
Le Colonel-major Salissou Mahaman Salissou lors de l’entretien à la RTN
Dans l’entretien qu’il a accordé, en fin de semaine dernière, à la RTN, le ministre des Transports et de l’Equipement, le Colonel-Major Salissou Mahaman Salissou, a mis en lumière de grandes avancées enregistrées, fait état d’importants travaux en cours et annoncé des perspectives ambitieuses imminentes envisagées pour le secteur des transports et de l’équipement, au Niger, et à l’échelle de la Confédération de l’AES, conformément à la lettre de mission à lui assignée par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie.
À partir du 26 juillet 2023, avec les sanctions que le Niger a vécues, qu’il continue à vivre, les nouvelles autorités ont très rapidement pris des mesures pour des travaux de réhabilitation, par la direction centrale du Génie militaire, sur l’axe Téra où, faut-il le souligner, l’on rentre désormais, la phase de contractualisation pour la réhabilitation totale de la route Farié-Téra, longue de 120 km. Depuis juillet 2023, ce n’est pas moins de 3.000 à 4.000 camions qui passent à travers le corridor Lomé-Kaya-Téra-Niamey, toutes les 2 à 3 semaines sous escorte d’environ 2 .000 soldats et des moyens aériens, en parfaite coordination avec les frères du Burkina Faso, se félicite le ministre des Transports et de l’Equipement. Le Colonel-Major Salissou Mahaman Salissou salue, à cet effet, la mémoire des vaillants soldats tombés pour la sécurisation de ce corridor et, au-delà, pour la sécurisation du pays et de l’espace confédéral de l’AES.
Le ministre affirme par ailleurs, avoir discuté, en Algérie, de la finalisation de la route Agadez-Assamaka dont le deuxième lot n’est pas encore fini, long de 100 km. Pour ainsi dire, les discussions sont en cours avec nos voisins de l’Algérie pour que rapidement le corridor nord puisse être une réalité.
Le Colonel-Major Salissou Mahaman Salissou a évoqué les projets relatifs au désenclavement des zones de productions agropastorales à travers notamment des infrastructures routières adéquates, tels les travaux sur les axes Sanam-Tébaran-Incarcadam-Tahoua, Tahoua-Tabalak-Abalak-Tamaya, Mayahi-Tessaoua-Korgom-frontière Nigéria, Farié-Téra, Maradi-Zinder, Zinder-Aderbissinat-Agadez, Agadez-Arlit-Assamaka, N’guigmi-Kablewa-Yaka, N’guigmi-Ngourti-Koulelé-Jaouro. Le ministre indique aussi avoir sur la table 7 projets d’autoroutes « en cours », parmi lesquels celui de l’autoroute Niamey-Doutchi.
Pour le ministre, le projet du complexe pétrochimique qui tient à cœur aux plus hautes autorités est une opportunité pour le peuple nigérien, pour la Confédération de l’AES, pour le secteur des Transports et de l’Equipement. « En ce qui concerne notre département, je vois déjà l’opportunité pour nous d’avoir du bitume pour affecter de façon positive la qualité et le coût des infrastructures routières. Je vois également la disponibilité qu’on aura du jet A1 par rapport au transport aérien », se réjouit le ministre.
Toujours par rapport aux infrastructures terrestres, la réalisation du port sec de Dosso est toujours d’actualité. Par ailleurs, annonce le Colonel-Major Salissou Mahaman Salissou, « nous avons, dans le cadre du chemin de fer qui quitte le Nigeria pour venir à Maradi, prévu la réalisation d’un port sec à Maradi ». « Pour suivre les orientations de Son Excellence le Chef de l’État, nous avons eu des discussions avec les entrepreneurs de Maradi pour qu’ils prennent l’initiative en main et que ce soit eux qui soient les leaders de la mise en œuvre de ce port sec. C’est dire qu’il y a en cours un port sec à Maradi. Les études sont en cours pour faire en sorte qu’aussitôt que le chemin de fer est là, un port sec soit là pour permettre de développer les activités économiques de ce côté-là », a-t-il expliqué.

Il y’a également en projet la réalisation d’un port sec à Agadez, lié à la finalisation du chemin de fer qui viendra de Inguézam jusqu’à Agadez. « Nous avons été invité au Royaume du Maroc par les autorités de ce pays dans le cadre de l’Initiative royale permettant l’accès à la mer des pays de l’hinterland à travers un port sec qui va être réalisé à Dakhala. Ce port sec, nous avons eu l’opportunité de le visiter, le chantier est très avancé, l’ouverture est prévue en fin 2028, début 2029. Nous avons demandé s’il y a un port et qu’il n’y a pas d’infrastructures pour y accéder, l’exploitation serait biaisée. Ils ont pris en compte nos remarques et une route qui traverse la Mauritanie qui vient au Mali est envisagée. Ce projet fait partie du territoire confédéral qui sera réalisé avec un port sec quelque part dans le territoire malien qui nous permettra à tous les trois pays de la Confédération d’y accéder. Il y a beaucoup de projets qui sont en cours pour permettre la réalisation d’autres ports secs pour le développement des activités économiques dans notre pays et dans notre espace confédéral », assure le ministre.
Création d’une compagnie aérienne nationale et celle commune de la Confédération
Selon le Colonel-major Salissou Mahaman Salissou, la stratégie en œuvre porte également sur le désenclavement aérien. « Nous avons déjà instruit au niveau de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC) que des conditions puissent être assouplies par rapport à un certain nombre de dispositions légales pour faciliter la tâche. C’est ainsi que l’ANAC a pu mettre en ligne les conditions pour pouvoir demander très rapidement et obtenir les autorisations de survol et d’atterrissage. Nous avons facilité les conditions pour l’obtention du certificat qui permet la création et l’exploitation d’une compagnie aérienne. Dans cette optique, un comité a été mis en place pour pouvoir rapidement faciliter l’obtention de tout ce qu’il y a comme documentation pour la création de la compagnie aérienne ».
L’aéronautique étant un domaine assez complexe qui exige essentiellement des ressources humaines compétentes, le Colonel-Major Salissou Mahaman Salissou rassure que, « nous avons les capacités en termes de ressources humaines et les infrastructures qu’il faut, pour pouvoir conduire une compagnie aérienne ». « Le projet de la création de la compagnie aérienne qui va nous permettre non seulement d’assurer le transport à l’intérieur de notre vaste pays et de notre confédération, mais aussi et surtout d’appuyer le transport de nos pèlerins sur le lieu saint par la grâce de Dieu », a-t-il poursuivi. Le développement du secteur aéronautique est une vision partagée par le ministre Colonel-Major Salissou Mahaman Salissou et ses homologues de la République du Mali et du Burkina Faso, dans le cadre de la Confédération des Etats du Sahel. « Nous avons un projet d’une compagnie aérienne commune », a-t-il confirmé. Et comme l’a dit récemment, le Général d’Armée Assimi Goita, Président de Transition du Mali et Président en exercice de la Confédération, la Compagnie aérienne de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel fait partie des priorités. « Nous avons instruit nos différentes directions de l’aviation civile à réfléchir rapidement sur les termes de référence, les critères de convergences pour aller vers la mise en œuvre. La deuxième édition de la journée de l’aviation civile de la confédération a été couplée à cette réunion de validation par rapport à la mise en œuvre de la feuille de route. Elle s’est tenue à Bamako du 16 au 18 janvier 2025. Les experts nous ont présenté les résultats qui sont très avancés et on est en train de créer les conditions pour que l’espace soit un espace commun, que les différents critères d’attribution du certificat d’exploitation puissent être les mêmes. Et ça va très vite, In shaa Allah, très bientôt, on aura en tout cas une compagnie avec les couleurs de l’AES qui va pouvoir relier nos capitales mais aussi d’autres régions », apprend-on.
Autoroute et chemin de fer Bamako-Ouaga-Niamey, une priorité de la Confédération AES
Réunis à l’occasion de la 44e édition du Sabre national de lutte traditionnelle tenue à Agadez, les trois Premiers ministres de la confédération ont tenu une conférence à Niamey au cours de laquelle ils ont instruit les ministres en charge des transports à mettre en œuvre très rapidement un projet d’autoroute et du chemin de fer Bamako -Ouaga- Niamey avec une brèche qui va sur Lomé. « Nos différents directeurs généraux de travaux ont travaillé et une séance en présentiel a eu lieu à Niamey. Nous étions du 14 au 18 janvier passés à Bamako dans le cadre de l’opérationnalisation du volet développement de la feuille de route de la présidence tournante de la Confédération que le Mali assure pour valider un certain nombre de projets dont celui de l’autoroute et du chemin de fer qui font partie des priorités. C’est une réalité et aussitôt que l’avant-projet détaillé sera disponible, nous allons rendre compte à notre hiérarchie pour qu’on rentre à la phase de mise en œuvre », indique le ministre Colonel-Major Salissou Mahaman Salissou.
Sécurité routière : une réforme du permis de conduire en vue, pour responsabiliser les acteurs
Les chiffres sont très élevés par rapport aux victimes des accidents qui endeuillent des familles, handicapent certains, les privent de leur source de revenu, la situation est alarmante au point où le ministère a mis en place un comité de réflexion pour la réforme du permis de conduire. Le ministre pointe du doigt les acteurs que sont les conducteurs. « Notre rôle en tant qu’Etat, c’est d’abord de les protéger eux-mêmes et de protéger les autres usagers qui ne sont pas propriétaires de véhicules, qui sont à vélo, à moto ou à pied, et qui traversent la route », a-t-il rappelé. « Nous avons donc décidé de reformer le permis de conduire pour rendre plus responsables ceux qui sont au volant », a-t-il poursuivi.
« Pour la méthode de délivrance des permis, nous sommes en train de mettre en place un centre informatisé. La construction des locaux a commencé puisque toute la procédure est finie. Nous avons le financement au niveau du centre pour avoir des salles équipées avec des ordinateurs où nous allons limiter l’intervention humaine dans la délivrance du permis. Celui qui répond aux conditions, la machine traite les informations et dit que vous êtes apte. Et vous-mêmes seriez fier d’être au volant car vous connaissez là où vous partez. Notre rôle est d’assurer qu’au croisement des carrefours qui sont habités, on puisse mettre en place des ralentisseurs, dans les normes, qui protègent non seulement les riverains qu’on croise mais aussi ceux qui sont au volant pour leur propre vie », explique-t-il.

Aussi, l’ANISER a organisé à maintes reprises des journées africaines de la sécurité routière. La première édition s’est tenue en décembre 2023, la deuxième en décembre 2024 à Dosso. Il a été aussi organisé des caravanes de sensibilisation qui ont traversé tout le pays pour sensibiliser sur le port des casques, sur le non-respect de la vitesse et toutes les mesures à prendre afin d’éviter qu’il y ait survenance des accidents. « C’est donc toute une batterie d’actions qui est en train d’être mise en œuvre pour permettre de renforcer la sécurité routière, limiter la survenance des accidents et pouvoir protéger nos populations aux risques liés aux accidents et renforcer la sécurité routière », a dit le ministre.
L’insécurité routière est quelque part liée au vieillissement du parc. Le ministre a annoncé des perspectives pour soutenir les différents acteurs à moderniser le parc. Par rapport à la densification des trafics, il convient de préciser que conformément à la réglementation, le trafic urbain a une double tutelle. Le Ministère des Transports et de l’Equipement assure la tutelle technique et les mairies assurent la gestion quotidienne du personnel et du matériel. Ainsi, dans le cadre de la modernisation et du développement du parc, pour permettre à ce que le trafic soit un peu plus fluide, le ministère a entamé des discussions avec les saoudiens et d’autres partenaires. « Le dossier est actuellement en finalisation d’étude au niveau de la mairie centrale. On va commencer par Niamey, des bus pour transporter les fonctionnaires, les scolaires à temps dans des conditions de sécurité », apprend-on.
Impact des inondations sur les infrastructures et mesures prises
La particularité dans la gestion de la situation née des dernières inondations est que le comité a été mis en place sur instruction du Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat, et est placé sous la présidence du Premier ministre secondé par le ministre des transports et de l’équipement. « Nous avons été instruit pour qu’on puisse prendre en charge sur fonds propres de l’Etat, tous les appuis nécessaires à nos populations, et c’est ce qui fut fait », se targue le Colonel-Major Salissou Mahaman Salissou.
Pour l’impact évoqué tantôt sur les infrastructures routières, il faut rappeler que le pont de Sorey, sur la route n°1 a été interrompu. Niamey était coupée pendant quatre jours avant que le trafic routier ne soit rétabli. « J’avais installé mon QG là-bas et j’effectuais la prière de Fajr à 5 heures tous les jours là-bas. C’est le lieu ici de saluer l’engagement du personnel et de remercier une fois de plus l’appui constant des hautes autorités avec, à leur tête, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani.
«En plus du pont de Sorey, nous avons une autre coupure à la hauteur de N’dounga, nous en avons du côté de Ouallam. Nous avons la digue qui retient onze millions de m3 à la hauteur de Tiguirwit sur l’axe Agadez -Tahoua qui a cédé et qui a impacté sur une longueur de deux kilomètres avec trois points de coupure, trois cent cinquante-cinq (355) et huit cents (800) mètres qui sont partis. Le comité de réflexion sur la tenue des états généraux avait été obligé d’interrompre ses travaux pour pouvoir mettre une équipe et partir sur Agadez, une autre équipe sur l’axe Tillabéri et une autre équipe était à Niamey. Et nous avons pu, après soixante-douze heures de travaux, remettre cette voie en circulation. Du côté du Tiguirwit, cela a été aussi fait. Du côté de Ouallam, c’est même le Génie militaire qui s’est mis à l’œuvre, la circulation a été rétablie. Il y a un village qui s’appelle ‘’Ablama’’ sur la route quittant Agadez pour aller vers Zinder qui lui aussi était immergé, la route était impraticable. Très rapidement, l’entreprise qui est chargée de la réhabilitation de cette route a été instruite, les mesures ont été prises et la circulation a été rétablie », mentionne le ministre.

Le ministre a rassuré ensuite quant aux solutions durables envisagées pour prévenir des telles situations. Dès sa prise de service, à la tête du département ministériel, le Colonel-Major Salissou Mahaman Salissou a mis en place un comité qui réfléchit sur la tenue des états généraux des travaux publics de façon globale, de la période de l’indépendance à aujourd’hui. Ce travail titanesque a été bien amorcé, lorsque les inondations sont venues endommager des infrastructures à travers le pays, obligeant les autorités à orienter les ressources humaines sur les différents axes pour pouvoir prendre en charge des travaux d’urgence. « Par la grâce de Dieu, nous sommes en train de finaliser les termes de références et ce sera une grande rencontre du donner et du recevoir à l’issue de laquelle il y aura une espèce de livre blanc pour la réalisation d’infrastructures routières et ferroviaires », indique le ministre.
Fin de la surfacturation des marchés des travaux d’infrastructures
« Nous sommes déterminés à assurer une utilisation rationnelle des moyens pour pouvoir faire en sorte qu’on atteigne les objectifs nécessaires », réitère le ministre des transports. Le Colonel-Major Salissou Mahaman Salissou, irrité par le cas acerbe relatif à la réalisation d’une route, sur un tronçon dans notre pays qu’il a fait réévaluer et ramener de 103 milliards FCFA à 60 milliards FCFA, n’entend déroger à aucune malversation.
« Je suis responsable de la réalisation et j’ai la responsabilité de nous assurer par rapport à la redevabilité et à l’emploi efficient de nos ressources. Si on doit utiliser un franc des 26 millions de Nigériens, qu’on n’utilise pas deux francs. Et nous allons nous en assurer In Shaa Allah », insiste le ministre.
« Le rôle de l’État, c’est de s’assurer qu’on met à la disposition de nos populations les moyens pour qu’elles puissent se déplacer d’un point A à un point B en toute sécurité », rappelle le Colonel-Major Salissou Mahaman Salissou, avant de réaffirmer son engagement conformément à sa lettre de mission et aux instructions du Chef de l’État à développer les routes et les chemins de fer ainsi que le transport aérien
Ismaël Chékaré (ONEP)