La commission exposés-conférences et débats de l’Union des Étudiants Nigériens à l’Université de Niamey (UENUN) a organisé, le mardi 26 décembre 2023 à l’emblématique place AB de l’Université, une conférence-débat sur le thème « Alliance des États du Sahel : enjeux géopolitiques et perspectives ». Au cours de cette conférence, M. Bayala Lianhoué Imhotep, coordonnateur National de 2 heures pour Kamita, une organisation de la société civile Burkinabé, a décortiqué de fond en comble la thématique qui lui a été soumise en rappelant la position stratégique du Sahel et de l’Afrique à travers les âges, telle décrite scientifiquement par Cheik Anta Diop qui avait prouvé que le continent africain est le berceau de plusieurs savoirs scientifiques.
«Niamey et le Niger sont une terre de résistance depuis très longtemps. Avant la colonisation, on se souvient de la vaillance de « Kouran Daga » qui a enterré les premiers envahisseurs nazis venus d’Europe sur les terres sacrées du Niger. Et l’Université Abdou Moumouni porte le nom d’un géant de l’intelligence africaine, de cette intelligence agissante et panafricaine qui a propulsé haut notre dignité collective », a-t-il martelé d’entrée de jeu. Selon le conférencier, venir à cette place pour s’adresser aux étudiants, les futurs cadres et élites de l’avenir, représente quelque chose de stratégique en ce moment crucial où nos trois pays, le Burkina Faso, le Mali et le Niger font face à leur défi irréversible de la souveraineté. « Quels types de jeunes ? quels types d’élites ? quels types d’intellectuels et, quels types de citoyens tout court pour adresser ce combat colossal qui est engagé par les trois leaders des trois pays ? », s’est-il interrogé.
En abordant le thème de la conférence, M. Bayala Lianhoué Imhotep a souligné que la notion de l’Alliance des États du Sahel (AES) en termes de géopolitique et de perspectives correspond à l’idée majeure d’accélérer la décolonisation des mentalités de nos citoyens pour en faire des hommes autonomes et souverains. Parce que, dit-il, s’ils ont leur esprit capitulé entre les mains de notre bourreau d’hier, ils ont beau être dotés des armes les plus redoutables, ils seront des soldats vaincus et pour nous, commencer par la décolonisation des mentalités, c’est de les armer, les préparer physiologiquement pour les victoires même celles qu’ils n’ont pas préparées. « En ce moment, c’est aussi un signe de témoignage aux autorités du CNSP, aux autorités qui résistent et qui ont pris le courage de libérer le peuple frère du Niger qui a longtemps été humilié par des régimes démocratiques ayant fait le lit au néolibéralisme criminel, à la transcriminalité internationale et transformé le territoire pourtant paisible du Niger en une terre qui était en train de s’éloigner de son destin », a-t-il affirmé.
« Notre force réside dans notre unité, les Chefs d’État ont donné le ton, qu’est-ce que nous, nous pouvons faire en arrière en tant que citoyens, futurs bénéficiaires du havre de paix et de bonheur que l’AES s’apprête à créer ? Qu’est-ce que nous entendons jouer comme rôle ? Est-ce que nous allons être les citoyens passifs, victimes et pleurnichards ou des citoyens actifs et transformateurs qui portent l’espoir partout où on en a besoin ? », a-t-il conclu.
Pour le secrétaire général de l’UENUN, M. Hassane Souley Kadri, le conférencier a été à la hauteur du public par la quintessence et la scientificité de son intervention. « Nous supposons qu’à travers cela, on aura une masse critique nécessaire qui permettrait de comprendre les enjeux du moment et de l’actualité, mais aussi d’accompagner le mouvement révolutionnaire qui s’est déjà engagé. Cela nous permet de réactualiser les pensées et les connaissances que nous avons déjà apprises dans les bibliothèques, dans les amphithéâtres et les salles de cours », a souligné le secrétaire général de l’UENUN. Enfin, dit-il, au-delà de la victoire de parcours que nous avons enregistré avec le départ des forces impérialistes, il faut continuer aussi à éveiller les esprits, à modeler et à façonner les mentalités pour que l’on puisse renforcer le sentiment patriotique, mais et surtout avoir une vision élargie d’un peuple averti.
Hamissou Yahaya (ONEP)