
Ces dernières années, on note de plus en plus une volonté d’entreprendre surtout au niveau des femmes. Le Niger regorge d’énormes potentialités surtout dans le domaine agro pastoral, avec un fort potentiel en ressources animales. Un cadre ouvert pour tout jeune qui désire se lancer dans l’entreprenariat.
Les femmes mesurent la portée des défis pour parvenir à leur autonomisation. Mme Abdoulkarim Amina Seydou Allakaye fait partie de ces femmes qui s’investissent corps et âmes dans des activités qui génèrent des revenus. Elle est informaticienne Gestionnaire de formation et PDG de l’entreprise ’’ la Nigérienne du poulet et du poisson’’(NPP) qui est une entreprise qui promeut l’agriculture à travers la pisciculture (élevage des poissons), et l’aviculture (l’élevage des poules). Elle s’étend sur une superficie de 1000M2 à Koira tegui (tandje) sur la route de Oualam pour une meilleure productivité, avec une gamme variée couplée au fumage du poisson, du poulet, des pigeons. Avec un Nif depuis 2018 mais pour des raisons de non accès au financement il a fallu 2020 pour débuter réellement les activités à un rythme assez constant et sans perturbations.
En effet, la dame Amina a constaté qu’il y’a trop de poissons et de volailles importées (Kay na touray) qui sont mal congelés et mal conditionnés selon ses propres mots, ce qui peut nuire à la santé des populations. La forte demande de ces produits sur le marché l’a encouragée à créer l’entreprise afin de fournir du frais aux populations.
« Au-delà de la pisciculture, nous avons des pigeons d’ornement comme les poulets B Bramah qui sont des grands poulets très beaux qui servent de décoration dans les maisons ; nous avons les pigeons mondains qui sont des pigeons exotiques d’ornement de grande taille aussi ; les pigeons malins ; les pigeons Mahores et les pigeons ordinaires dédiés à la consommation puisque nous offrons des pigeons frais, fourrés ou grillés à nos clients sur commande. Nous avons des cailles de chair pour ceux qui veulent faire de l’élevage, les œufs de cailles pour des besoins nutritifs et soins de plusieurs maladies. L’œuf de caille est le plus diététique au monde, nous commercialisons aussi la chair de caille. Egalement, la Nigérienne du poisson et du poulet produit des poulets de chair made in Niger, des poissons silures, des carpes, des œufs de cailles, de la chair de caille qui est très bonne pour la santé purement diététique, des œufs frais de poules », a détaillé la promotrice de NPP.
Aussi pour une grande extension ultérieure il y a dans la ferme NPP quelques couples de moutons Balibali, Balami, et Soudanais.
Nous projetons de produire du Moringa et beaucoup de produits bio.
« Quoi qu’on dise de nos jours, au Niger comme partout ailleurs le numérique joue un rôle important. Les entrepreneurs et les start up que nous sommes pouvons créer, faire des innovations, développer des techniques et des solutions adaptées au contexte et surtout aux besoins », a-t-elle affirmé.
« Nos produits sont disponibles sur commande ou livré au client . Nous publions nos produits sur les réseaux sociaux à travers notre page Facebook « la Nigérienne du poisson et du poulet », a précisé la promotrice de NPP. L’aviculture est un projet commercial, rentable et lucratif quand on s’y met vraiment.
Le marché est porteur, le domaine est en pleine expansion.
Il est bien vrai, selon notre interlocutrice, que pour entreprendre, il faut des formations dans le domaine ; tout est là, à notre disposition, les medias sociaux pour publier et faire la promotion de nos articles, nos produits, nous devons juste savoir comment les manipuler. La Culture entrepreneuriale est aussi indispensable pour comprendre le tout avec ses gains et ses échecs. On ne peut mener une activité quelconque sans accepter l’échec et surtout avoir aussi la conviction de gagner et de réussir. Il faut juste s’assumer et se relever.
Interrogées sur ses motivations, elle pense que créer une activité signifie rechercher la liberté et l’indépendance ; s’épanouir personnellement et organiser son temps de travail comme on le souhaite. Les frais de création d’entreprise et le temps mis pour la réalisation ont été revus à la baisse par la maison de l’entreprise qui lance de temps à autre des concours de plans d’affaires.
Depuis quelques années déjà, notre pays s’est lancé dans une dynamique de renforcement de la production agricole et la commercialisation des produits locaux. Le made in Niger et le consommons local prennent de l’ampleur. C’est un secteur porteur et prometteur. D’après elle, l’entrepreneuriat au Niger est vraiment à encourager car il réduit le taux de chômage et contribue à répondre aux besoins nutritifs des Nigériens surtout l’agro-business.
« J’encourage vraiment les femmes à entreprendre car ça rend libre et autonome même si traditionnellement certains secteurs sont plus masculins que d’autres, plusieurs facteurs viennent influencer ce grand écart parmi lesquels : un accès au prêt bancaire difficile, si les femmes mobilisent moins d’argent au démarrage, cela tient souvent à la difficulté des banques d’apporter leur soutien aux dossiers défendus par des femmes, mais les choses changent, fort heureusement », se rejouit-elle.
Heureusement, elles ont cependant plus recours aux financements de réseaux d’accompagnement que les hommes, donc pour cela elles contribuent significativement aux besoins familiaux. Globalement, les femmes font preuve de plus de prudence dans la gestion de leur trésorerie. Des partenaires doivent aussi accompagner les femmes dans leurs projets en proposant notamment la mise en relation entre les créatrices et des femmes chefs d’entreprise expérimentées. Le développement d’un pays, d’une nation passe par la femme. « On commence avec peu pour avoir grand avec cinquante, cent mille francs on peut créer sa petite boite », a indiqué Amina. Elle a une vision claire du rôle de la femme dans l’économie d’un pays et la lutte contre l’autosuffisance alimentaire. Elle invite les acteurs et les partenaires au développement à faire de ce secteur entrepreneurial un vrai pourvoyeur d’emplois en promouvant un élevage compétitif, apte à contribuer à la lutte contre l’insécurité alimentaire.
Par Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)