
Le ministre de l’Agriculture posant des questions de précision au Labocel
Le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Mahaman Elhadj Ousmane a effectué hier matin à Niamey, une série de visites au niveau de la Direction Générale de l’Agriculture (DGA), du Centre National de Lutte Antiacridienne (CNLA), du Laboratoire Central de l’Elevage (LABOCEL), et la Direction Générale de la Protection des Végétaux (DGPV). Il s’agit à travers cette visite de s’enquérir du fonctionnement et des conditions de travail des agents de ces différentes directions.
A la direction générale de l’agriculture comme à la direction générale de la protection des végétaux, la délégation ministérielle a reçu des explications sur le fonctionnement de ces différentes directions. Le ministre a saisi cette opportunité pour poser des questions mais aussi pour faire des remarques pertinentes pouvant contribuer à l’amélioration de la qualité du service.
Au terme de la visite, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage s’est dit satisfait du travail accompli par les différentes directions de son département ministériel. « J’ai trouvé des cadres dévoués qui maitrisent leur domaine. Les quelques questions que j’ai pu poser me rassurent que j’ai avec moi un personnel engagé qui comprend l’enjeu du moment. En plus, des différentes directions visitées, il ressort que les agents sont à pied d’œuvre pour véritablement mettre les Nigériens à l’abri des difficultés alimentaires parce qu’ils sont les premiers interpelés. De manière globale, ce sont des directions qui se complètent pour une souveraineté alimentaire. Depuis que nous avons connu ces sanctions de la CEDEAO, le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage se trouve être interpelé pour pouvoir mettre un peu en sécurité les concitoyens sur le plan alimentaire », a déclaré le ministre.

M. Mahaman Elhadj Ousmane a en outre souligné que les difficultés existent. « C’est un Ministère où depuis quelques années, il n’y a pas eu de recrutement. On a un personnel vieillissant qui est proche de la retraite, et des cadres qui manquent à certains niveaux », a-t-il dit. Ainsi, de manière spécifique des questions se posent à la direction générale de l’agriculture. Nous avons remarqué qu’ils ont un laboratoire très bon qui mérite la certification. Au niveau du CNLA, nous avons suivi en direct, sur le terrain des cadres étaient là avec lesquels j’ai pu communiquer par radio et c’est extrêmement important. Au niveau de Labocel, on a remarqué qu’il y a quelques matériels, mais il y a une incapacité de production pour véritablement couvrir l’enjeu. Au niveau de la DGPV, globalement c’est la question du personnel », a-t-il précisé.
C’est dire qu’au Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et ses directions, il y a un engouement des cadres qui comprennent l’enjeu du moment et qui demandent à être accompagnés pour relever le défi. « Je le sens dans nos échanges. Je pense qu’on peut relever ce défi vu l’engagement du Président du CNSP qui a parlé de sauvegarde de la patrie. Après 63 ans, il n’est pas normal qu’on n’ait pas notre souveraineté alimentaire. Je pense que les enjeux consistent à véritablement réfléchir. Aller vers les états généraux de l’Agriculture pendant la période de transition afin de proposer les jalons de la réflexion, et permettre au gouvernement qui viendra après la transition d’avoir une ligne tracée pour qu’on puisse véritablement sortir de ces questions de sécurité alimentaire pour aller vers la souveraineté », a indiqué M. Mahaman Elhadj Ousmane.

Le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage a enfin assuré que les cadres de son Ministère vont véritablement réfléchir pour trouver des voies et moyens avec nos propres ressources. «On ne peut pas demander à des pays autres que le Niger de financer l’agriculture. L’agriculture c’est la survie, c’est la souveraineté du pays. Les sanctions nous montrent qu’on doit tracer notre chemin, qu’on doit s’autonomiser, qu’on doit aller au financement propre de notre agriculture, pour que l’agriculture nigérienne soit une agriculture de développement. Avec le cadre que j’ai vu, on peut aller et on peut oser », a-t-il conclu.
Farida Ibrahim Assoumane (ONEP)