Le froid qui s’installe au Niger fait l’affaire des vendeurs de friperie. Pour se protéger du froid, les populations se ruent sur les blousons d’occasion « bon marché » venus d’Europe ou d’Asie. Les clients s’arrachent ces vêtements leur permettant de protéger leurs enfants contre le froid.
En cette journée de vendredi, l’ambiance bat son plein au marché de Wadata à Niamey. Beaucoup de clients sont sur place pour réaliser une bonne affaire dans le choix des habits. Quant aux marchands, ils ont occupé presque toute la voie menant au marché, et même ce qui sert de trottoirs pour les piétons. En effet, à la devanture du marché de wadata des jeunes ont pris d’assaut le trottoir, gênant même le passage des véhicules. Chacun a ses astuces pour attirer la clientèle. Certains hèlent les passants pour les convaincre d’acheter leurs produits et d’autres se contentent juste d’attendre la clientèle sur place. « La police municipale ne veut pas qu’on s’installe ici, mais il faut qu’on nous comprenne, nous nous battons pour gagner dignement notre vie », lance Boureima Kadri qui expose un tas de pull-over dont l’unité est vendue à 750 FCFA et le blouson entre 1000 FCFA et 1500 FCFA l’unité.
Un peu partout à l’intérieur du marché ce sont des petits attroupements de femmes autour des vendeurs de friperie.
Adamou Harouna vendeur au marché Wadata a confié qu’il a commencé cette activité depuis son jeune âge car il avait l’habitude de suivre son papa qui était lui-même vendeur de ces vêtements. Il affirme s’approvisionner à partir de Lomé et de Cotonou. « Nous achetons la ‘’balle’’ de blousons de 55 kilos à 80 000 FCFA, celle de pull-over de 80 Kilos à 90 000 FCFA.
Pour les friperies qu’on appelle «premier choix», la balle de blousons de 55 Kilos est vendue à 175 000 FCA et celle des pull-overs de 80 Kilos à 130.000 FCA.
Chez Adamou, le Pull-over est vendu à 1000 FCA et le blouson entre 1500 FCA et 2000 FCA, les pantalons pour enfants à 750 FCA.
Depuis l’installation de la saison froide, il a confié qu’il y’a une bonne affluence de la clientèle.
Assise à côté d’Adamou, sur un petit banc, Mme Ramatou, la treintaine révolue, quitte le quartier Lossagoungou pour acheter de la friperie au marché Wadata. « Je viens de Lossagoungou, certes il y’en a dans les autres marchés mais je préfère venir ici, ils sont moins chers et de meilleure qualité surtout. En plus j’ai l’habitude d’acheter les vêtements de mes enfants ici, ainsi que les miens», témoigne-t-elle.
De l’autre côté, c’est la ferme discussion que l’on note entre clients et vendeurs. C’est le cas de Aicha qui marchande les prix de 4 blousons qu’elle veut se procurer. En raison de l’installation du froid, la jeune femme a décidé de garnir la garde-robe de ses enfants pour s’adapter au climat.
« Avec le froid, il faut porter des habits lourds aux enfants pour les protéger. C’est pourquoi je suis venue acheter des vêtements de friperie qui sont moins chers et surtout classe. Là, j’ai acheté des blousons, et des pull-overs avec 10000 francs CFA seulement » , jubile-t-elle en montrant sa moisson.
« Nous n’avons pas les moyens d’acheter des habits neufs pour nos enfants. Nous nous rabattons sur la friperie. Avec 10.000 FCA on parvient à vêtir nos enfants pour qu’ils puissent résister au froid », confie Mme Rahina qui fouille dans un tas de pull-over.
Les bonnets et chaussettes ont également la côte en cette saison de l’année.
Par ailleurs, ce business se pratique aussi dans les quartiers. Au quartier recasement on rencontre souvent M. Hamza avec un pousse-pousse rempli de vêtements de friperies qu’il vend. Âgé d’une quarantaine d’années, Hamza s’est lancé dans la vente de friperie il y’a 6 ans de cela. Chaque deux jours, a-t-il confié, il se rend au grand marché pour se procurer des vêtements qu’il vient revendre dans les quartiers chez ses clientes fidèles. Spécialisé dans la vente de vêtements pour enfants, Moussa vend des pantalons, des bodys manches longues et des pullovers qu’il vend entre 600 et 2000 FCA. Il affirme qu’il s’en sort très bien avec son petit business. « J’achète la demi balle à 75000 francs CFA et je peux vendre jusqu’à 40.000 francs CFA par jour. Mais en ce moment, les pull-overs et les pantalons sont les plus vendus. La preuve, les pull-overs que j’avais à vendre sont tous achetés. Je dois m’en procurer d’autres encore à la demande de mes clientes », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter « je préfère me déplacer car j’arrive à avoir une clientèle spécifique grâce à cela. »
En période de froid, la disponibilité de la friperie permet aux parents d’habiller chaudement leurs enfants, afin de les protéger contre certaines infections respiratoires liées au froid.
Par Aminatou Seydou Harouna (onep)