L’information sur la baisse du prix du ciment gris 32.5 s’est propagée comme une traînée de poudre. Cette réduction découle d’une ordonnance signée le 14 octobre 2024 par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. Une mesure sociale appréciée par tous, notamment les grossistes, les revendeurs et surtout les consommateurs. Une mesure qui, après une large concertation entre les grossistes et les responsables du Ministère en charge du Commerce, a commencé à prendre effet. Les établissements de vente des matériaux de construction comme celui de Elhadji Abass (Koubia) et Elhaji Saddi Ibrahim Katako ont commencé à appliquer la mesure et bien d’autres comme celui de Charfo, ont annoncé qu’ils vont s’aligner à la décision prise par le gouvernement.
Lundi 21 octobre 2024 est un jour ordinaire. À 9 heures, pendant que chaque habitant de Niamey s’adonne à ses activités quotidiennes, le taximan fait ses courses, le vendeur de galette sert ses clients tout comme celui de thé ou de café, une équipe du quotidien ‘’Le Sahel’’ prend la route pour rencontrer les revendeurs de ciment. Il faut constater sur le terrain l’effectivité ou non de l’application de l’ordonnance prise le 14 octobre 2024 par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général de Brigade Abdourahamane Tiani portant le régime fiscal dérogatoire applicable aux activités d’importation, de production et de commercialisation du ciment gris CEM II 32.5 et qui induit une réduction de près de 35 % sur le prix actuel de la tonne de ciment. En ce lundi 21 octobre 2024, aux alentours de 9 heures, les rues de Niamey vibrent aux rythmes des activités économiques ordinaires. Taximen, vendeuses de galettes, vendeurs de thé ou de café, boutiquiers et vendeurs ambulants s’affairent.
A cette heure-ci, Elhaji Abass Abdoulaye est, comme à son habitude, déjà au niveau de son établissement sis au quartier Koubia, non loin de la Station-service SONEF où il vend des matériaux de construction. Il attend patiemment l’arrivée des premiers clients. Après les salutations d’usage, l’un des employés de ce grossiste nous introduit jusque dans son bureau. Ouvert, il nous accueille sans protocole et accepte de répondre à nos questions sur le sujet qui est au centre des conversations depuis une semaine, à savoir la réduction du prix du ciment.
Avant de répondre à nos questions, ce commerçant s’est réjoui de la réunion, lundi 21 octobre 2024, entre les grossistes et les responsables du Ministère en charge du Commerce qui a permis aux deux parties d’accorder parfaitement leurs violons pour rendre effective la décision signée par le Chef de l’Etat. « Nous avons commencé à appliquer cette mesure à la grande satisfaction des clients. Cela concerne aussi les anciens stocks et c’est précisément la variété 32.5. Nous observons une certaine rareté de la clientèle depuis la prise de cette décision, mais je pense qu’avec l’effectivité de cette mesure les clients vont revenir nous envahir. D’ailleurs, nous attendions avec impatience la concrétisation de cette décision et Dieu merci aujourd’hui c’est chose faite grâce à la compréhension entre les deux parties. D’ailleurs, nous n’avons jamais rompu le contact avec le gouvernement », a ajouté Elh Abass.
Vers 13 heures, nous nous rendons au marché de Katako, un centre commercial où se concentre un nombre important de grossistes, comme Elhaji Saddi Ibrahim. Il salue cette mesure sociale qui vient à point nommé. Ce grossiste fait observer que les sociétés de production du ciment, notamment celles de Malbaza et de Badaguichiri, ont pris langue avec le gouvernement. Toutefois, cette réduction ne concerne pas le ciment gris CEM II 42.5. « Nous espérons que la seconde variété sera concernée par cette mesure dans les prochains jours car c’est elle la qualité supérieure et la mieux indiquée pour les constructions, surtout celles en hauteur », déclare Elhaji Saddi Ibrahim. « Nous ne voudrons pas revivre le cas du prix du riz où le gouvernement dit une chose et les commerçants font la sourde oreille, laissant ainsi les clients dans le désarroi total. Nous sommes prêts pour des dialogues inclusifs francs impliquant tous les acteurs. En réalité, les problèmes auxquels nous sommes confrontés peuvent être résolus à travers le dialogue et la compréhension mutuelle entre les parties », a précisé le commerçant.
Les semi-grossistes et les usagers saluent la mesure
Tout comme les grossistes, les semi-grossistes et les usagers ne cachent pas leur joie par rapport à cette mesure sociale. Les utilisateurs, qu’ils soient des promoteurs immobiliers, des vendeurs de briques et pavés, ou encore ceux ayant un chantier en cours, attendaient l’information avec impatience. Dans les fadas, les places publiques, les marchés, bref, dans toute la ville, la nouvelle s’est répandue. « Quand j’ai appris la nouvelle, soudain, le projet de construction m’a traversé l’esprit », s’exclame Ibrahim Idi, un conducteur de taxi affirmant posséder une parcelle, non mise en valeur. Inoussa Foundai, vendeur de briques et pavés au quartier Harobanda dans l’arrondissement communal Niamey V, a estimé qu’il gagnerait beaucoup avec la réduction des prix. « Ça fait longtemps qu’on attendait un changement de ce genre dans le domaine de la construction. Après la réduction constatée sur le pétrole, je pressentais celle dans notre domaine, et c’est enfin arrivé », s’est réjoui Inoussa Foundai, tout satisfait.
Djafar Adamou, responsable d’un point de vente de l’établissement Charfo, au quartier Koubia, salue cette mesure louable que son établissement approuve, tout comme les autres établissements de ventes des matériaux de construction. « Les marchandises sont disponibles et les clients viennent s’approvisionner. Avant, le 21 octobre, beaucoup viennent pour se renseigner, mais aujourd’hui c’est pour en acheter. Avec l’application de cette mesure, nous espérons écouler plus de ciment », a affirmé M. Adamou.
M. Idrissa Aliou, jeune revendeur au quartier Ryad, confirme également l’effectivité de la mesure : « C’est à la veille de la publication de l’ordonnance que nous avons commandé cinq camions. Malgré tout cela, à l’issue des échanges entre les grossistes et le gouvernement, nous avons convenu de respecter la décision prise par le Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani », a-t-il déclaré. Cela facilitera la vente et l’écoulement des stocks actuels. « Nous nous réjouissons tous de la décision, car elle impactera positivement notre petit commerce et le révolutionnera », a lancé le jeune commerçant.
Abdoulaye Mamane et Bachir Djibo (Stagiaire)