A quelques jours de la fête de Ramadan, les établissments bancaires de la place connaissent un engorgement sans précédent. En effet, beaucoup de personnes se pressent dans les agences et Guichets Automatiques Bancaires (GAB) pour pouvoir retirer de la liquidité en prévision des dépenses liées aux préparatifs de la fête. Cependant, cette année, la situation est on ne peut plus particulière.
Au centre ville de Niamey, sur une artère de la capitale, l’allée est remplie de monde en cette matinée de vendredi 05 avril 2024. Disposé en file indienne auprès d’un distributeur automatique de billets, chaque client attend impatiemment son tour. Dans la file d’attente, l’atmosphère est tendue, la frustration et la nervosité sont palpables, notamment en raison du temps d’attente parfois long et des risques de pénurie de billets de banque. On entend des invectives ça et là.
Présent dans la file, M. Moussa Ali, la quarantaine revolue est salarié dans une entreprise de la place. « Je suis là depuis plus d’une heure mais il y’avait déjà beaucoup de personnes. Je suis obligé de patienter car je n’ai fait aucune dépense en prélude de la fête et les enfants s’impatientent pour leurs habits de fête », a-t-il affirmé.
Derrière lui, Mme Mariama Saley, secrétaire de direction et mère de famille. « C’est vraiment stressant, d’autant plus que j’ai absolument besoin de cet argent aujourd’hui. Vu le nombre de personnes, je crains fort qu’il y’ait insuffisance de liquidités dans le Gab », s’inquiete-t-elle.
Habibou Razak est un père de famille se trouvant aussi dans l’attente. « J’étais là hier déjà, mais vu le nombre de personnes, j’étais obligé de quitter pour des obligations contractuelles. Aujourd’hui, je suis obligé de patienter car la fête est là. Il y’a les dépenses à faire », a-t-il souligné. Par ailleurs, ceux qui sont arrivés un peu plutôt, repartent plutôt réjouis. « C’est à force de patience que j’ai pu retirer mon argent. Je vais directement au marché, s’exclame une dame, le sourire aux lèvres. Au fur et à mesure que les heures passent, des personnes déferlent de toute part auprès du distributeur de billets. Dans une banque de la place, une multitude de personnes poireautent à la deventure. Il est 10 heures, le ciel bleu est exampt de nuages. Il fait 35° C au thermomètre et un faible vent rend la chaleur à peine supportable. « Il y a beaucoup de monde à l’intérieur et nous sommes obligés d’attendre dehors », relate Djibo Saley.
A l’intérieur, des centaines de personnes, la plupart debout, par manque de place, attendent fébrilement qu’on épele leurs numéros. « Je suis le 71ème sur liste d’attente », murmure un client de la banque. Selon un autre client, « J’ai été obligé de demander une permission au travail afin de pouvoir retirer mon salaire. J’ai le numéro 92 et il est déjà 11 heures passées ». Dans une autre banque, le décor est identique. Le hall est rempli de monde et la crispation se voit sur le visage de beaucoup de clients. Le haut parleur rythme les mouvements des personnes. L’attente reste fébrile. « C’est vraiment lent », lance un client. « Récupérer son argent est devenue un véritable parcours du combattant », grogne une dame. Quelques parts à Niamey, sur une voie très fréquentée, on aperçoit des dizaines d’hommes et femmes, les uns derrières les autres au niveau d’un GAB. Pour Abdoulaye Maiga, « c’est le troisième guichet que je viens de faire. Cette fois j’espère avoir gain de cause », souhaite-t-il. Selon un haut responsable d’une banque réputée de la place, « toutes les restrictions ont été levées, il n’y a plus de plafonnage pour les retraits et nous faisons tout notre possible pour approvisionner nos agences et nos guichets », a-t-il martelé.
Ousmane Nazir (Stagiaire)