L’un des sujets majeurs ayant dominé l’actualité nationale au Niger, en 2021, reste et demeure la pandémie de la Covid-19, avec ses variants. Depuis, le 19 mars 2020, suite à la découverte du premier cas de malade infecté par le coronavirus (COVID-19), cette maladie est dans tous les esprits. Malgré les nombreuses mesures prises par les autorités, la détection, en août 2021, des premiers cas du variant Delta du Covid-19 et celle du 1er cas en fin décembre 2021, du variant Omicron, les inquiétudes persistent au Niger, même si la situation reste sous contrôle, selon le ministre en charge de la Santé publique, Dr Idi Illiassou Maïnassara.
Dès le 20 mars 2020, les autorités, en partenariat avec les experts en santé, ont pris des dispositions pour non seulement réduire la circulation du virus mais aussi et surtout pour la prise en charge des patients de cette maladie qui a surpris le monde entier et qui a endeuillé des milliers de familles avec plus de 4.000.000 de décès, dont 274 au Niger.
Tout d’abord près de 40 mesures de préventions ont été édictées par le gouvernement, des campagnes de sensibilisation et de vaccination ont également été initiées, dans toutes les régions. Ainsi, en dépit des fausses informations qui circulent sur cette maladie et de la résistance de certaines personnes à se faire vacciner, à la date du 03 novembre 2021, au total 744.907 personnes ont reçu une première dose de vaccin contre la Covid-19, soit 7,3%, a annoncé le ministre de la Santé. Le Niger a reçu des millions de doses grâce à l’initiative Covax et aux efforts du gouvernement nigérien et des autres partenaires.
Dans la communication qu’il a présentée au Conseil des Ministres, le 30 décembre 2021, le ministre de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales a d’abord indiqué que l’analyse de la tendance épidémiologique de la COVID-19 montre que la situation est toujours sous contrôle. Cependant, selon lui, le nombre de nouveaux cas positifs est en légère hausse par rapport à la semaine précédente. «Un total de 60 nouveaux cas a été notifié cette semaine contre 50 cas la semaine précédente. Parmi les cas de cette semaine, 56,7% ont été notifiés au niveau de la région de Niamey, suivie de la région de Tahoua avec 23,3%. Le taux d’attaque hebdomadaire est passé de 0,21/100.000 habitants la semaine précédente à 0,25/100.000 habitants cette semaine», a précisé Dr Maïnassara.
Il a ajouté qu’à la date du 30 décembre 2021, on notait 7.331 nouveaux cas positifs notifiés ; 6.910 cas sortis guéris ; 274 décès ; 147 cas actifs, dont 23 patients en cours d’hospitalisation. La vaccination se poursuit sur l’ensemble des huit (8) régions du pays. «Le séquençage des cas par le CERMES a permis de détecter un cas de variant OMICRON chez un voyageur» déclarait le ministre en charge de la Santé publique.
Les fausses informations sur la Covid-19, annihilent les efforts des autorités pour combattre la pandémie
Si en dépit des multiples efforts du gouvernement et de ses partenaires, des milliers de Nigériens refusent de se faire vacciner, malgré la disponibilité, l’accessibilité et la gratuité des vaccins, plusieurs raisons expliquent cette situation. Elles sont notamment liées à des ‘‘fakes news’’ ou fausses informations et autres tentatives de manipulation des citoyens. Ces pratiques ont probablement et négativement entaché les campagnes de sensibilisation et de vaccinations dans le pays. «Ainsi, pour mieux se protéger ainsi que les autres, et empêcher la propagation du coronavirus, il est important que chaque citoyen dispose d’informations précises provenant de sources fiables, comme, le Ministère de la Santé Publique, l’Organisation Mondiale de la Santé, l’UNICEF et des experts du pays», a conseillé le Ministère en charge de la Santé publique, qui précise que la désinformation, pendant une pandémie, laisse les gens sans protection, les mets à risque et laisse place à la panique, ce qui conduit souvent à la stigmatisation.
Les spécialistes en santé publique estiment qu’en plus du vaccin, les mesures préventives doivent continuer à être respectées pour en finir avec la Covid-19 en 2022. «Si les vaccins sont importants, le respect des gestes barrières – y compris le lavage des mains et le port du masque, la distanciation physique et la vaccination restent le meilleur moyen d’endiguer la progression de la pandémie», a rappelé Dr Illiassou Idi Mainassara. En effet, cela pourrait contribuer à éviter une Nième vague de cette pandémie.
En 2021, le choléra s’est aussi invité et a fait 156 décès
Absent du territoire nigérien depuis 2018, une situation épidémiologique de choléra s’est invitée au Niger en août 2021. En effet, le 9 août dernier exactement, le pays a enregistré une flambée de cas de gastro entérite/choléra dont le premier cas sur le territoire a été confirmé le 13 mars 2021 et déclaré officiellement par les autorités. Ainsi au 12 octobre 2021, quelque 5.343 cas de choléra dont 156 décès ont été notifiés avec un taux de létalité supérieure à la normale (3%), rappelle-t-on. A l’exception d’Agadez, sept des huit régions que compte le pays en étaient affectées selon les autorités sanitaires. La région de Maradi, épicentre de l’épidémie, a enregistré à elle seule 56% des cas, suivie de Tahoua (23%) et de Zinder (11%). La tranche d’âge comprise entre 15 et 37 ans est la plus touchée par l’épidémie a précisé à l’époque, le Ministère en charge de la Santé publique, qui annonçait ‘‘l’extinction » d’une dizaine de foyers sur les 28 actifs à travers le pays.
Selon un article publié dans le journal ‘‘Le Sahel’’, en date du 2 septembre 2021, le Niger a pu, avec l’appui de Médecins sans frontières (MSF), l’ONU et l’Union européenne, juguler l’épidémie en multipliant les campagnes de sensibilisation, en distribuant des produits pour traiter l’eau et en désinfectant des lieux publics, les transports en commun et les puits dans les villages infectés. Par ailleurs, selon la même source, des stocks de médicaments et des tests de dépistage rapides ont été envoyés dans les régions affectées où les malades sont pris en charge gratuitement sur des sites d’isolement. Pour rappel, en 2018, une précédente épidémie de choléra avait fait 78 décès sur 3.824 cas recensés au Niger, principalement dans des zones proches du Nigeria, selon l’OMS.
27.000 volailles meurent du virus A(H5N1) à Niamey en mars 2021
Un an après la découverte du 1er cas de patient au Covid-19, au Niger, le 19 mars 2021 les autorités sanitaires notifiaient à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) un foyer de grippe aviaire hautement pathogène à virus A(H5N1), confirmé le 16 mars dans un élevage de 30.000 volailles dont 27.000 sont mortes depuis le 13 mars à la Commune IV de Niamey, la capitale. Le diagnostic a été confirmé par les techniques de biologie moléculaire (RT-PCR) au Laboratoire central de l’Elevage (LABOCEL). En effet, un foyer a été déclaré le 17 février 2021 au quartier Karadjé de Niamey, dans une basse-cour de 40 poules de race ‘‘Brahma’’ où 20 ont été retrouvées mortes. Un deuxième foyer enregistré le 25 février à Niamey, au quartier Saguia, dans une exploitation avicole de 28.000 poules pondeuses de race ‘‘Isa Brown’’, où 200 sont mortes. Là aussi, le diagnostic a été confirmé par la technique de biologie moléculaire (RT-PCR) à LABOCEL.
Mahamadou Diallo(onep)