La fête de Tabaski, ou Aïd al-Adha, est marquée par la tradition du sacrifice d’un mouton. Outre l’achat de ce dernier, les familles doivent aussi se procurer une panoplie d’épices indispensables pour la préparation l’assaisonnement de la viande. Cette année, ces produits sont devenus presque inaccessibles pour certaines bourses du fait de leur cherté sur les marchés de Niamey.
Mais l’ambiance est quand même au rendez-vous dans les marchés de Niamey, à une semaine de la fête de Tabaski, communément appelée ’’fête de mouton’’. Au marché de Harobanda (rive droite), piment sec, piment vert, ail, poivron, poivre, persil, céleri et huile sont étalés un peu partout. Il est difficile voire quasiment impossible de se frayer un chemin entre les étals. Les différents accès du marché sont bondés de monde. Fournisseurs et acheteurs se bousculent entre les étals et les boutiques.
Rien ne manque chez Hamidou, un vendeur d’épices. Son étal est débordé de marchandises. « J’ai toutes les épices nécessaires pour un bon assaisonnement, ail, piment sec, piment vert, poivron, poivre, arome, sel, huile…», précise-t-il. Selon lui, les prix des épices ont grimpé depuis quelques jours. Il affirme que la tasse du piment rouge sec se vend à 2000F CFA, celle du piment vert frais à 3000F CFA, la tasse du poivron à 4000F CFA, celle de l’ail à 4000F CFA, le petit bouquet de persil à 200F CFA, celui du céleri aussi à 200F CFA ; le kilogramme de poivre à 6000 FCFA et le litre d’huile à 1000 F CFA. « Les clients se plaignent de la hausse des prix des épices mais on n’y peut rien car, nous les prenons chers aussi », ajoute-t-il.
La hausse des prix des épices est jugée excessive du côté des consommateurs. Halimatou, une cliente rencontrée au marché dit être venue acheter ses épices pour la fête avant la veille, moment où selon elle le prix double. Mais arrivée au marché elle constate que cette année les prix ont grimpé déjà. « Tout est cher sur le marché et il n’y a pas d’argent, même le prix de l’arôme a augmenté, mais on est obligé d’acheter ces épices pour l’assaisonnement de la viande », notifie-t-elle.
L’ambiance bat aussi son plein chez les meuniers. Après leurs achats, les clients se dirigent vers les minotiers pour moudre leurs épices. Chez Seydou, meunier au marché de Harobanda, les femmes font la queue attendant chacune son tour. Épices dans le moulin, Seydou actionne la machine afin d’obtenir une poudre, ensuite, il l’emballe dans des sachets avant de remettre à chacune son colis. « À l’approche de la fête de tabaski, nous recevons beaucoup de clientes, mais ces jours-ci avec les coupures d’électricité et les taxes, on arrive à peine à s’en sortir. Les prix de nos services dépendent de la quantité des épices. Nous moulons la tasse du piment à 300F CFA, celle des épices mixtes à 500F CFA », précise-t-il.
Les clientes de Seydou se plaignent aussi de la hausse des prix de ses prestations. « Nous sommes là pour moudre nos épices de la fête de tabaski, nous le faisons au marché car ce n’est pas du tout facile de piler une tasse de piment à la maison avec un mortier et un pilon, mais les prix ont vraiment doublé. Avant, la tasse du piment est moulue à 200F CFA maintenant c’est à 300F CFA, pour les épices mixtes c’était à 400F aujourd’hui c’est à 500F CFA », renchéri Mme Hadiza, une cliente de Seydou.
Mariama Souley & Iro Hadiza (stagiaires)