Les efforts soutenus de promotion minière, ainsi que les actions menées en faveur du secteur pétrolier ont permis au Niger de rendre plus attrayant ces deux (2) secteurs vitaux pour la balance commerciale et pour l’économie nationale. En dépit des chocs multiformes aux niveaux régional et international, le secteur minier, avec l’adoption d’un cadre juridique incitatif, a connu une intensification des recherches géologiques et minières et une diversification des partenaires. Dans son rapport sur la performance sur l’action gouvernementale, la CAPEG rapporte que le secteur pétrolier a contribué à hauteur de 306,38 milliards de FCFA aux recettes de l’Etat au cours de la période 2020-2022.
Sur la même période, l’Etat a octroyé 36 permis de recherche, 269 autorisations d’exploitation minière artisanale et semi-mécanisée, 16 autorisations de traitement de haldes terril et résidu des mines et des carrières et 203 autorisations d’ouverture et d’exploitation de carrières. Il a également accordé 42 agréments de commercialisation de substances minérales et signé 7 conventions minières. Tous ces efforts ont permis de porter le taux de couverture nationale en cartographie géologique, de 12,86% en 2020, à 14,66% en 2022 pour une cible de 22% à l’horizon 2026. Le taux de couverture nationale en cartographie géochimique systématique a lui progressé de 6,5% en 2022.
Une baisse de la production minière a été constatée dans certains sous-secteurs des mines, pour l’Uranium, par la fermeture de la Compagnie Minière d’Akouta (COMINAK) qui utilise également du charbon pour sa couverture en électricité. Ce qui a fait passer la production de l’uranium de 2.881,22 tonnes en 2021 à 2.020 tonnes en 2022 et celle du charbon de 2.239,36 tonnes à 2.212,48 tonnes sur la même période. Les autorités tablent sur une augmentation de la production de l’Uranium à partir de 2024 grâce notamment à l’attribution du permis pour Grande exploitation à la Société des Mines de DASA (SOMIDA) qui envisage une production annuelle de 1.700 tonnes par an. En perspective, souligne le rapport, la contribution au développement du secteur sera renforcée à travers l’amélioration de l’attractivité de la législation, la sécurisation des sites et des opérations minières ainsi que la cohabitation entre mines industrielles et artisanales.
Aussi, la baisse significative de la production d’or, de 4.010,28 kg en 2021 à 2.601,09 kg en 2022, s’explique, selon le rapport de la CAPEG, par «les difficultés de formalisation et d’encadrement des Exploitations Minières Artisanales et à Petite Echelle, la faible déclaration de la production par les exploitants ainsi que la fermeture de certains sites du fait de l’insécurité». La baisse de la production de ces deux minéraux contraste avec l’accroissement de l’exploitation des minéraux de carrières sur ces dernières années. Les déclarations de 2022 font ressortir «582.000 tonnes de calcaire, 162.001 tonnes de gypse, 454.959 tonnes de granite et 103.103 tonnes de gravier» exploitées. L’Etat envisage de renforcer la contribution au développement du secteur à travers l’amélioration de l’attractivité de la législation, la sécurisation des sites et des opérations minières, ainsi que la cohabitation entre mines industrielles et artisanales.
Évolutions variées dans le secteur du pétrole
Dans ce secteur prioritaire, les efforts ont été centrés sur les travaux de recherche et sur la poursuite de l’exploitation pétrolière. Les actions menées ont permis de réaliser 24 puits, 469,61 km² de lignes 3D sur le bloc de Bilma, ainsi que la poursuite des travaux de construction du Pipeline Export Niger-Bénin avec 1.256,8 km réalisés, avec une contribution de ce secteur à hauteur de 306,38 milliards de FCFA aux recettes de l’Etat.
Les ressources générées par l’exploitation pétrolière, relève le rapport de la CAPEG, se sont accrues de 24% en 2022, alors même que la production du pétrole brut a été relativement stable sur la même période autour de la moyenne annuelle de 6,42 millions de baril. Par contre, après une augmentation de 21,9 millions de m3 en 2021, la production du Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL) a baissé de 15,95 millions de m3 en 2022.
Dans le cadre de l’exploitation du pétrole, 105 puits de développement ont été réalisés dans le bloc Agadem. A cela s’ajoutent l’octroi de 4 Autorisations Exclusives de Recherche (AER), la construction des centres emplisseurs de GPL ainsi que l’ouverture et l’exploitation d’un centre Emplisseur de GPL de 2ème classe à Arlit. Pour continuer dans cette dynamique, le cadre juridique du domaine pétrolier a été renforcé avec l’adoption du décret portant marquage des produits pétroliers en République du Niger et celui relatif à la cessibilité des propriétés à exproprier dans le cadre du projet de construction et d’exploitation du système de transport des hydrocarbures par canalisation Niger – Bénin.
L’Etat a également pris des dispositions, parfois extrêmes, pour garantir un bon fonctionnement du secteur et aussi sa viabilité. Dans le cadre de leur mission, les autorités nigériennes n’ont pas renouvelé en 2022, l’Autorisation Exclusive de Recherche pour Hydrocarbures dénommée «KAFRA» qu’elles avaient accordé à la Société SIPEX. De même, le retour dans le domaine de l’Etat du bloc Bilma suite à la fin de la période de prolongation de l’Autorisation de recherche accordée à la CNPCIN a été acté.
Souleymane Yahaya(onep)