L’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS), a démantelé à l’entrée de la ville de Niamey, le 1er et le 2 Janvier 2021, deux vastes réseaux de trafic international de drogue à haut risque ayant des ramifications dans plusieurs pays subsahariens et au Maghreb. Ainsi, à l’issue des opérations menées, 10 personnes de nationalité nigérienne ont été interpellées. Ces derniers étaient en possession de deux véhicules, trois motos, des téléphones portables ainsi que d’une somme de 770.000 FCFA. Pour ces deux opérations quelque 110.800 comprimés de tramadol ont été saisis. Au cours d’un point de presse organisé hier matin, l’OCRTIS a présenté ces individus qui nuisent à la société par le biais de leurs activités illicites et illégales.
Lors de la présentation, le Procureur de la République, M. Beidou Ousmane a salué, le travail acharné que mène l’Office dans la lutte contre le trafic des stupéfiants au Niger. Et selon lui, ce travail n’incombe pas seulement à l’OCRTIS et à la justice. Les populations, a-t-il dit, doivent davantage s’impliquer dans cette lutte en dénonçant ces trafiquants. En effet, a déploré M. Beidou Ousmane, malgré le travail formidable que fait l’OCRTIS, le trafic de stupéfiants continue de gangréner notre société. Ces produits, a-t-il poursuivi nuisent non seulement à la santé mais aussi à la sécurité car augmentant la criminalité et réduisant ainsi la main d’œuvre. De ce fait, il a exhorté la population à contacter le numéro 98.08.08.09 pour dénoncer tout suspect de trafic de stupéfiants.
Par la suite, la Commissaire de Police, Mme Nana Aichatou Ousmane Bako a indiqué que le 22 Décembre 2020, l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants(OCRTIS) recevait de ses sources une information sur un vaste trafic international de drogue. C’est l’exploitation de cette information qui a permis de découvrir que deux ressortissants d’un pays voisin ont récemment séjourné à Niamey dans le but d’acheter sur place ou de commander à partir du Niger du tramadol qui, est une substance extrêmement addictive et dont la rareté sur les marchés est actuellement constatée.
Ainsi le vendredi 1er janvier 2021, a-t-elle poursuivi, des opérations ciblées ont permis de saisir à l’entrée de la ville de Niamey 4.000 comprimés de tramadol en provenance de Kano (Nigeria) et d’interpeller trois (03) individus de nationalité nigérienne.
Aussi, 106.800 comprimés de tramadol 225mg localement appelé «Dongo ou Aradou» en raison de son effet fracassant sur le système nerveux central, en provenance du Togo ont été saisis le 2 janvier 2021 dans une seconde opération ayant abouti à l’interpellation de sept autres trafiquants de nationalité nigérienne. La commissaire de police Nana Aichatou Ousmane Bako, a déclaré que l’essentiel de la drogue saisie est destiné à alimenter une forte demande des marchés maghrébins et des sites aurifères locaux. Et à titre de précision, elle a souligné que le marché illicite du tramadol est actuellement marqué par une rareté sans précédent. Cela est consécutif aux efforts des services de répression et au durcissement de la législation dans beaucoup de pays, y compris dans le principal pays producteur d’où sa cherté sur les marchés.
Selon la Commissaire de police, Nana Aichatou Ousmane Bako, la valeur marchande approximative de cette saisie s’élève à plus de 100 millions de FCFA soit 153 .850 euros. Le tramadol, a affirmé la commissaire de police, est une substance largement détourné de son usage thérapeutique. Très peu documenté l’impact médical de l’usage illicite du tramadol est inquiétant sur ses consommateurs. C’est pourquoi elle a souligné, qu’il est crucial que les parents s’impliquent dans le contrôle du comportement et des fréquentations de leurs enfants qui constituent la couche sociale la plus vulnérable.
Rahila Tagou(onep)