Au niveau des carrefours et sur les grandes artères de la capitale, pullulent des jeunes enfants, des adolescents et quelques adultes qui exercent divers petits commerces allant de la vente de l’eau fraîche et celle des dattes, de la gomme arabique, des accessoires pour véhicules tels que les désodorisants. Certains d’entre eux sont spécialisés dans le lavage des pare-brises des véhicules en un clin d’œil.
La grande majorité des jeunes qui s’adonnent à ces activités sont des enfants déscolarisés et d’autres parmi eux n’ont jamais connu le chemin de l’école. Ainsi, pour échapper à la délinquance juvénile, ces derniers se sont plutôt tournés vers des mini-activités génératrices de revenus pour subvenir à leurs besoins et à celui de leurs familles, dont la plupart se trouvent en zone rurale.
Nonobstant les menaces des automobilistes qui perdent leur sang-froid face aux nettoyeurs de pare-brises qui les prennent par surprise, ces jeunes adolescents ne désespèrent guère. Pour eux, ce sont les risques du métier. « Nous sommes fiers de ce travail, bien qu’à certains moments, nous sommes victimes d’humiliations. Certaines personnes nous insultent et d’autres nous encouragent. C’est la vie, tout finira un jour », affirme Zakaria Moussa, un jeune adolescent originaire de la commune rurale de Dargol. Son métier, c’est le nettoyage des pare-brises. En effet, il exerce cette activité depuis trois (3) ans et gagne entre 1.500 francs et 5.000 francs CFA, selon que la journée soit bonne ou moyenne. « On arrive à subvenir à nos besoins, car, j’estime que c’est mieux que d’aller voler », souligne-t-il fièrement.
Abba est un autre jeune de vingt-cinq (25) ans qui vend des brosses pour pieds. Si les affaires marchent, ce jeune dit écouler trois à quatre douzaines de brosses pour pieds en fonction du prix que le client aura négocié. « Certains achètent l’unité à 250 francs, d’autres 300 francs et jusqu’à 400 francs CFA pour d’autres encore », explique-t-il.
En dehors de ce commerce, le jeune Abba est un touche-à-tout qui s’adapte aux tendances de son environnement, tel un caméléon, pour proposer aux usagers des articles susceptibles de les intéresser. « Je vends tous les produits et articles susceptibles d’être vendus au bord de la route. Nous vendons des chaussures, des dattes, bref tout » indique-t-il.
Cette expérience, il la doit à ces sept (7) années de commerce au bord des routes car, dans ce métier, dit-il, « j’ai pu me marier et j’ai acquis mon propre logement. Je vends de la gomme arabique. Il y a pour cinquante francs, pour cent francs et pour cinq cents francs CFA. Nous nous ravitaillons au marché Dolé. Nous achetons la tasse à deux mille cinq cents et la revendons à cinq mille francs CFA », déclare Souleymane, un jeune âgé d’une quinzaine d’années rencontré au niveau du rond-point sapeur-pompier, à Lazaret.
Hamissou Yahaya (ONEP)