La 149ème Session du Conseil d’Administration de l’Agence pour la sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) s’est ouverte, hier matin, à Niamey sous les auspices du ministre nigérien des Transports, M. Oumarou Malam Alma. Le Conseil d’Administration est la colonne vertébrale du système de gouvernance de l’ASECNA. Il est chargé de prendre toutes les mesures nécessaires au bon fonctionnement de l’institution. Ainsi, la présente session porte sur l’examen des comptes et des états financiers de l’agence. La session examinera également les performances opérationnelles et l’évolution des indicateurs de sécurité au cours de l’année.
C’est pour la première fois, depuis la désignation de M. Jean Lamy comme président du conseil d’administration en avril 2020 que se tient en présentiel complet la réunion du Conseil. Ce, parce que l’année 2020 a coïncidé avec l’explosion de la crise de la COVID-19. «Jamais tous les membres du Conseil d’Administration ne s’étaient retrouvés physiquement tous ensemble pour une réunion du Conseil d’Administration, et il aura donc fallu attendre cette 6ème réunion depuis ma prise de fonctions pour que ce soit le cas », a déclaré M. Jean Lamy, PCA de l’ASECNA. En effet, depuis plus de deux ans, la crise sanitaire a impacté le secteur du transport aérien et, par voie de conséquence, la marche de l’Agence. Mais M. Jean Lamy a indiqué que face à cette crise, les choses s’améliorent petit à petit. S’agissant des recettes, l’année 2021 a été sans contexte meilleure que l’année 2020, mais les niveaux de 2019, avant la crise sanitaire, ne sont pas encore retrouvés, a-t-il-fait remarquer. M. Jean Lamy a ensuite noté que, dans le budget de fonctionnement voté en décembre dernier pour 2022, les prévisions de recettes sont encore inférieures de 20% à ce qu’elles étaient en 2019.
Dans ce contexte difficile, M. Jean Lamy a souligné que l’Agence a pourtant continué d’assurer ses missions essentielles pour remplir le service public de sécurité de la navigation aérienne qui lui est assignée. « Ceci a été rendu possible notamment par la stratégie de résilience budgétaire menée par le Directeur général soutenu par le Conseil d’Administration, selon les trois axes définis en 2020 par le Comité des Ministres (CM66) ; maîtrise des dépenses de fonctionnement, priorisation des investissements, mobilisation de financements extérieurs», a-t-il relevé.
Procédant à l’ouverture des travaux, le ministre nigérien des Transports, M. Oumarou Malam Alma a déclaré : «J’ai tenu à présider personnellement la présente cérémonie d’ouverture de votre réunion pour attirer votre attention sur l’importance qu’accordent les ministres à vos délibérations ». Il a aussi évoqué le bouleversement majeur lié à la COVID-19 intervenu dans la vie de l’Agence au cours des
dernières années qui a eu un impact certain dans le fonctionnement de l’ASECNA. En effet, a expliqué le ministre des Transports, la baisse sensible du trafic aérien dans le monde a entrainé une chute drastique des ressources financières de l’Agence au cours des dernières années, engendrant des arbitrages nécessaires dans l’exécution des budgets de fonctionnement et d’investissements. M. Oumarou Malam Alma estime que cette pandémie pourrait avoir des conséquences durables dans le secteur du transport aérien dans le monde en général et en Afrique en particulier.
Pour lui, même si une embellie est observée depuis quelques mois avec la reprise progressive du trafic aérien, il reste entendu que cette crise doit inciter à la réflexion sur la nécessité de mettre en place des mécanismes permettant à l’Agence de mieux faire face à ce type de crises qui pourraient survenir de nouveau dans les prochaines années. « La réflexion doit, à mon sens, porter sur la diversification des sources de revenus de l’Agence. La formation, la calibration des aides à la navigation, les échanges d’expériences sont autant de pistes que je vous invite à explorer pour renforcer la capacité de résilience de notre outil commun de coopération », a dit le ministre des Transports.
Il a enfin exhorté les membres du Conseil à une analyse large et approfondie de la demande de la République du Rwanda à l’ASECNA afin d’apporter des éléments d’appréciation précis au Comité des ministres qui va traiter de la question lors de sa session de ce vendredi 29 juillet.
Oumar Issoufou(onep)