Du 27 février au 02 Mars 2023, Niamey abrite la 9ème session du Forum Régional Africain sur le Développement Durable (FRAD). Organisé conjointement par la Commission Economique pour l’Afrique (CEA), le gouvernement du Niger, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine, la Banque Africaine de Développement et d’autres entités du Système des Nations Unies, cet événement a pour thème «Accélérer la reprise inclusive et verte après de multiples crises et la mise en œuvre intégrée et intégrale de l’Agenda 2030 pour le développement durable et de l’Agenda 2063». Au cours de la session, un examen approfondi sera entrepris sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de cinq (5) objectifs de développement durable sélectionnés, à savoir les objectifs 6 (eau potable et assainissement) ; 7 (énergie abordable et propre); 9 (industrie, innovation et infrastructure); 11 (villes et communautés durables) ; et 17 (partenariats pour les objectifs) et les objectifs correspondants de l’Agenda 2063. C’est le Président de la République, Chef de l’Etat, SE. Mohamed Bazoum qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ce forum qui s’est déroulée en présence du président de l’Assemblée nationale, du Premier ministre, Chef du gouvernement, de la vice-secrétaire générale des Nations Unies, des membres du gouvernement ainsi que de plusieurs invités.
Dans le discours d’ouverture de cette 9ème session du FRAD, le Président de la République a souligné que cette session du Forum Régional intervient à un moment crucial pour le continent africain qui est confronté à de multiples problèmes, aussi complexes les uns que les autres notamment les problèmes liés à l’accès à l’eau, à l’énergie propre, aux nouvelles technologies, aux difficultés d’accès aux financements durables pour faire face aux effets néfastes du changement climatique etc. Ces problèmes a-t-il ajouté, se posent dans un contexte marqué par une croissance démographique élevée provoquant des crises alimentaires et nutritionnelles récurrentes.
Pour le Président Mohamed Bazoum, l’accélération de la reprise inclusive et verte requiert des efforts collectifs et bien pensés, aussi bien de la part des États membres, des entités des Nations Unies, des organisations régionales, des différents partenaires de développement que des acteurs de la société civile et du secteur privé. C’est pourquoi, le Forum Régional Africain sur le Développement Durable constitue une plateforme pour le partage d’expériences, de bonnes pratiques et de leçons apprises dans les efforts de mise en œuvre des deux agendas 2030 des Nations Unies et 2063 de l’Union Africaine. A cet effet, le Chef de l’Etat attend de cette rencontre de Niamey, en s’appuyant sur les acquis des sessions précédentes, des messages clairs, des orientations et les mesures nécessaires pour favoriser la mise en œuvre des deux agendas précités, dans notre région.
Le Président Mohamed Bazoum, a en outre relevé les différentes évaluations dans l’atteinte des ODD qui ont montré que des performances ont été réalisées dans certains domaines par plusieurs pays africains. Cependant, a-t-il noté, au rythme actuel, d’ici à 2030, l’Afrique ne saurait atteindre toutes les cibles des objectifs de développement durable. D’où la nécessité, selon lui, d’œuvrer pour accroitre et accélérer les progrès, surtout au regard de certaines contraintes telles que l’insécurité et les impacts des changements climatiques susceptibles de remettre en cause les acquis jusqu’ici obtenus. Il a relevé certains défis qui entravent la réalisation du développement durable en Afrique parmi lesquels la question du financement.
C’est pourquoi, le Chef de l’Etat a invité ce forum à des réflexions approfondies qui s’imposent au contexte de l’Afrique pour des solutions innovantes et durables, à même d’améliorer l’accès aux fonds nécessaires pour faire face à ce fléau planétaire, et pour lequel l’Afrique n’est pas le premier coupable. «Nous avons besoin de progrès dans ces domaines pour tendre vers cette Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène mondiale. Une Afrique qui évolue dans un monde juste, équitable, tolérant, ouvert et socialement inclusif, dans lequel les besoins des plus vulnérables sont satisfaits », a-t-il dit.
Le Président de la République a par ailleurs insisté sur la problématique des villes et communautés durables dans le contexte de l’Afrique, où les inondations et d’autres calamités naturelles provoquent, chaque année, des pertes en vies humaines, le déplacement massif des populations appelées refugiés climatiques et la dégradation des infrastructures. «Face à cette situation, il est urgent et crucial pour notre région de se doter rapidement de nouveaux outils et de définir de nouvelles approches qui renforcent les administrations locales et les communautés ainsi que leurs capacités à faire face à de nouveaux problèmes et à mieux protéger nos villes», a préconisé SE. Mohamed Bazoum. Au Chef de l’Etat d’ajouter que «dans mon pays, je mets un accent particulier sur le développement du capital humain, car je suis convaincu que sans ressources humaines de qualité, les énormes potentialités énergétiques et minières de notre continent ne sauraient être efficacement et rationnellement valorisées pour son développement».
Il a, à cet effet, exhorté le forum à une réflexion approfondie afin de tirer parti des nouveaux outils, des technologies innovantes disponibles notamment par le biais de partenariats renforcés avec le secteur privé, le monde universitaire, les Organisations non gouvernementales, la société civile et d’autres parties prenantes, afin de construire des structures nationales de production solides, durables et résilientes. SE Mohamed Bazoum devait enfin insister sur la question de l’eau, dont la gestion saine et durable est essentielle pour atteindre l’ODD y relatif. Cela passe notamment par la mise en place de programmes stratégiques et intégrateurs, au regard du contexte mondial marqué par de fortes compétitions en la matière.
Auparavant, le Secrétaire Exécutif par intérim de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA), M. Antonio Pedro a indiqué que cette rencontre constitue une relance de l’accélération pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable de l’agenda 2030. Il a réaffirmé l’engagement de la CEA pour une relance verte et inclusive fondée sur les chaines de valeurs durables.
Pour la présidente sortante de la 8ème session du FRAD, Mme Adalgisa Barbosa Vaz, Secrétaire d’Etat au développement des entreprises de Cap Vert, cette rencontre offre une occasion unique de transformer le continent en un lieu prospère inclusif et résilient où les populations vivront en harmonie avec nos écosystèmes riches et diversifiés pour le bénéfice des générations actuelles dans le futur. «De par son capital naturel et sa capacité de résilience, l’Afrique peut tracer son chemin vers une prospérité partagée et durable tout en répondant aux défis auxquels le continent fait face. Cela passe par des solutions innovantes et durables qui offrent à nos pays des réponses rapides pour attaquer le cercle vicieux des problèmes de liquidité, de la réduction de la marge de manœuvre budgétaire et du surendettement d’un nombre croissant des pays de la Région», a-t-elle déclaré.
Pour Mme Adalgisa Barbosa Vaz, le thème de ce forum est avant tout un appel au rassemblement pour assurer la pleine réalisation des Objectifs de Développement Durable dans le cadre de cette décennie d’actions en cours. Cela implique une opportunité et une marge de manœuvre considérable pour consolider les réalisations et intensifier le travail entamé pendant le mandat du bureau sortant. Mme Adalgisa Barbosa Vaz a de ce fait invité le nouveau bureau à intensifier ses efforts sur certaines priorités dont le développement et le renforcement des mécanismes de financement innovants pour une relance inclusive verte et résiliente, la promotion de l’action climatique et le développement durable ; la mise en place de la grande muraille bleu sur l’ensemble des mers et océans du continent et l’augmentation des investissements dans la biodiversité durable et la gestion des terres ; l’accélération de la mise en œuvre des ODD de l’agenda 2063 conformément à la décennie d’actions avec un accent particulier sur les questions de vulnérabilité des petits états insulaires en développement ; enfin le renforcement de la capacité notamment des jeunes et des femmes à tirer parti de la numérisation, de la science, de la technologie et de l’innovation pour des entreprises et des industries vertes créatrices d’emplois.
Aminatou Seydou Harouna(onep)