
Une cliente prise en charge dans un salon de coiffure de Niamey
Les fidèles musulmans se préparent à célébrer dans quelques heures la fête du Ramadan, une fête qui vient mettre fin à un mois de dévotion et de privation de nourriture et d’eau. Cette fête, synonyme de joie pour les musulmans, est mise à profit par les uns et les autres pour se refaire une beauté, coudre des habits spécialement pour l’occasion et refaire sa coiffure. Ainsi, on observe de ce fait une affluence au niveau des salons de beauté et des tresseuses traditionnelles, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Cependant, certains coiffeurs se plaignent de la rareté de la clientèle.
À Niamey, les femmes se bousculent dans les salons de beauté pour se refaire une beauté afin d’accueillir convenablement l’une des fêtes les plus importantes pour les musulmans du monde entier. Dans un salon situé au cœur du petit marché, la clientèle est débordante, chaque employé est occupé par une cliente. Assise sur une chaise, une cliente a les pieds dans l’eau, soigneusement nettoyés pour enlever les peaux mortes et laisser voir des pieds lisses. Au même moment, les cheveux défrisés d’une autre cliente sont entre les mains d’une coiffeuse qui s’active à améliorer sa chevelure. À côté d’elle, se trouve une autre femme qui a fini de laver ses cheveux, bigoudi sur la tête, s’installant sur une autre chaise pour être dans le casque. Dans ce salon, on dénombre plus de 10 femmes assises, chacune pressée d’attendre son tour pour se refaire une beauté. Éventail en main, une autre femme se défait les cheveux avant de passer au lavage pour enlever la saleté et les impuretés.
Du côté de la rive droite, précisément au quartier Nogaré dans le salon de mamie, la cliente est reine. À notre arrivée, certaines sont assises sur le sofa, attendant sagement leur tour pendant que la coiffeuse prend soin des cheveux d’une cliente qui est arrivée avant les autres. Selon le récit de la propriétaire du salon de beauté, certaines clientes viennent pour des soins de beauté, d’autres pour des manucures et pédicures, certaines pour le henné fait à base du scotch ou « tchadien », tandis que d’autres viennent pour la mise en beauté, autrement dit le ‘‘make-up’’. De ce côté de la capitale, la clientèle est à compte-goutte. « Les femmes n’ont pas encore compris l’importance des salons. Bien qu’à l’approche de la fête, nous arrivons à recevoir des clientes qui viennent pour diverses raisons. Dans la journée, nous pouvons accueillir plus de 10 personnes les jours ouvrables, mais le nombre se multiple, les week-ends », a indiqué mamie.
Selon elle, les prix des prestations diffèrent du modèle et du goût de la personne. « Nous faisons les tresses nattes simples à partir de 1.000 FCFA voire au-delà tout dépend du modèle choisi par cette dernière, car nous avons aussi des factures à payer, notamment la location et l’électricité », a expliqué mamie.
Dans le même quartier, chez Ameyo ‘’élégance coiffure’’ l’ambiance règne à couper le souffle. Certaines sont dans le casque, pendant que d’autres se font peigner les cheveux, bigoudi sur la tête, certaines se font épilés sourcilles et les petits poils du contour du visage. Une cliente rencontrée sur place nous explique : « Je suis venue pour entretenir mes cheveux, j’ai l’habitude de fréquenter le salon, mais cette fois-ci, je suis venue spécialement pour me préparer pour la fête qui s’annonce dans quelques heures », a mentionné Mme Djamila. « Je suis venue faire des soins de cheveux, j’ai l’habitude de faire et je n’ai rencontré aucun problème avec les coiffeuses. Elles sont accueillantes, je suis venue dans le cadre des préparatifs de la fête », a dit Mme Ousseina. Prise par le temps, les demandes et l’empressement des clientes, la propriétaire n’a pas pu répondre à nos questions. L’engouement qui se dégage au niveau des salons de coiffure des femmes, est perceptible également du côté des hommes. Dans son salon situé au cœur de Lamordé, Emmanuel coiffe des hommes de tous les âges dans l’optique de faire ressortir leur beauté masculine. Ainsi, dans son salon, le client est roi et il a la possibilité de choisir sa coiffure. À cet effet, a-t-il dit « Nous avons plusieurs modèles que nous réalisons dans notre salon pour le grand plaisir de nos clients. C’est ainsi que nous avons la coiffure simple, deux couches, trois couches, « tolli » (boule à zéro), débordo, tipper, traces, ras Congo, ras zoulou. À l’approche de la fête, les clients sont abondants dans la journée, nous pouvons coiffer 25 têtes voire 30. Les prix dépendent des modèles. Pour les modèles simples, nous faisons ça à 500 F, trois couches 1.000, Tipper 1. 500, avec de nouvelles traces et modèles, nous prenons jusqu’à 3.000 à 4.000 FCFA par personne », a déclaré M. Emmanuel. «Je suis venu me faire coiffer à l’occasion de la fête de l’Aïd El Fitr, a laissé entendre Karim, un client retrouvé sur place. J’ai opté pour la coupe trois couches pour l’occasion, mais aussi pour faire ressortir mon élégance à travers cette coupe ».
Fatiyatou Inoussa et Mariama Souley (Stagiaire)