Le Conseil Régional de la Jeunesse est une instance de cette frange de la population qui est aussi active sur le terrain. Dans la région de Dosso, cette instance de la jeunesse est impliquée dans l’ensemble des actions de développement. En effet, les autorités régionales sont convaincues qu’aucune action de développement ne saurait se réaliser sans la jeunesse qui occupe une place prépondérante dans la structure de la population de façon générale. Cependant, celle-ci fait face à d’énormes préoccupations à l’image de l’ensemble de la jeunesse nigérienne. Mais, l’espoir est permis pour cette jeunesse de Dosso, au regard des projets de développement qui sont initiés par les autorités du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Il s’agit, en l’occurrence, du gigantesque projet de complexe industriel pétrochimique ainsi que d’autres projets connexes qui permettront d’occuper la jeunesse afin que celle-ci puisse tourner définitivement le dos aux sirènes des terroristes. Dans cet entretien, le Président du Conseil Régional de la Jeunesse nous livre les principales préoccupations de la jeunesse de la région de Dosso, en particulier, et celles de toute la jeunesse nigérienne de façon générale.
Monsieur le Président du Conseil Régional de la Jeunesse, quelles sont les principales préoccupations de la jeunesse de la région de Dosso ?
La jeunesse nigérienne en général, et celle la région de Dosso en particulier, sont confrontées à un souci que nous connaissons tous. C‘est le problème du chômage. En effet, pour revenir à la région de Dosso, je dirai que la jeunesse de cette région fait face à un problème d’emploi qui est dû à beaucoup de facteurs. Jusqu’à une date récente, les jeunes de la région de Dosso vivaient des activités qui leur permettaient de joindre les deux bouts. Ce sont des activités qui étaient permises à l’époque. Mais, maintenant, notre pays vit dans un contexte difficile marqué par la menace terroriste. Un exemple d’activité avec laquelle les jeunes vivaient, c’était la vente du carburant. Cette activité n’est plus possible au regard du contexte sécuritaire délétère. Tout le monde est unanime que la vente du carburant, en dehors des structures formelles connues, constitue un danger pour la population nigérienne. Depuis lors, les jeunes ont abandonné cette activité qui alimente les groupes terroristes. Ils n’ont plus d’autre activité à faire. S’agissant des jeunes diplômés, ils sont nombreux ceux qui sont au chômage. Toutefois, il faut reconnaitre que beaucoup ont compris que l’Etat seul ne peut plus répondre à l’ensemble des préoccupations de la jeunesse. C’est pourquoi, beaucoup d’entre eux ont commencé à entreprendre. Nous sommes dans un contexte de refondation de la République et la jeunesse doit jouer sa partition dans l’édification de la nation en se montrant beaucoup plus engagée et déterminée à accompagner l’Etat dans la conquête de la souveraineté.
Les travaux de construction d’un complexe pétrochimique dans la région de Dosso ont été lancés, il y a quelques mois. Quelles sont les attentes de la jeunesse de la région par rapport à cet ambitieux projet qui, à terme, sera une plateforme d’échanges économiques entre les pays de l’Alliance des Etats du Sahel ?
Par rapport à ce projet de grande envergure, nos attentes sont énormes dans la mesure où les jeunes qui n’ont pas de boulot sont nombreux. Dès que nous avions entendu l’annonce de ce projet, on s’était dit qu’il sera un ouf de soulagement. Comme l’a dit le Gouverneur de la région de Dosso, un complexe de pétrochimie est un projet dans lequel il y a beaucoup d’activités à faire. Et, nous fondons l’espoir que la construction et la mise en service de ce gigantesque projet vont permettre à la jeunesse de la région d’avoir de l’emploi. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous sommes en train de suivre de près la question pour que, lorsqu’on va commencer à recruter la main d’œuvre, les jeunes de la région puissent profiter au maximum. La responsabilité de l’occupation de la jeunesse est un devoir pour l’Etat. La jeunesse doit aussi faire preuve de perspicacité pour relever les défis du moment. Les projets de développement dans lesquels les jeunes doivent s’intéresser sont nombreux. Il y a récemment le projet de grande irrigation qui a été lancé. Ce projet est d’ailleurs beaucoup rassurant parce que, comme on l’a toujours dit, la terre ne ment pas. La région de Dosso dispose de terres fertiles qui n’attendent que d’être exploitées. J’investis beaucoup dans la terre et je connais aussi beaucoup de jeunes qui excellent dans la production agricole. Le meilleur investissement rentable est celui consacré à la production agricole. Il faut que les jeunes comprennent cela et travaillent la terre pour sortir notre pays du cercle vicieux de la dépendance et du spectre de la sécheresse et de l’insécurité alimentaire.
Quel sera le rôle que le Conseil Régional de la Jeunesse va jouer pour que les attentes soient une réalité dans la mise en œuvre de ce projet phare ?
Notre rôle, en tant que structure de la jeunesse, est de continuer à plaider auprès des autorités compétentes pour que les préoccupations de la jeunesse de Dosso soient prises en compte. Dieu merci, avec l’arrivée du Conseil National de la Sauvegarde de la Patrie, on constate un grand changement. Nous sommes heureux de constater qu’il y a une grande implication de la jeunesse dans toutes les actions de développement. Je dois souligner au passage que personne ne viendra construire notre pays à notre place. Il nous appartient, en tant que jeunesse, de retrousser les manches pour travailler sérieusement afin de développer notre cher pays. Le projet du complexe pétrochimique est un projet à dimension internationale qui doit profiter aussi bien à la jeunesse nigérienne qu’à celle de l’espace AES, et au-delà. Nous fondons juste l’espoir que la réalisation de ce projet soit le déclic de la réduction substantielle du nombre de jeunes en chômage dans la région de Dosso.
L’une des questions qui taraudent l’esprit des Nigériens, c’est bien évidemment l’insécurité qui sévit dans plusieurs régions de notre pays. La région de Dosso n’est pas épargnée par la menace terroriste, quelle est la contribution de la jeunesse de Dosso dans le sens d’aider l’Etat à endiguer le phénomène ?
Effectivement, plusieurs départements de la région de Dosso sont affectés par l’insécurité pour laquelle les Forces de Défense et de Sécurité veillent au grain, en dépit du lourd tribut qu’elles payent sur les différents théâtres d’opération. Face à la menace terroriste, le Conseil Régional de la Jeunesse multiplie les actions visant à aider nos forces combattantes à engranger des résultats probants sur le terrain. C’est ainsi que des cellules d’alerte ont été installées dans les départements où la menace reste préoccupante, pour informer qui de droit en temps réel. La moindre information est remontée à un niveau supérieur pour que des dispositions utiles soient prises. Nous continuons la sensibilisation de la population de manière générale, et la jeunesse en particulier, pour que la collaboration entre les Forces de Défense et de Sécurité déployées sur le terrain et les populations soit à la hauteur des attentes de l’Etat. C’est à cette seule condition que nous pouvons sauver notre pays de l’hydre terroriste. Dans le cadre de l’insécurité, nous avons toujours dit que la jeunesse est à la fois actrice et victime. Ce sont les jeunes qui sont endoctrinés par les groupes terroristes. Ce sont eux qui sont aussi victimes lorsqu’il y a des situations dangereuses. Les campagnes de sensibilisation continuent parce que, comme on l’a toujours dit, la sécurité est une affaire de tous. C’est dire que bien que nous ne soyons pas des porteurs de treillis, nous avons un grand rôle à jouer à travers la sensibilisation et l’information en temps réel.
Hassane Daouda, (onep) Envoyé Spécial