Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage le colonel Mahaman elhadj Ousmane a effectué du 9 au 11 juin 2024, une mission en profondeur dans les régions de Maradi et Zinder. L’objet de cette mission est d’apprécier la situation pastorale en cette période de soudure, d’apprécier l’effectivité de la mise en place d’aliments pour bétails et de constater la régularité des opérations de la vente à prix modéré de ces aliments mis à la disposition des éleveurs et pasteurs vulnérables. Il s’agit enfin de rencontrer les acteurs pastoraux en vue d’échanger avec eux sur le cheptel et sur plusieurs sujets d’intérêts. Il faut noter que le ministre est accompagné d’une importante délégation composée des cadres de son département ministériel et des représentants des organisations pastorales. Au niveau régional, la mission a été rejointe par les autorités administratives et coutumières.
La zone d’Azagor a constitué la première étape de cette mission de suivi de la situation pastorale dans la région de Maradi. Cette zone est plutôt un espace de concentration par excellence d’éleveurs dans la vallée de la Tarka. Au cours de la rencontre avec les vaillantes populations, le gouverneur de la région de Maradi, le Contrôleur Général de Police Issoufou Mamane, les autorités administratives et Coutumière du département de Bermo, parmi lesquelles, le chef de groupement d’Azagor et le représentant des éleveurs se sont relayés pour saluer cette heureuse initiative qui consiste à échanger de vives voix avec les agropasteurs pour recueillir leurs préoccupations et explorer ensemble les voies et moyens afin d’améliorer leurs conditions de vie.
Les principales difficultés exposées à cette occasion portent sur la dégradation de l’écosystème, l’insuffisance d’aires de pâturage, la persistance des conflits agriculteurs-éleveurs, l’insuffisance des aliments bétail et la rareté des missions de sensibilisation. Toutes ses personnalités ont plaidé pour une nouvelle façon de repenser notre élevage, insistant au passage sur la cohésion sociale.
S’adressant à l’assistance, le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane a souligné la pertinence de toutes les interventions, avant de souligner que cela cadre bien avec l’objectif de sa mission entreprise sur instruction expresse du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’État, le général de brigade Abdourahamane Tiani. Il a précisé que l’un des objectifs de cette mission est justement de palier certaines difficultés des agropasteurs. Après avoir transmis les salutations fraternelles du Président du CNSP et du Premier Ministre, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage a par la suite décliné les réalisations en perspective dans la vallée de la Tarka avant d’appeler toute la population à plus de paix et de stabilité sociale.
Toujours dans la commune rurale d’Azagor, le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane a assisté au lancement de l’opération de la vente à prix modéré d’aliments pour bétail, où il a exhorté les populations sur l’équité et l’intégrité dans l’opération.
Dans la matinée du samedi 9 juin 2024 et en route pour le ranch de Fako, la délégation ministérielle a fait escale au puit pastoral de Mai Wassa. Un des rares point d’eau (80m de profondeur), très fréquenté (forte pression démographique dans la vallée qui compte 190 villages et campements) qui nécessite une réhabilitation par un aménagement de surface. Les principales doléances exprimées sont la construction d’un forage et l’accès aux aliments bétail. Au niveau du ranch de multiplication de bétail de Fako, il a été relevée l’insuffisance des ressources fourragères. Cependant, la délégation a pu constater les efforts consentis pour protéger et préserver la race azawad car c’est un patrimoine national.
Au 2ème forage, qui date de 1977, la délégation a, de façon unanime, reconnu que le diagnostic a été mal posé. Là aussi, la réhabilitation s’impose avec le réservoir à protéger, le groupe électrogène et le remblai à reprendre.
Relativement à toutes les préoccupations soulevées dans le ranch de Fako, le colonel Mahaman Elhadj Ousmane a évoqué le projet de culture fourragère sur trois sites (100 ha par département) mais aussi le lancement prochain du PACIPA.
Dans l’après-midi, la délégation a mis le cap sur la commune rurale de Bermo, où elle a assisté à la vente d’aliments pour bétail. A ce niveau également, le colonel Mahaman Elhadj Ousmane a insisté pour que les nécessiteux soient priorisés
La délégation ministérielle a tenue à rendre visite aux familles sinistrées suite à la pluie avec grêles du 30 mai 2024 précisément dans le village de Dornodjé qui a enregistré 28 personnes sinistrées, une perte d’animaux dont 8 ovins ; 14 caprins. La même catastrophe a touché le village de Dakaré où il y’a eu 8 ménages sinistrés, 78 ovins et 60 caprins décimés. Aux deux endroits, la délégation ministérielle a présenté la compassion du CNSP et celle du gouvernement et a indiqué que des mesures d’accompagnement vont suivre.
Au niveau de la mare de Akadaney, c’est la digue qui permet de retenir l’eau qui a cédé, probablement à cause de la surexploitation humaine (motopompes et citernes). Au cours des échanges, les populations ont soulevé les problèmes de réseaux téléphoniques, l’absence de radios (zone d’ombre), l’insuffisance d’aliments bétail et la cherté des céréales. Là également le Ministre a pris bonne note et a promis que ces préoccupations trouveront des solutions appropriées aàmoyen et long terme.
Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage le colonel Mahaman Elhadj Ousmane a rencontré le dimanche 9 juin 2024 à Gadabeji, dans la soirée, les autorités administratives et coutumières, les cadres techniques et les leaders pastoraux de Bermo et Gadabeji. Quels sont les problèmes récurrents dans la vallée de la Tarka ? Comment exploiter de façon judicieuse les cultures fourragères ? Comment respecter les terres de culture ? Autant d’interrogations à l’ordre du jour de ce thé débat, pour lequel les parties prenantes ont été invitées à s’exprimer en toute franchise et en toute sérénité. L’insuffisance d’aliments bétail, les aléas de la transhumance transfrontalière, la cherté des céréales, la rareté des pluies sont les points saillants débattus au cours des échanges.
Le responsable national de regroupement d’éleveurs, le représentant du Code rural, les cadres centraux ont, à plusieurs reprises, donné des éclaircissements sur des sujets spécifiques. Face à la persistance des conflits agriculteurs-éleveurs, le colonel Mahaman Elhadj Ousmane a plaidé pour cultiver le vivre ensemble. « Nous appartenons à une même communauté de destin, faisons tout pour circonscrire certains malentendus » devrait-il ajouter. Le respect scrupuleux du Code rural demeure la première solution dira par la suite le ministre Mahaman Elhadj Ousmane. Du reste un forum national sur le foncier rural sera bientôt organisé à cet effet, de même que pour la transhumance transfrontalière. Il a en outre édifié l’assistance sur les enjeux de la grande irrigation avant de s’appesantir sur les 3 projets de culture fourragère à Bermo, dans la vallée de la Tarka et à Zongon Maiwassa.
Le ministre Mahaman Elhadj Ousmane a par la suite abordé la politique d’industrialisation en cours concernant la viande et le lait mais également les réflexions poussées par rapport au déstockage du bétail. Enfin, le lancinant problème d’occupation de la réserve de Gadabeji par certains éleveurs a été longuement débattu et tous les acteurs ont pris l’engagement de respecter les clauses du partenariat avec les services de l’Environnement.
Avant de boucler son périple dans la région de Maradi, la délégation ministérielle a fait escale à Bammo (réserve de Gadabeji) où 416 têtes de bovins azawad ont été transférées du ranch de Fako à cet endroit toujours dans l’optique de sauvegarder l’espèce. Il a été question ici de renforcer la capacité du forage en panneaux solaires et batterie. Au cours de la rencontre d’échanges, les mêmes sujets de coexistence pacifique et de résilience ont été abordés. Auparavant, le colonel Mahaman Elhadj Ousmane a supervisé l’opération de la vente d’aliments à prix modéré d’aliments pour bétail à Gadabeji.
Amadou Issoufou , CCC/MAGEL