D’étymologie russe, empruntée par la langue française, la glasnost, littéralement et traditionnellement traduite par « Transparence », est un choix de gouvernance opéré en 1985 par Mikhaïl Gorbatchev, le dernier Président de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques(URSS), dans le sillage de sa politique de reconstruction ou de refondation de l’Etat, appelée Perestroïka.
La glasnost est, en termes concis, la transparence dans la gestion des affaires de l’État, la transparence dans les relations diplomatiques, la transparence dans la gouvernance tout court.
Aujourd’hui, en évoquant le sens et la signification de la glasnost, et en la transposant sur la coopération que la Fédération de Russie entretient avec certains pays du continent africain, l’on ne peut s’empêcher de relever la transparence qui entoure les relations tous azimuts qui lient cet immense pays aux pays membres de la Confédération Alliance des Etats du Sahel (AES) ; le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
En effet, à l’inverse des relations aux caractères condescendants, avilissants, sur fond de discours paternalistes, de propos discourtois et surtout infantilisants, d’attitudes irrévérencieuses, de comportements irrespectueux, d’accords léonins, de conventions opaques, qui bafouent la dignité des peuples de l’AES, piétinent leur souveraineté, comme des « tapettes », que nous ne sommes pas d’ailleurs, pour paraphraser le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, cultivés, entretenus et maintenus par la France colonialiste, les relations de coopération entre la Russie et les pays membres de la confédération AES sont on ne peut plus transparentes, prometteuses et empreintes de respect mutuel voire de déférence réciproque.
Exit donc l’époque où les Chefs d’Etat des pays membres de l’AES et certains de leurs pairs sont convoqués à Paris, convocations auxquelles certains se précipitaient pour répondre avec joie et enthousiasme, pour être tancés à l’Elysée, admonestés au Quai D’Orsay, malmenés au MEDEF par des lobbys capitalistes et impérialistes, contraints de signer dans une opacité totale des accords, dont du reste personne ne connait le contenu, sommés de clarifier leurs postions, c’est-à-dire enjoints de faire un choix entre les intérêts de la France et les aspirations profondes de leurs populations dans le cadre de l’exploitation des ressources naturelles de leurs pays, notamment.
La visite, dans les pays membres de l’AES, en début de semaine, du Vice-Premier ministre de la Fédération de Russie, à la tête d’une forte délégation regroupant des membres du gouvernement, des représentants du Parlement et du secteur privé russe, témoigne de la volonté manifeste de la Fédération de Russie d’entretenir des relations tous azimuts avec l’AES, dans l’intérêt bien compris des différentes parties.
« On a aussi discuté de projets concrets qui peuvent impliquer les opérateurs économiques russes en matière d’énergie, de transport, d’agriculture et de mine et on s’est mis d’accord pour lancer ces projets le plus vite possible », a déclaré le Vice-Premier ministre russe à sa sortie d’audience avec le Président du CNSP, Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani.
Cette visite de haut niveau d’une délégation russe est la preuve patente de l’excellence de la coopération entre les deux pays et fortifie l’axe Moscou-Niamey comme l’attestent les échanges fructueux dirigés conjointement par le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Ali Mahaman Lamine Zeine et l’hôte de marque dépêché par le Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine.
La veille de cette mission, le Niger, à travers le Ministère de la Défense nationale, a réceptionné un important lot de matériels militaires en provenance justement de la Russie. Cet important matériel, c’est d’ailleurs un truisme de le dire, vient renforcer l’architecture de défense de notre pays en quête de son indépendance véritable, de sa souveraineté et en lutte acharnée contre les forces terroristes sponsorisées, équipées et renseignées par des puissances étrangères hostiles à l’émergence d’un Niger de progrès.
Aujourd’hui, il est clair qu’un air nouveau souffle sur la diplomatie nigérienne. Et les récentes évolutions des relations entre notre pays et la Russie augurent assurément des lendemains meilleurs et présagent une relation amicale durable basée sur le respect mutuel et la défense des intérêts bien compris des deux peuples, en toute souveraineté, et dans la plus grande glasnost.
Alou Moustapha (ONEP)