Le Niger regorge divers types de patrimoine culturel parmi lesquels figure la culture « Wodaabé ». Membres d’une communauté peulh se trouvant presque dans toutes les régions du Niger, principalement celles de Tahoua, Agadez, Maradi et Zinder, les « Wodaabé » ont une danse propre à eux, appelée « Yaké ». Pendant la danse, les hommes roulent les yeux, exhibent les dents, font des grimaces dans l’objectif de conquérir les femmes à l’occasion de leur fête annuelle appelée
« Géréwol ».
Habillés de beaux vêtements traditionnels, confectionnés par eux-mêmes avec des colliers de perles, les Peulhs Wodaabés au beau visage ovale et aux traits fins, sont souvent sollicités lors des grands événements pour des démonstrations de leurs danses et chants notamment lors des cérémonies d’accueil des personnalités. Ils font la fierté des uns et des autres avec leur culture ainsi conservée.
D’après les explications de Sebammou Agolla, le chef de la troupe de danse « Yaké », les Wodaabés vivent en brousse et sont présents un peu partout dans les régions de Tahoua, Agadez, Maradi et Zinder.
« Cette danse qui consiste à rouler les yeux, sourire en exhibant toutes les dents, faire des grimaces est vraiment une tradition que nos ancêtres nous ont laissée en héritage », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, M. Sebammou Agolla a rappelé que, depuis le temps immémoriaux, ils pratiquent ces genres de danse et chanson uniquement lors de la fête de Gérérwol. « C’est pendant cette fête, que les jeunes hommes participent à un concours de beauté devant les plus belles filles de la tribu. Le but consiste à ce que les vainqueurs séduisent les jeunes filles ils vont passer toute leur vie », a-t-il expliqué. Quant aux jeunes filles, ajoute-t-il, elles se font également très belles, portent plusieurs bracelets, des perles et d’anneaux de bronzes, des foulards, des vêtements traditionnels. Elle font également des jolies coiffures pour exprimer leur beauté. « Aujourd’hui, c’est parce que nous ne voulons pas que notre culture disparaisse que nous assistons aux grands événements et à l’accueil des hautes personnalités avec un cachet particulier », a-t-il confié.
Les vêtements traditionnels qu’ils portent pour leur prestation sont confectionnés manuellement pendant une période de presque un an, fait savoir Sebammou Agolla. « C’est un vêtement traditionnel fait par nous-même. Il a beaucoup de signification dans notre culture. Ça rend très beau la personne qui le porte et lui permet des conquêtes féminines. Mais aussi c’est une source de revenus », a-t-il précisé.
« Par exemple à l’étranger (Europe), nous vendons ces habilts traditionnels à un prix de 600 Euro environ 300.000FCFA. Notre habillement accompagne toujours nos maquillages et c’est avec ça, qu’on danse pour charmer et attirer les femmes », a-t-il dit.
S’agissant du produit utilisé pour faire le maquillage, M. Sebammou Agolla a indiqué que, c’est une roche qu’il trouve dans la montagne, « Makara ». La poudre de cette roche permet d’avoir un teint clair au niveau du visage.
Sebammou Agolla fait partie d’un groupe de 6 personnes qui pratiquent la danse Yaké. Aussi lui et deux autres appartiennent à une autre troupe composée de peulhs et touaregs. C’est la troupe « Etran Finatawa », créée en 2004 pour faire la promotion de la culture nigérienne. Avec cette troupe « Etran Finatawa », ils ont eu à enregistrer quatre albums en Angleterre. « La chanson Surbajo que vous entendez, a été chantée par moi-même. Surbajo signifie une fille qui est très belle avec des dents très blanches et un beau cou. En un mot, une femme idéale. « Grace à la promotion de notre culture, nous avons voyagé dans près de 49 pays du monde. Aujourd’hui, tous les membres du groupe Etran Finatawa disposent d’un laissez-passer pour voyager en Angleterre à n’importe quel moment », a déclaré Sebammou Agolla. La troupe Etran Finatawa est coachée par un manager, avec lequel elle a produit des chansons qui combinent la musique des deux ethnies.
Le chef de la troupe de danse « Yaké », appelle à la sauvegarde de la culture du pays parce que celle-ci est très utile dans le monde. « Aucun développement n’est possible sans la prise en compte de la culture ou de sa promotion. Donc il est important que les jeunes s’empreignent de celle-ci et participent à sa conservation », a-t-il conclu.
Par Yacine Hassane(onep)