant ainsi leur situation économique globale : une augmentation d’ordre de 20-30%.
L’appui du CICR permettra en outre de renforcer la résilience des populations. Les neufs (09) groupements de femmes de Famalé ont vu leur capacité de résilience renforcée face aux défis liés au changement climatique et aux conflits armés. Enfin, l’adoption de systèmes énergétiques solaires réduira la dépendance au carburant et, par conséquent, l’empreinte carbone globale de la communauté. Cela contribuera à la protection de l’environnement local, favorisant la durabilité de l’écosystème et préservant les ressources naturelles. Ce qui réduira à terme l’impact environnemental.
Siradji Sanda (ONEP)