La directrice de Cabinet adjointe en second du Premier ministre, Mme Hadari Zeinabou Garba a procédé mardi 18 juillet 2023 à Kiota (département de Boboye) dans la région de Dosso, au lancement de l’opération de distribution de farine fortifiée aux enfants de 6 à 23 mois et de kits petits ruminants de la Cellule Crise Alimentaire 2023. Cette action vise, d’une part, à contribuer à la prévention de la malnutrition et d’autre part à baisser le taux de mortalité chez les couches les plus vulnérables en leur fournissant une ration de farine fortifiée complémentaire pendant cette période critique. La cérémonie s’est déroulée en présence des autorités régionales, départementales, locales, coutumières ainsi que des représentants des partenaires qui soutiennent le Niger dans cet effort de lutte contre la vulnérabilité des ménages et pour le bien-être des enfants.
Selon le Plan national 2023, quelque 209.132 enfants de 6 à 23 mois des ménages vulnérables sont déclarés dans le besoin d’une assistance d’aliments spécifiques pendant les périodes pré-soudure et de soudure. Sur cette base, l’opération de prévention nutritionnelle de la Cellule Crise Alimentaire 2023 va toucher 38.700 enfants âgés de 6 à 23 mois, dont 28.700 enfants sous financement de la Coopération française et 10.000 enfants avec l’appui de la Principauté de Monaco. Cette action est financée par le Service de Coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France au Niger à hauteur de 655.950.000 FCFA et le Gouvernement princier de Monaco pour une enveloppe de 163.600.000 FCFA.
Cette distribution de la farine fortifiée assurera donc un complément nutritionnel à 38.700 enfants issus des ménages vulnérables de 39 communes et concernera les régions de Zinder, Dosso, Tahoua, Tillabéri et Maradi. Ils recevront une ration de farine fortifiée de 3kg/enfant pendant 2 à 4 mois soit un besoin en farine fortifiée évalué à 405 tonnes. En plus de la ration de la farine, les ménages ciblés recevront également un kit de petits ruminants.
En lançant cette opération, la directrice de Cabinet adjointe en second du Premier ministre a souligné que cette activité tirée du Plan national de réponses à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle 2023 est une réponse aux besoins alimentaires et nutritionnels à l’échelle nationale, avant, pendant après la période de soudure. « Elle est exécutée de façon concertée, coordonnée et complémentaire aux actions de nos partenaires et à la distribution gratuite ciblée de vivres lancée par le gouvernement à Balléyara, il y a de cela quelques jours », a-t-elle ajouté.
Mme Hadari Zeinabou Garba a rappelé qu’au Niger, l’analyse, selon les tranches d’âge, indique que les enfants de 6 à 23 mois sont plus affectés par la malnutrition aiguë que ceux âgés de 24 à 59 mois. La malnutrition chronique reste donc très élevée et nécessite des interventions à impact évident sur ses déterminants. « En réponse à cette situation préoccupante, l’Etat du Niger et ses partenaires sont convenus, dans le cadre du Plan National de Réponses à l’insécurité Alimentaire et Nutritionnelle 2023, de la prise en charge nutritionnelle de près d’un million et demi de personnes retenues au titre des programmes nutritionnels de prise en charge et de prévention », a-t-elle déclaré.
Pour sa part, le gouverneur de la région de Dosso, M. Albachir Aboubacar a rappelé qu’en 2022 l’évaluation de la campagne agricole de la région de Dosso avait fait ressortir plus de 510 villages agricoles déficitaires sur plus 2000 répartis dans 38 communes avec une population de plus de 805.403 habitants. Le premier responsable de la région de Dosso a fait observer que la situation nutritionnelle demeure aussi préoccupante soulignant que les fortes prévalences sont observées à Doutchi 16,4 %, Dioundiou 12, 4 et Tibiri 11,3 % avec une forte prévalence de l’anémie (82,5%) chez les enfants de moins de cinq ans.
Témoin du lancement de cette opération, le représentant de l’Ambassade France au Niger, M. Sébastien S a relevé l’importance d’investir dans la lutte contre la malnutrition. Citant des études dans le domaine, il a noté qu’en investissant dans la lutte contre la malnutrition, l’on peut gagner 10 % du PIB à moyen terme, car les enfants peuvent mieux apprendre à l’école.
Pour sa part, le représentant de la Principauté de Monaco, M. Abdoulaye Douka a dit que la Principauté de Monaco s’est engagée aux côtés du Niger pour répondre à un défi majeur du pays qui est la prévention de la malnutrition des enfants de 6 à 23 mois et contribuer à l’amélioration des conditions de vie des ménages les plus vulnérables.
Quant au maire de la commune rurale de Kiota, M. Tidjani Adamou, il a rappelé que depuis quelques années, il a été constaté dans sa commune, comme un peu partout la perte continue du bétail. C’est ainsi qu’il a souligné que ce geste vient à point nommé et est fortement apprécié par les populations de Kiota.
Mamane Abdoulaye (ONEP), Envoyé spécial