En cette saison pluvieuse les marchés de Niamey sont bondés de légumes et de condiments. Il suffit de faire un tour dans les différents marchés de Niamey pour se convaincre de la disponibilité de ces légumes dont les ménagères ont besoin pour assaisonner leurs mets. En dépit de cette abondance des produits frais sur les marchés, les prix connaissent une flambée insupportable pour les ménagères qui peinent à remplir leurs paniers.
D’aucuns disent que ce changement est intervenu depuis le début de cette saison pluvieuse où les inondations ont cours, ce qui engendre la dégradation des routes et retardent l’arrivées des produits provenant des pays voisins. Même les commerçants se plaignent de cette situation car les revendeurs n’arrivent pas à s’en sortir, encore moins la ménagère.
En effet, au marché Bonkaney, le constat est sans appel. Les produits frais pour le panier de la ménagère sont disponibles, mais pas abordables.
En général, la période des pluies est un moment propice pour la ménagère de remplir sans coup férir son panier. Mais, une fois sur les marchés, les illusions de la ménagère tombent comme un château de cartes pour faire place à la désillusion, la déception et même l’étonnement. La seule explication sur les lèvres des commerçants, ou du moins leur prétexte, est que les routes sont bloquées suite aux fortes précipitations enregistrées dans notre pays. « La hausse des prix des légumes s’explique par la dégradation des infrastructures routières. Les transporteurs ont du mal à faire entrer les légumes. Avant la saison des pluies, le seau de piment frais coûtait 20.000F CFA, aujourd’hui il se négocie à 30.000F CFA, le panier du poivron qui se vendait à 25.000F avant la saison, oscille entre 30.000 à 35.000 F », déplore M. Ibrahim, commerçant de son état.
La cherté des produits frais est sur toutes les lèvres dans les marchés. Les commerçants semblent comploter sur les pauvres consommateurs qui peinent à joindre les deux bouts. D’après M. Saidou, revendeur de légumes, le sac de pomme de terre qui coûtait 50.000F il y a quelques mois, se vend aujourd’hui au niveau des différents marchés de la ville de Niamey à 65.000 voire 70.000 F. Quant à la tomate fraiche, le panier qui se vendait à 20.000F les mois précédents coûte aujourd’hui 60.000F. Le gombo frais qui coûtait 2.000F la tasse, a vu son prix doublé, soit 4.000F, le persil et céleri se vendent aujourd’hui à 200F. « Il y a d’autres condiments qu’on trouve difficilement sur les marchés. Nous prions Dieu pour que cette situation s’améliore le plus tôt possible car vraiment on souffre », a-t-il souhaité.
La ménagère n’arrive plus à bien assaisonner le repas en raison de cette cherté des légumes et des condiments. Mme Haoua est une femme au foyer : « Je suis venue m’approvisionner en produits frais pour le repas. Mais je constate que les légumes et les condiments sont chers. Il est difficile de se procurer les produits qu’on veut. Par exemple, l’oignon qui est un condiment indispensable dans la cuisson est devenu tellement cher car le sac coûte aujourd’hui 37.000F et le seau se vend à 2.500F. La tomate elle, n’en parlons même pas, car elle devient de plus en plus rare sur le marché avec un prix très élevé. Cette situation est intenable », a-t-elle lancé d’un air crispé.
Nafissa Alidou (Stagiaire)