La Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA)) a organisé, hier à la Salle Margou de l’Hôtel Gawèye, en collaboration avec le Centre de Genève pour la Gouvernance du Secteur de Sécurité (DCAF), sur financement des Royaumes de Danemark et de Norvège, un atelier sur la lutte contre la corruption en faveur des parlementaires et des Forces de Défense et de Sécurité (FDS). C’est le rapporteur général de la HALCIA, M. Ahmed Mahamad qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ces échanges.
Le rapporteur général de la HALCIA a d’abord salué cette initiative qui vise à renforcer périodiquement les capacités des acteurs dans le domaine de la lutte contre la corruption et de favoriser la coopération entre organes en charge de contrôle au Niger. Nonobstant les réformes du cadre juridique et l’agenda politique du Gouvernement, la corruption demeure un problème majeur au Niger qui est classé à la 123ème place au niveau mondial avec un score de 32/100 en 2020, a déploré M. Ahmed Mahamad. Il est de ce fait important, a-t-il ajouté, d’identifier les acteurs à même de constituer un levier dans le cadre de la lutte contre la corruption mais également d’identifier les risques et les défis liés à la gouvernance des secteurs afin d’éviter les problèmes de corruption.
Ainsi, la transparence et la reddition des comptes doivent constituer au niveau du parlement, des indicateurs de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption qui peuvent susciter la confiance et l’adhésion des populations, a-t-il suggéré. Au cours de ces échanges, les participants vont voir les bonnes pratiques anti-corruption mises en place et identifier les améliorations qui peuvent être apportées au cadre juridique et institutionnel existant.
Selon le coordinateur résident du DCAF au Niger, M. Louis Pasteur Musongera, cette activité fait suite à un atelier régional organisé à Bamako en mars 2021 par le DCAF et ses partenaires en provenance du Niger, Burkina Fasso, Mali, Tchad et Mauritanie sur la bonne gestion des ressources. Cette conférence a révélé que la gouvernance des ressources du secteur de la sécurité et de la défense est une préoccupation d’intérêt partagé par l’ensemble des participants dans leur diversité d’affiliation institutionnelle. De ce fait, l’enjeu de la transparence et de la redevabilité dans la gestion des ressources des secteurs de la défense et de la sécurité est une cause commune dont l’ensemble des acteurs perçoit le bénéfice pour la communauté nationale, a-t-il expliqué. En plus, les participants ont insisté sur la prévention des
infractions et autres manquements à l’éthique par la formation et le choix scrupuleux des animateurs des services de contrôle et d’audit. Afin de répondre efficacement à ces missions, la HALCIA a élaboré une Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLC) ainsi qu’une stratégie de communication, accompagnées de plans d’actions, ayant décliné les axes stratégiques, les produits ainsi que les activités à mettre en œuvre.
La Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLC) a révélé que les pratiques de corruption sont devenues des faits de société qui touchent tous les secteurs du développement socioéconomique du Niger, a fait savoir le coordinateur résident du DCAF. Elles sont assez diversifiées dans leur nature et les plus répandues sont le trafic d’influence, le favoritisme, les fraudes, les commissions, les pots de vin et l’extorsion. « Reconnaissant la mission de la HALCIA et la place centrale qu’elle occupe dans les mécanismes de prévention et de lutte contre la corruption sur toutes ses formes, DCAF collabore avec cette institution et initie la présente activité qui cadre avec sa démarche et son programme de l’amélioration de la bonne gouvernance », a affirmé M. Louis Pasteur Musongera.
Aïchatou HammaWakasso(onep)