La vente de carburant en bouteille est une pratique qui connait une prolifération considérable dans la ville de Niamey. Malgré toutes les opérations menées par la brigade douanière pour stopper la vente de ce produit, un peu partout dans les rues, sur certains grands axes, ce phénomène continue dans la capitale. Conscients ou ignorants des dangers liés à la vente ambulante de l’essence, ces jeunes venus des horizons divers s’adonnent à cette activité. Leur seul objectif, c’est de se faire de l’argent.
Les voies qui mènent vers le quartier Koira Tégui, CEG11, hôpital de Lamordé et derrière l’arène de lutte traditionnelle, font partie des principaux sites où on constate une recrudescence de ce phénomène. Des jeunes debout ou assis devant leurs bouteilles de carburant passent des heures dans l’attente des clients.
Adamou, un jeune vendeur rencontré en face du CEG11 a indiqué qu’il vend du carburant selon le besoin du client : un demi-litre, un litre, un bidon de 5 l ou de 25 litres. Et cela a-t-il souligné à des prix très abordables. Ainsi, le litre est vendu à 500FCFA, le bidon de 5l à 2500F et le bidon de 25 l à 12500FCFA. Depuis que j’ai commencé cette activité, explique-t-il, je n’ai jamais eu de problème et j’arrive toujours à satisfaire mes besoins et ceux de mes parents se trouvant au village.
Parlant de son commerce, Adamou vend 3 à 4 bidons de 25 l en une journée. Et sur chaque 25l, il peut gagner un bénéfice qui varie de 3000FCFA à plus. S’agissant de la stratégie d’approvisionnement, il a confié que ce sont des grossistes qui les ravitaillent. À leur tour, ils revendent en détail, aux motocyclistes en panne d’essence. « Nous contribuons beaucoup à dépanner la population car en cas de panne d’essence, il faut parfois parcourir des kilomètres pour trouver une station d’essence », a-t-il souligné.
Moussa, un autre vendeur, situé derrière l’arène de lutte de Niamey, a indiqué qu’il vend du carburant depuis qu’il a quitté son village pour se retrouver ici à Niamey, il y a de cela 10 ans. « Actuellement je vends de l’essence à un prix abordable soit 500F le litre et 11000F le bidon de 25 l », a-t-il précisé. Grâce à cette activité, il s’est marié et actuellement il a deux enfants qu’il prend en charge. Chaque jour a précisé Boubacar le bénéfice gagné va de 7000F CFA à plus.
Contrairement à Yacouba, Issoufou a confié qu’il achète ses bidons de carburant auprès des conducteurs des citernes à vil prix et revend le produit en détail à la population. « Avant, je partais en exode à la recherche de l’argent mais aujourd’hui, avec ce job je suis resté au pays et j’arrive à gagner ma vie et aider les autres », se réjouit-il.
Par ailleurs, Issoufou a évoqué quelques problèmes rencontrés. Il s’agit entre autres de la patrouille qui vient de temps en temps ramasser leurs produits. C’est pourquoi nous sommes toujours attentifs aux mouvements de celle-ci afin de ne pas être surpris.
Certes les vendeurs de ce carburant se frottent les mains, mais cette activité n’est pas sans conséquence pour les populations et l’environnement.
Par Yacine Hassane(onep)