La Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF-Niger) poursuit ses activités de renforcement des capacités des acteurs de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Hier mercredi 22 décembre 2021, l’institution a organisé à Niamey, un atelier à l’attention des officiers de Police Judiciaire (OPJ). L’objectif est d’outiller ces agents dans le domaine pour parfaire leur efficacité. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par M. Niandou Daouda, Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation.
Le rapport d’Evaluation Mutuelle du Niger a fait ressortir les principales insuffisances du dispositif national de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, tant sur le plan de conformité technique que sur l’efficacité. Il ressort du rapport que la pratique des enquêtes sur blanchiment des capitaux et financement du terrorisme s’avère récente et non encore généralisée. «Au regard de ces constats, la CENTIF a décidé de développer un programme d’activités sur la base des insuffisances identifiées dans le rapport d’évaluation Mutuelle de notre pays», a déclaré le président de la CENTIF, M. Taher Hassane dans son mot de bienvenue à l’ouverture des travaux de l’atelier. Il faut préciser que l’objectif de ces ateliers de formation qu’organise la CENTIF-Niger est de parvenir à former et sensibiliser une masse critique d’acteurs y compris ceux de la société civile, de manière à susciter l’adhésion de tous les acteurs au processus de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
A l’issue de l’atelier, les participants comprendront les phénomènes du blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, connaitront les instruments juridiques nationaux et internationaux en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et maîtriseront les techniques d’enquête etc. Le président de la CENTIF a saisi l’occasion pour témoigner sa profonde gratitude et ses remerciements aux autorités nationales pour l’attention qu’elles accordent aux activités de la CENTIF en mettant les moyens matériels et financiers conséquents à sa disposition avant de remercier les partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement dans la mise en œuvre desdites activités.
En ouvrant les travaux de l’atelier, le Secrétaire Général du Ministère en charge de l’Intérieur a rappelé que la lutte contre la criminalité financière est l’une des plus hautes priorités de la communauté internationale en raison de l’impact négatif du phénomène sur la stabilité
macroéconomique, singulièrement sur l’intégrité et la stabilité des institutions financières ainsi que sur la bonne gouvernance. Selon M. Niandou Daouda un consensus international est établi pour considérer ce fléau comme une source importante d’instabilité des marchés financiers, mais également un facteur permanent de perturbation de l’ordre public et d’insécurité dans le monde. «Le Niger s’est inscrit dans cette dynamique mondiale de lutte contre la criminalité financière en mettant en place un dispositif national de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme crédible. Ce dispositif a fait l’objet d’une évaluation mutuelle des Etats membres du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA)», a-t-il expliqué.
Il faut noter que la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF-Niger) est une cellule de renseignements financiers de type administratif placée sou l’autorité du Ministère des Finances. Elle chargée de recevoir, d’analyser, d’enrichir et traiter les déclarations de soupçons provenant des personnes assujetties afin d’établir la nature, l’origine ou la destination délictueuse des transactions ou opérations financières. Elle est dotée de l’autonomie financière et d’un pouvoir de décision autonome sur les matières relevant de sa compétence.
Seini Seydou Zakaria(onep)