
Les Maladies Tropicales Négligées [(MTN) : Bilharziose, vers intestinaux, la filariose lymphatique et le trachome] sont un groupe diversifié de maladies transmissibles qui prévalent dans des conditions tropicales et subtropicales dans 149 pays et affectent plus d’un milliard de personnes. Elles sont dites négligées du fait qu’elles n’avaient pas jusque-là été l’objet d’une grande attention de la part des décideurs, de la communauté internationale, de l’industrie pharmaceutique et même de la communauté des chercheurs.
Les MTN sont endémiques avec des prévalences variables tandis que l’onchocercose est en phase de dévolution. Le taux d’infestation de la bilharziose est de 69 %, la prévalence nationale du trachome est de 36,4 %, chez les enfants de 1-9 ans et 1,7 % de trichiasis chez les femmes de 15 ans et plus. Ces maladies favorisent et aggravent l’anémie et la malnutrition chez les personnes déjà touchées et qui sont dans un état nutritionnel précaire. En outre, la malnutrition augmente la vulnérabilité à ces maladies.
La lutte contre les MTN est devenue un important problème de santé publique dans le contexte de la réalisation des Objectifs de Développement durable. Le nombre de plus en plus important des données disponibles montre que la lutte contre les MTN, leur élimination ou leur éradication constituerait une contribution majeure à la réalisation des ODD. Dans cette optique, les stratégies de communication en faveur d’un comportement responsable sont menées par les services de santé. Les méthodes d’intervention de ces différents services consistaient à l’utilisation de la communication interpersonnelle et la communication de masse dans les activités classiques ou des campagnes de masse organisées en faveur de la population en vue de stimuler ce changement.
L’objectif est de rehausser le niveau de connaissance des populations par rapport aux maladies tropicales négligées : un préalable au changement de comportement de ces dernières. Il s’agit donc pour les services de santé de s’atteler à cette mission pour informer la masse des causes (baignade dans l’eau de surface, manger des aliments contaminés, le non lavage des mains et la faim, le manque d’hygiène et la piqure de moustique) des MTN, les moyens de prévention (hygiène alimentaire, crudité, corporelle et environnementale et la prise des médicaments de prévention distribués lors des distributions de masse, ainsi que les conséquences (la stérilité, la cécité, le handicap…) que peuvent entrainer ces maladies.
Au regard du gros fardeau que fait payer les maladies tropicales négligées à la population d’une part, et de l’intérêt que suscite leur lutte d’autre part, il est évident que l’intégration de la bonne communication dans le processus de lutte, donne aux populations l’opportunité de changer de comportements vis-à-vis de ces maladies, de prévenir et de traiter efficacement les MTN. La mise à échelle de cette approche contribuera à n’en point douter à l’amélioration des conditions de vie sanitaire des populations à risque aux MTN en général.
Garba Djouma Imaratou, Etudiante à l’ISP