Le quartier des détenus mineurs de la maison d’arrêt de Niamey a reçu, le vendredi dernier, la visite de l’ambassadeur de la République Islamique du Pakistan au Niger. S.E. Ahmed Ali Sirohey est allé chez ces jeunes nigériens en conflit avec la loi pour partager le déjeuner avec eux. Un déjeuner constitué de plus de deux cents (200) plats garnis qu’il a lui-même offert à ces jeunes pensionnaires de la plus grande maison d’arrêt du Niger, en partenariat avec l’ONG nationale dénommée REPRODEVH-Niger.
Accueilli à l’entrée de la maison d’arrêt par le
régisseur le capitaine Foutah Abdourahamane, l’ambassadeur a aussi saisi l’occasion pour visiter afin de voir les conditions de détention et envisager la possibilité d’un partenariat de longue durée pour aider à améliorer davantage la vie carcérale et éventuellement la
future réinsertion socioprofessionnelle des détenus, une fois sortis de la geôle. La prison n’est pas forcément un lieu de souffrance comme beaucoup de gens le pensent. Elle est aussi un endroit d’apprentissage de la vie, une école qui peut radicalement changer une vie en bien, celle d’un détenu pourvu que les conditions y soient créées. C’est ce à quoi s’attèle à faire l’actuel régisseur, à travers ses multiples démarches envers les partenaires, conformément à la volonté des autorités d’humaniser encore plus les maisons d’arrêt du Niger en général et celle de Niamey en particulier. La maison d’arrêt de Niamey a la particularité d’abriter cinq à six fois la capacité réelle d’accueil en termes de pensionnaires.
Après avoir visité les dortoirs des jeunes détenus, l’ambassadeur pakistanais a salué l’initiative du régisseur d’aller à sa rencontre pour solliciter une attention toute particulière de sa part vis-à-vis des détenus, notamment les plus jeunes. Pour M. Sirohey, les prisonniers ne sont pas de gens mauvais, ni des criminels nés. Car, nul ne nait mauvais, a-t-il soutenu. Mais c’est la société, les conditions de vie qui les poussent, très souvent, à agir de sorte à se retrouver privés de leur liberté. Il a continué son explication en rappelant que la religion musulmane que la majorité des Nigériens pratiquent a fait une place importante aux personnes détenues dans la mesure où la loi islamique fait obligation aux musulmans de soutenir les prisonniers, de prendre soin d’eux au plan alimentaire, vestimentaires et sanitaire. Il est encouragé même de payer leurs amendes avec les dimes (Zakat) pour obtenir leur libération.
Le diplomate pakistanais a indiqué que le Prophète de l’Islam a dit avec insistance que les prisonniers ont droit à une vie meilleure et à une part de Zakat annuelle prélevées dans les fortunes des plus nantis. A l’endroit des détenus, l’ambassadeur a tenu à leur dire qu’il a été impressionné par la réactivité positive du régisseur lorsqu’il l’a rencontré pour parler d’eux. Il a surtout apprécié ses initiatives tendant à former les détenus dans divers corps de métier pour faire d’eux des citoyens utiles, constructifs dans l’avenir. «Vous aussi, essayez d’apprendre. Vous n’êtes pas des gens mauvais. Dieu vous a créés pour une bonne cause. Et cette cause, c’est de bien faire, bien agir dans la société. Ici, vous êtes en train d’apprendre beaucoup de choses comme le régisseur me l’a dit. Et il m’a montré les ateliers. Vous serez des personnes qualifiées lorsque vous serez libres. Saisissez bien l’occasion», a lancé M. Ahmed Ali Sirohey. Il a dit envisager le soutien du Pakistan à la maison d’arrêt de Niamey pour créer plus d’ateliers et former les jeunes dans divers métiers qui les aideront à avoir une vie normale à la sortie de la prison. Evoquant la question alimentaire, l’ambassadeur du Pakistan a dit avoir demandé au régisseur de lui soumettre un plan annuel de soutien alimentaire auquel son pays va activement participer. Après son adresse et avant de prendre congé des jeunes pensionnaires de la maison d’arrêt de Niamey, l’ambassadeur Ahmed Ali Sirohey a symboliquement servi le repas de midi aux jeunes pensionnaires. Il s’est, chemin faisant, rendu à l’infirmerie, au chevet des malades pour leur apporter sa compassion.
Zabeirou Moussa(onep)