La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et l’Association des professionnels des banques et établissements financiers du Niger (APBEF Niger), ont tenu hier, mardi 7 mars leur première rencontre au titre de l’année 2023, suivie d’une concertation sur le dispositif de soutien au financement des Petites et Moyennes Entreprises et des petites et moyennes industries (PME/PMI) dans la zone UEMOA. Ces deux activités jumelées visent à soutenir l’économie dans un contexte de tensions géopolitiques grandissantes et d’inflation sur les marchés.
A l’ouverture de la première rencontre au titre de l’année 2023 avec l’Association des professionnels des banques et établissements financiers du Niger (APBEF Niger), le directeur national pour le Niger de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), M. Maman Laouane Karim, a rappelé que cette réunion s’ouvre dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques au plan international et des niveaux d’inflation très élevés. Ces taux, dit-il, sont de l’ordre de 7% à la fin de l’année 2022 et de 6% en janvier 2023 dans l’espace UEMOA, contre 4% au Niger qui détient le taux d’inflation le plus bas de l’Union monétaire.
Les relèvements de taux d’intérêt que la BCEAO a pris dans sa riposte contre l’inflation, se font de manière prudente selon le directeur national, afin d’endiguer les montées inflationnistes constatées et qui «sont très préjudiciables à l’environnement économique». Les mesures prises par le comité de politique monétaire permettent également de maintenir les taux de croissances en évitant de les fragiliser. «Je sais que ces mesures, couplées à celles qui ont été adoptées au mois de février ont dû entrainer pour vous des changements de stratégies puisque nous étions inscrits dans notre démarche depuis un peu plus de deux (2) ans. Mais, je suis persuadé et convaincu de la justesse des mesures qui ont été prises et de la nécessité de le faire», a déclaré M. Maman Laouane Karim devant les responsables des banques et des établissements financiers.
Pendant la concertation sur le dispositif de soutien au financement des PME/PMI, le directeur national pour le Niger de la BCEAO a affirmé qu’elle vise à établir un diagnostic et une évaluation complète de la situation actuelle en matière de financement de l’économie par le secteur bancaire. Elle vise également à identifier l’ensemble des obstacles à la mise en œuvre effective du Dispositif PME en relation avec tous les acteurs concernés. Le thème de la concertation, a-t-il relevé, recèle une signification importante car il s’agit «de réfléchir sur les voies et moyens d’asseoir une croissance forte, stable et continue, à même de soutenir les politiques de développement mises en œuvre dans nos pays».
Une croissance d’une telle nature fait noter M. Maman Laouane Karim, suppose l’existence d’un secteur privé solide composé d’un important tissu de PME et PMI et qui disposent d’un accès régulier au financement bancaire. «Il est donc impératif, fait-il savoir, que les établissements de crédit fassent preuve d’un dynamisme résolu dans l’octroi des prêts, en particulier vers les PME/PMI». Selon le directeur national pour le Niger de la BCEAO, le Dispositif de financement des PME/PMI dont la mise en œuvre implique le secteur bancaire, les Etats, la Banque Centrale et les structures d’accompagnement, constitue un cadre approprié pour lever la contrainte de financement bancaire de l’économie.
Pour sa part, la présidente de l’Association des professionnels des banques et établissements financiers du Niger (APBEF Niger), Mme Zenaba Sabo Saidou Dambaba, est revenue sur l’importance capitale de la concertation sur le dispositif de soutien au financement des PME/PMI. «Il s’agit, a-t-elle souligné, de mettre en lumière les efforts consentis par les banques et établissements financiers du Niger dans le financement des PME/PMI». La présidente de l’APBEF s’est félicitée de la tenue de la réunion qui permettra aux participants de parcourir ensemble les principales recommandations issues de la dernière rencontre BCEAO/APBEF-N tenue en novembre 2022. «Il s’agit-là, de voir le niveau d’exécution, les difficultés rencontrées ainsi que les solutions envisageables pour nous permettre d’avancer. J’espère que cet atelier permettra de consolider davantage nos actions grâce aux échanges que nous aurions à faire durant cette réunion», a conclu Mme Zenaba Sabo Saidou Dambaba.
Souleymane Yahaya(onep)