A l’instar des autres pays, le Niger a célébré, le 1er décembre 2024, la Journée Mondiale de Lutte contre le SIDA. A cette occasion, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le médecin Colonel-major Garba Hakimi, a livré un message. Le thème de cette année est « suivons le chemin des droits ». Cette journée est une occasion de réfléchir sur les progrès accomplis, de renouveler l’engagement à soutenir les droits humains des populations vulnérables et à haut risque ; et la sensibilisation de la population, en particulier les jeunes, à la nécessité de se protéger et de se faire dépister, et placer leur éducation, leur soutien et leur protection au cœur de la stratégie nationale de lutte contre le VIH/SIDA.
Dans son message, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales a déclaré que la maladie causée par le virus de l’immunodéficience humaine, le sida, touche aujourd’hui près de 39,9 millions de personnes dans le monde, parmi lesquelles environ 30,7 millions bénéficient de thérapies antirétrovirales. Selon le rapport annuel de l’ONUSIDA de 2023, chaque année, 1,3 millions de nouvelles infections et 630.000 de décès liés au sida sont enregistrés.
Il a précisé que l’Afrique demeure le continent le plus touché avec 25,7 millions de personnes vivant avec le VIH, soit plus de deux tiers de la population mondiale porteuse du virus, comme le souligne l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Aussi, a-t-il rappelé, au Niger, bien que des efforts notables aient été entrepris depuis la détection du premier cas en 1987, des défis persistent cependant.
En effet, a poursuivi le ministre, malgré une prévalence nationale faible de 0,4% chez les 15-49 ans, ce taux reste élevé dans certains groupes vulnérables, notamment les travailleurs de sexe (9,6%), les populations carcérales (1%), les jeunes adolescents (0,8%) ainsi que les réfugiés et migrants (0,7%), selon l’enquête de surveillance de seconde génération de 2019. « Selon une enquête de 2010, 2,2% des malades ont rapporté des actes de discrimination dans les services de santé, et la stigmatisation a augmenté, passant de 8% en 2006 à 11% en 2012. La stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH restent des obstacles majeurs dans la lutte contre cette pandémie », a-t-il déploré.
Les personnes vivant avec le VIH, a-t-il dit, sont estimées à 31.503, dont 21 417 bénéficient de traitements antirétroviraux, selon les données de Spectrum 2024. Aussi, 959 personnes sont décédées des suites du VIH et 1 376 nouvelles infections ont été enregistrées. « La transmission du VIH de la mère à l’enfant, bien qu’encore élevée continue de connaitre une baisse. A titre illustratif, elle a dépassé de 26,19% en 2022 à 23,75% en 2023 loin de l’objectif du plan stratégique national de lutte contre le VIH/SIDA qui était de la maintenir en dessous de 5% », a indiqué le ministre.
Il a assuré que des progrès notables ont été réalisés ces dernières années, l’accès aux traitements s’est considérablement amélioré, et la transmission mère-enfant est désormais évitable. « Nous poursuivons nos efforts pour renforcer l’accès aux traitements antirétroviraux, tout en continuant à lutter contre la stigmatisation et la discrimination, afin que chaque citoyen puisse accéder facilement aux soins et au soutien nécessaire, quel qu’en soit son lieu de résidence », a-t-il soutenu. Le ministre en charge de la santé a enfin lancé un appel solennel à toutes les parties prenantes à lutter contre toute forme de stigmatisation et de discrimination liée au VIH/SIDA. « Nous devons soutenir sans réserve les personnes vivant avec le VIH, qu’elles soient dans leur famille, leur lieu de travail, ou dans la société en général. Le chemin des droits est celui de la dignité, de l’égalité et de la justice. Il est impératif que nous l’empruntions ensemble, en tant que nation souveraine, unie et solidaire », a-t-il conclu.
Farida. A. Ibrahim (ONEP)