
Elhadji Mahaman Salifou Sardaouna, Honorable Chef de Canton de Birni N’ Konni
Depuis plus de cinq années consécutives, la députée Mme Souley Oumarou Hadjia Rabi Hassane Maï Fada, Tambara du Canton de Konni conduit une initiative visant le retour de baobab dans le Canton de Konni. Ceci consiste à assurer un peuplement important de baobab à konni à travers la plantation d’un minimum de 5000 plants. Cette initiative est suivie d’une sensibilisation continue pour un changement de comportement de la population en vue d’une gestion durable de l’environnement.
Cette vision des autorités coutumières de Konni s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la désertification, la promotion des produits forestiers non ligneux, mais aussi constituant un moyen pour booster l’économie locale tout en rappelant la noble histoire de la chefferie traditionnelle du Canton de Konni.
Comme tout autre arbre, le baobab fournit à l’homme des biens (feuilles, fruits, écorces…) et des services (lutte contre la désertification, ombrage, atténuation de l’agression des éléments du climat …). Mais au-delà de ces avantages économiques et écologiques, le baobab constitue pour la population de Konni un symbole d’une noble histoire. Il est plus qu’un arbre pour les Konnawa. Cette initiative de la Tambara de Konni est motivée par trois (3) raisons fondamentales : une raison écologique, une raison économique et une raison historique.

Raisons écologiques :
L’Etat nigérien a adopté plusieurs politiques et stratégies nationales qui contribuent à lutter contre la désertification dans un contexte de changement climatique irréversible. Parmi ses documents d’orientation nationale, on peut retenir entre autres la politique « un village un bois », la stratégie de la promotion de l’agroforesterie, la promotion de la Régénération Naturelle Assistée (RNA) et la stratégie de la promotion des Produits Forestiers Non Ligneux. L’initiative Promotion de baobab à Konni s’aligne à cet objectif écologique national et contribuera sans nul doute à lutter contre la désertification.
Raisons socio-économiques :
Le baobab intervient dans l’alimentation humaine et animale. Les organes (feuilles, fruits, écorce et racines) sont non seulement utilisés dans la pharmacopée traditionnelle, mais aussi commercialisés sur les marchés locaux et modernes. Mais force est de constater que malgré les conditions écologiques favorables à son développement dans nos terroirs, les feuilles et les fruits sont importés à partir du Nigéria voisin. Le développement de la filière baobab à Konni peut booster l’économie locale avec une nette amélioration des revenus des ménages à long terme.
Raisons historiques :
L’emblème de la chefferie de Birni N’Konni est constitué d’un baobab traversé en diagonale par deux sagaies qui symbolisent la force et la bravoure.
Le baobab légendaire se trouve actuellement non loin de Nadabar, ancien site de Konni, village situé dans la commune rurale de Tsernaoua. Jusqu’à une période récente, les jeudis soir, une sagaie sort du tronc de l’arbre géant pour piquet vers le ciel avant de revenir se planter dans le baobab. Des sacrifices sont périodiquement effectués sur le site. Cet arbre est cité parmi les sites historiques du département de Birni N’Konni. Au-delà du Canton de Konni, cette initiative peut être copiée partout au Niger où les conditions socioéconomiques et écologiques le permettent notamment la bande sud du Niger.
DDE/LCD de Madarounfa Lt/Col Moussa Illiassou