Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, SE Ouhoumoudou Mahamadou a présidé, hier matin, à Niamey, l’ouverture des travaux de la rencontre de haut niveau des Ministres en charge de l’irrigation des pays couverts par le projet d’Appui Régional à l’Initiative Irrigation au Sahel (PARIIS). Cette importante rencontre a pour objectif de permettre aux différents pays d’échanger avec les partenaires au développement autour des résultats et des perspectives que le projet PARIIS offre aux pays bénéficiaires et au Sahel. Ainsi, outre les membres du gouvernement des pays couverts, la rencontre a vu la participation des partenaires au développement, des organisations paysannes des pays couverts et des experts au développement rural.
Dans son discours d’ouverture des travaux de cette rencontre, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, SE Ouhoumoudou Mahamadou, a, au nom du Gouvernement et de celui du peuple nigérien, exprimé sa gratitude pour le choix de Niamey, afin d’abriter cette rencontre de haut niveau.
Il a relevé l’importance d’une telle rencontre pour les pays couverts par le projet PARIIS d’une part, et de l’autre pour la région du Sahel. Le premier Ministre a rappelé que cette rencontre se tient au lendemain de la tenue en Egypte de la COP 27, le plus grand rassemblement mondial consacré aux questions climatiques et qui a une fois de plus mis en exergue l’ampleur des effets des changements climatiques et l’urgence de prendre des mesures de mitigation. « La COP 27 l’a réaffirmé, le Sahel est l’une des régions du monde les plus vulnérables face aux changements climatiques. L’agriculture constitue l’activité économique dominante du Sahel ; or cette agriculture est largement dépendante de la pluviométrie. Les changements climatiques provoquent l’irrégularité des pluies et leur mauvaise répartition dans l’espace et le temps avec de phénomènes extrêmes de sécheresse et d’inondation, générateurs de baisse de production agricole et de revenu des populations rurales », a souligné le Premier Ministre.
Parlant des défis dont fait face le Sahel, le Chef du Gouvernement a souligné celui lié à la vulnérabilité économique accrue, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, le développement de l’exode rural, de l’immigration, du banditisme et de la criminalité. Et pour faire face à ces défis, SE Ouhoumoudou Mahamadou a indiqué que la question de la maitrise de l’eau, entre autres stratégies, reste une priorité dans la quasi-totalité de nos pays.
« Nos politiques agricoles doivent être repensées à la lumière de ces changements climatiques et intégrer toutes les mesures des adaptations possibles au titre desquelles la maitrise de l’eau. Nos pays disposent d’un potentiel hydrique énorme composé de milliards de mètres cubes d’eau de surface et d’eau souterraine. Cependant, en dépit de ce potentiel, seuls quelques milliers d’hectares sont irrigués en maitrise totale de l’eau, sur un potentiel irrigable de plusieurs dizaines de millions d’hectares », a-t-il dit.
Face à toutes ces préoccupations, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement a tenu à rappeler les efforts consentis et les initiatives développées par les pays membres du CILSS avec l’appui des partenaires. Il s’agit du lancement, en octobre 2013, de l’initiative pour l’irrigation au Sahel, afin de faire de l’agriculture irriguée, l’une des solutions au développement de ces pays.
« Le Projet d’appui Régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel qui a résulté de ce cadre, sur financement de la Banque Mondiale, vise à réunir les conditions nécessaires pour qu’à travers cette vision, nous puissions tendre vers les objectifs qualitatifs et quantitatifs de la Déclaration de Dakar », a-t-il soutenu. Il a ajouté que le PARIIS porte une grande ambition, celle d’atteindre un million d’hectares irrigués dans le Sahel. Ainsi, le Premier Ministre a lancé un vibrant appel à l’endroit de tous les acteurs pour leur pleine et entière implication dans le processus.
Se prononçant sur les résultats du PARIIS Niger, le Premier Ministre a souligné que le projet a aménagé plus de 2.000 hectares de superficies pour irrigation au profit d’environ 4.000 producteurs. Avec l’extension du Projet à la région de Maradi, a-t-il ajouté, grâce à l’apport de la Coopération Espagnole, ce sont quelques 2.800 hectares supplémentaires qui seront aménagés au profit de 10.000 productrices et producteurs. « Avec les résultats atteints par ce projet dans notre pays, permettez-moi d’insister sur le fait que pour relever le défi de la sécurité alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest, une plus grande pratique de l’irrigation s’impose à tous nos pays afin de mettre à l’échelle toutes les expériences que vous aurez à partager », a-t-il soutenu.
Auparavant, plusieurs autres interventions ont été enregistrées. Il s’agit de celle de Dr Abdoulaye Mohamadou, Secrétaire Exécutif du CILSS, qui a prononcé une allocution de bienvenue. De l’intervention du Président d’honneur du ROPPA, Mamadou Cissoko, qui au nom des paysans de la région du Sahel, a plaidé pour une revalorisation de leurs productions.
L’Ambassadrice du Royaume d’Espagne au Niger, Mme Nuri Reigosa Gonzalez a réitéré de son côté l’engagement de son pays à poursuivre son accompagnement aux pays du Sahel.
La Directrice pour l’Intégration Régionale Afrique, Moyen-Orient et Afrique du Nord, de la Banque Mondiale, Mme Boutheina Guermazi et le Vice-président de la SDI, Sergio Pimenta, ont dans leurs interventions respectives, rappelées les efforts de leurs institutions dans cette initiative, avant de réitérer leurs engagements aux côtés des pays bénéficiaires. A l’issue de cette rencontre des recommandations fortes sont attendues en vue d’améliorer les imperfections constatées dans la mise en œuvre des activités du projet. La cérémonie a pris fin par une photo de famille et la visite des stands en expositions.
Par Ali Maman(onep)