Migraine, il arrive à tout le monde de l’éprouver de temps à autre. Elle peut être liée au stress, à la fatigue, à l’angoisse ou à la dépression. Selon les spécialistes, la migraine fait partie de la grande famille des maux de tête (céphalées). Cependant, ce ne sont pas tous les maux de tête qui répondent aux critères de la migraine. On distingue deux principaux types de crises migraineuses : Les crises de migraine sans aura, et les crises de migraine avec aura, accompagnées ou précédées par des troubles neurologiques transitoires. La migraine avec aura est un facteur d’accident vasculaire cérébral (AVC). Les crises ne se manifestent que d’un seul côté du crâne, topographie unilatérale, le patient a l’impression de sentir les battements du cœur dans la tête, type pulsatile. L’intensité de la douleur associée gêne le patient dans ses activités et la douleur est aggravée par le mouvement et empêche l’exercice d’activités physiques de routine.
La migraine se caractérise par des crises répétées se manifestant essentiellement par de pénibles maux de tête (céphalées). Selon Dr Zakaria Mamadou, médecin neurologue à l’hôpital général de référence de Niamey, la migraine est due à une excitabilité neuronale anormale, liées à des facteurs génétiques complexes associés à des facteurs environnementaux. Pour un migraineux sur quatre, la sévérité des crises entraîne un ralentissement socioprofessionnel important. La migraine est 3 fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes en raison des influences hormonales.
Le plus souvent, les migraineux présentent des crises de migraine sans aura et se manifestent par une céphalée modérée à sévère qui dure de 4 à 72 heures. Avec un traitement ou pas, ces crises sont associées à des nausées, voire des vomissements, et/ou une hypersensibilité à la lumière et au bruit, la photophobie et la phonophobie, explique le Docteur Zakaria Mamadou.
Le diagnostic de migraine ne peut être porté qu’après plusieurs crises, au moins cinq, precise Dr Zakaria Mamadou. Une céphalée bilatérale n’exclut pas le diagnostic de migraine si les autres signes sont présents. Bien que la douleur ressentie durant une crise soit le plus souvent unilatérale, une topographie bilatérale est observée dans 30% des cas, ajoute-t-il.
Par ailleurs, le spécialiste indique que chez 20 à 30% des migraineux, la céphalée est précédée ou s’accompagne d’une aura, un trouble neurologique transitoire entièrement réversible. Les auras typiques comportent des troubles visuels, sensitifs, du langage et/ou de la parole, ou bien encore des troubles moteurs. Les troubles visuels sont les plus fréquents, soit 90% des cas avec la vision de points, de taches brillantes ou encore la présence de trous dans le champ de vision. Moins souvent, il peut s’agir, de fourmillements ou d’engourdissement d’une main ou de la face, ou encore de difficultés à s’exprimer, souligne-t-il.
Dr Zakaria a cependant noté qu’il existe des sous-types de migraines avec aura plus rares, comme la migraine hémiplégique familiale, la migraine basilaire qui se manifeste par des étourdissements et des vertiges, des troubles auditifs et visuels et des picotements suivis d’une céphalée derrière le crâne et non au niveau des tempes, ou encore les auras migraineuses sans céphalée.
Des facteurs internes ou externes favorisent le déclenchement de la crise de migraine. Ces facteurs ont en commun un changement d’état. Il peut s’agir de variations émotionnelles négatives ou positives, d’un surmenage, d’un relâchement ou d’un effort physique inhabituellement intense, d’une dette ou d’un excès du volume du sommeil ; d’une variation hormonale (chute des taux d’œstrogènes en période menstruelle), d’un changement climatique (chaleur ou froid, vent violent) ; d’une exposition sensorielle (lumière ou odeurs fortes) ; d’un changement lié à l’alimentation. Ces facteurs déclenchants varient d’une personne à l’autre et sont inconstants chez le même individu, doivent parfois être associés et peuvent changer au cours de la vie.
Dr Zakaria Mamadou rapporte qu’à ce jour, il n’existe pas de traitement curatif de la migraine. La prise en charge de la maladie repose sur l’éviction des facteurs déclenchants modifiables (surtout ceux associés aux rythmes du sommeil et des repas), le traitement des crises et, chez certains migraineux, leur prévention par un traitement de fond à prendre quotidiennement. Le traitement de crise est destiné à limiter la sévérité et la durée de la céphalée migraineuse. Il doit être pris le plus tôt possible au début de la crise. Ainsi, précise-il, on distingue le traitement de crise non spécifique (Antalgique Palier I, les anti-inflammatoires non stéroïdiennes) et le traitement de crise spécifique (Triptans).
Cependant, a-t-il alerté, les antalgiques opiacés (Tramadol et les codéines) ne doivent pas être utilisés en raison du risque de surconsommation qui entraîne après quelques mois une céphalée chronique par abus médicamenteux. Le traitement de fond (Prophylactique ou préventif) est destiné à diminuer la fréquence des crises. Il est prescrit aux personnes qui ont des crises fréquentes, intenses, longues et/ou qui entraînent une consommation excessive de traitement de crise.
Oumar Issoufou(onep)