Fonder une famille est la préoccupation majeure des célibataires. Une fois l’âme sœur trouvée, on s’engage dans la voie du mariage, sans penser aux conséquences aussi bien sanitaire, familiale ou autres. Sur le plan sanitaire, pour bien vivre sa vie conjugale et avoir des maternités sans trop de problèmes, les médecins conseillent, aux futurs mariés, de prendre certaines dispositions. Comme celles relatives à certains examens médicaux qui permettent de connaître son statut médical ainsi que la compatibilité avec le ou la conjoint (e). Ce qui fait éviter des conséquences fâcheuses à l’avenir. Cependant, peu de couples pensent à faire ce bilan prénuptial. En effet, ce bilan permettra de déterminer non seulement le groupage sanguin mais également l’état de santé de chacun des conjoints.
C’est donc à partir d’un bilan prénuptial que l’on saura s’il y a une incompatibilité sanguine ou pas. Il y a incompatibilité, selon les médecins, lorsqu’une femme de rhésus négatif épouse un homme de rhésus positif. Ainsi, si cela s’avère être le cas, cette incompatibilité engendrera des risques aussi bien pour la future maman de rhésus négatif que pour le futur bébé, dont le rhésus est positif. Dr Sani Hassane, diplômé de l’Ecole de Médecine de la Havane (Cuba), spécialiste en médecine familiale et communautaire, spécialiste en soins intensifs et urgence, Médecin-chef à la clinique Magori de Niamey, Dr. Sani Hassane rappelle d’abord les composants des groupes sanguins. Ces derniers, affirme-t-il comportent deux systèmes dont : le système A, B et O qui est définit par la présence ou non des antigènes A et B à la surface des globules rouges.
Et le système rhésus qui est, quant à lui, définit par la présence ou non d’un facteur rhésus (–) antigène (D-) à la surface des globules rouges. Selon lui, 85 % des femmes portent à la surface de leurs globules rouges un antigène D et sont considérées comme rhésus positif (Rh+). Pour elles, il n’y a aucune chance qu’il ait une incompatibilité sanguine. En revanche, les 15% restante des femmes en sont dépourvues ; elles sont donc de rhésus négatif (Rh-). Et seules ces femmes de rhésus négatif (A-, B-, AB-, O-) sont concernées par le problème d’incompatibilité en cas de grossesse. C’est d’ailleurs ce pourquoi on recherche chez les futures mères de rhésus négatifs la présence de ces anticorps néfastes par un dépistage qui s’effectue grâce à une prise de sang, à quatre reprises au minimum, pendant la grossesse lors du premier trimestre, sixième, huitième et neuvième mois. Cependant, il soutient que lorsqu’il s’agit du premier enfant de rhésus positif, la grossesse ne représente généralement aucun danger.
Cela s’explique poursuit-il par le fait que, la mère n’a jamais été auparavant en contact avec le facteur rhésus positif. « Mais, après un accouchement, une grossesse extra-utérine, une interruption volontaire de grossesse ou encore des hémorragies, pendant la grossesse, des globules rouges du fœtus peuvent passer en petite quantité dans le sang maternel. Et dans tous ces cas, la femme peut alors fabriquer des anticorps anti-rhésus, afin de détruire l’antigène D, cette substance étrangère à son corps. Or, Le problème, c’est qu’une fois fabriqué, ces anticorps anti-rhésus vont persister indéfiniment dans le corps de la mère et lorsqu’une nouvelle grossesse survient par la suite si cet autre enfant est aussi rhésus positif, les anticorps anti-rhésus contenus dans le sang maternel vont traverser le placenta et s’attaquer aux globules rouges de l’enfant. Il en sera ensuite de même pour la 3ème grossesse et ainsi de suite », a précisé le Médecin. Aussi, Dr Sani Hassane affirme que ce phénomène, peut entraîner l’apparition d’une anémie sévère, qui s’accompagne d’œdème, de jaunisse néo-natale, voire de lésions cérébrales ce qui peut exiger une transfusion ou le remplacement du sang de l’enfant.
Une prévention très efficace et une vaccination anti-rhésus protègent la mère et son enfant
Malgré tout, cette situation catastrophique reste rare de nos jours. En effet, depuis de nombreuses années, une prévention très efficace a été mise en place. Ainsi, dans toutes les circonstances ayant pu favoriser l’apparition des anticorps anti-rhésus, une vaccination anti-rhésus va être pratiquée. Cela consiste à l’injection des anticorps (gammaglobulines portant des anti-D) dans les 72 heures après l’accouchement. Ces anticorps vont neutraliser les globules rouges rhésus positif avant que la mère n’ait eu le temps de développer ses propres défenses immunitaires, indique le médecin. « Les gammaglobulines sont éliminées, après quelques semaines, alors que les anticorps fabriqués par la mère elle-même persistent indéfiniment. Grâce à ce vaccin anti-D, la mère peut avoir de nouveaux enfants rhésus positif sans incident », rassure-t-il.
A titre préventif, Dr Sani Hassane préconise dans la mesure du possible d’éviter cela, « mais si les circonstances de la vie l’imposent on devrait faire de manière systématique la recherche chez les futures mères rhésus négatif, dont le partenaire est rhésus positif, la présence de ces anticorps néfastes ». Ce dépistage, précise-t-il, s’effectue grâce à une prise de sang à quatre reprises (au minimum) pendant la grossesse lors du premier trimestre et des sixième, huitième et neuvième mois. Ainsi, lorsque ces anticorps délétères sont décelés, la future mère est dirigée vers un centre spécialisé, afin d’apprécier l’état de l’enfant et de le traiter le plus rapidement possible. Enfin, Dr Sani Hassane exhorte les futurs mariés à faire un bilan prénuptial qui comportera non seulement le groupe sanguin mais aussi l’électrophorèse de l’hémoglobine dans le dépistage de la drépanocytose et en cas de tout doute, consultez son médecin.
Rahila Tagou