Suite au dépôt du préavis de grève de 24 heures de la coalition des syndicats du secteur des transports, le gouvernement soucieux de la préservation d’un climat social apaisé avec ses partenaires sociaux, a entrepris vendredi dernier, des négociations avec la coalition des syndicats du secteur des transports. Menées sous l’égide du ministre des Transports M. Oumarou Malam Alma, ces négociations ont abouti le même jour à la signature d’un protocole d’accord dûment signé par l’ensemble des parties prenantes aux discussions. Par conséquent, la coalition des syndicats du secteur des transports a décidé de lever son mot d’ordre de grève prévu ce lundi 22 août 2022, sur toute l’étendue du territoire national.
Les négociations entre les deux parties ont été menées dans un climat de sérénité et de convivialité, toute chose qui a d’ailleurs permis l’aboutissement heureux des discussions. En effet, ces négociations ont porté sur dix sept (17) points majeurs constituant la plateforme revendicative de la coalition des syndicats du secteur des transports. Comme il fallait si entendre, l’un des points phares de la revendication de la coalition est le rejet de l’augmentation du prix du litre du gasoil à la pompe et la réduction du prix des hydrocarbures à la pompe. Il existe aussi d’autres points non moins importants aux yeux de la coalition. Sans être exhaustif, on peut citer entre autres : la diminution des postes de contrôle sur les différents corridors à l’intérieur et aux différentes frontières de notre pays ; l’arrêt de toutes tracasseries policières dans les centres urbains ainsi que sur les routes nationales ; la mise en place d’un dispositif de lutte contre le transport clandestin ; l’accélération du processus du renouvellement du parc automobile ; la gestion saine de transport des matériaux et matériels qui intégreront les syndicats concernés par le transport des marchandises ; instruire officiellement le CNUT pour l’observance stricte des quotas 1/3 et 2/3 aux différents ports et l’implication des autorités dans la définition des tarifs des transports de marchandises ; l’instauration d’une freinte de route pour le transport de jet Al comme le fait la SONIDEP et la force Barkhane ; la réduction de toutes les taxes fiscales et redevances imposées aux transporteurs ; la multiplication des guichets de recouvrement des cotisations de la caisse nationale de sécurité sociale et définir un moratoire sur les délais de rigueur de recouvrement des cotisations de la CNSS et de la DGI ; l’audit du fonds COVID alloué aux transporteurs et de la gestion du don des taxis iraniens mis à la disposition de la mairie centrale ; la réactualisation du cadre de concertation entre le Ministère des Transports et partenaires sociaux du secteur etc.
Après les discussions autour des points inscrits à l’ordre du jour, les deux parties ont convenu de la mise en place immédiate d’un comité chargé d’examiner la question relative au premier point des négociations et de faire des propositions des mesures d’accompagnement en vue d’atténuer l’impact économique de l’augmentation du prix du gasoil à la pompe ; la prise en compte par le gouvernement de la réduction des postes de contrôle sur les différents axes routiers qui ont d’ores et déjà trouvé satisfaction ; l’engagement du gouvernement à éradiquer le phénomène du transport clandestin sous toutes ses formes ; le gouvernement donne le feu vert à la coalition de dénoncer les abus et les tracasseries constatés sur les différents axes routiers et dans les centres urbains ; le gouvernement s’engage à accélérer le processus du renouvellement du parc automobile ; par rapport à la réduction des taxes et redevances sur le transport, le Ministre des Transports a demandé à la coalition des syndicats de relever toutes les taxes et redevances doublement perçues afin qu’il puisse transmettre au gouvernement la question ; le Ministre des Transports s’engage à réactualiser le cadre permanent de concertation avec les partenaires sociaux etc.
En réagissant peu après la signature du protocole d’accord, le ministre des Transports, M. Oumarou Malam Alma s’est dit ému des résultats auxquels ils sont parvenus. En effet, l’objectif du gouvernement est de chercher à faire avancer le Niger. Pour y arriver, le ministre des Transports estime que le combat du gouvernement et l’ensemble des partenaires sociaux est de chercher à développer le Niger ; d’améliorer les conditions de vie des Nigériens. L’augmentation du prix du gasoil à la pompe qui était la base du mouvement est une décision prise dans un seul et unique but de préserver l’équilibre global. «Si cette mesure n’était pas prise, je crois que tout le monde peut témoigner, nous aurions eu rencontré d’énormes problèmes dans les autres secteurs notamment au niveau de nos secteurs vitaux que sont l’électricité ; le transport dans la mesure où on serait rentré dans une économie de fraude, dans une économie souterraine », a expliqué le ministre des Transports avant de préciser qu’un Etat organisé ne saurait respecter cela ; un Etat doit à un
moment prendre ses responsabilités, mais écouter les uns et les autres. Par ailleurs, il faut retenir qu’au sortir des discussions, des engagements ont été pris de par et d’autre.
Pour le gouvernement, le ministre des Transports a rassuré les partenaires sociaux que, les préoccupations contenues dans le document seront transmises au Premier ministre et au Président de la République. «Les réponses que j’aurai au niveau du gouvernement, je vous les apporterai parce qu’on se réunira dans le cadre du comité de dialogue qui sera mis en place sans plus tarder. Tant qu’il n’y a pas un cadre de dialogue, il arrive qu’il y ait de dérapages et de malentendus », a conclu le ministre Oumarou Malam Alma.
Hassane Daouda(onep)