
Le Colonel Maizama Abdoulaye
Monsieur le ministre, vous l’avez dit à l’entame de cet entretien, le phénomène de la désertification est une réalité au Niger. Que faut-il faire pour appuyer les initiatives locales, individuelles et privées de promotion de l’agroforesterie et de la régénération des terres afin de contrer l’avancée du désert ?
Le Niger est à trois quarts désertique. Le reste de sa superficie est soumis à une rude épreuve de dégradation et ou à un changement d’affectation des terres qui est de l’ordre de 100 000 hectares par an. C’est comme si nous perdions 100 000 hectares par an. L’agroforesterie, y compris la régénération naturelle assistée, est une des voies prometteuses qui permettra de circonscrire le phénomène, voire même de l’arrêter.
Ça a fait ses preuves ?
Ça a fait ses preuves. Nous avons lancé un processus de cartographie, vous voyez que ça revient toujours, pour faire un état des lieux sur la régénération naturelle assistée. Il faut comprendre que la régénération naturelle assistée, c’est le simple principe que dans ton champ, on te recommande de laisser tel nombre de pieds d’arbres à l’hectare. Et pour l’essentiel, ce sont nos espèces locales. La plupart d’entre elles, sont des espèces fixatrices de l’azote au niveau du sol. C’est-à-dire qu’on n’aura pas trop besoin aujourd’hui de faire des amendements, d’apporter des engrais. Comme vous le voyez, nous sommes dans un système en quelque sorte de production biologique.
Comme le système de jachère, c’est la même chose ?
Dans le système de jachère, c’est l’ensemble de l’espace que vous abandonnez pendant un temps. Mais là, vous allez concilier l’agriculture ou l’élevage en même temps avec l’entretien des arbres sur le terrain. Et il y a aussi l’élan de production des plants, nous allons beaucoup plus axer sur la production de nos espèces locales, qui ont des valeurs non seulement nutritives pour les humains, pour les animaux, mais aussi qui ont des valeurs et des capacités de pouvoir résister à tout ce que nous avons comme contingence liée au climat, mais qui contribuent aussi pour mieux fertiliser les sols et qui ont la possibilité de donner aux systèmes agricoles qui seront sous les bois de pouvoir bénéficier du soleil dans l’activité photosynthétique.
En termes de réalisation physique, il a été réalisé en 2024 environ plus de 100 000 hectares dans le cadre de la régénération naturelle assistée. C’est le lieu ici de remercier ces producteurs qui sont nombreux et qui se sont engagés dans la pratique de la régénération naturelle assistée. Pour renforcer ces initiatives, mon département ministériel envisage de soumettre au gouvernement, un décret qui doit adopter la stratégie d’agroforesterie et son plan d’action sur lesquels nous sommes déjà très avancés.
Monsieur le ministre, il y a aussi la problématique de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement. Depuis que vous êtes à la tête de votre département ministériel, qu’en est-il des politiques et stratégies qui ont été élaborés et introduits depuis notre arrivée ?
Elles sont dans le circuit. C’est notamment la révision du Code de l’eau, la Politique nationale de l’eau, la Politique nationale de l’hygiène et de l’assainissement. Cependant, il faut signaler que le ministère dépose également d’autres documents de programmation stratégique à savoir le programme sectoriel eau, hygiène et assainissement pour l’attente des objectifs de développement durable, le plan national de la gestion intégrée des ressources en eau donc pour une utilisation rationnelle et équitable des ressources en eau. En outre, le schéma d’aménagement et de gestion des eaux pour le sous-bassin du Dallol-Maouri est élaboré et validé comme outil de planification des activités de la mise en valeur des protections des ressources en eau de la zone.
C’est aussi le manuel de valorisation des déchets organiques ménagers pour restaurer les terres dégradées et sa fiche technique. Il faut préciser qu’il peut être internalisé pour tous les acteurs. Donc pour cela, il y a eu des ateliers de validation des documents et aussi leur partage au niveau de différents foras, et rencontres et au niveau des régions qui se tiennent chaque année. Il y a un plan de communication aussi à ce niveau qui est en élaboration. Beaucoup d’efforts ont été faits sur ce problème crucial qui se pose au niveau des villes et campagnes du Niger.
D’abord, dans le milieu urbain, il faut préciser que sur les 56 centres urbains, il y a 23 qui rencontrent des difficultés liées à l’insuffisance de la production d’eau. Il s’agit principalement des centres urbains tels que la Ville de Niamey, la région de Zinder et la ville de Zinder même, il y a Mirriah, Magaria, Matamey et Tanout. Au niveau de la région d’Agadez, c’est surtout Arlit. Dans la région de Dosso, c’est la ville de Dosso et Gaya. Dans la région de Maradi, c’est la ville de Maradi, il y a Tessawa, Dakoro, Mayahi, Gidan Roumdji et Madaroufa. Dans la région de Tahoua, c’est la ville de Tahoua, Abalak et Dogaraoua. Et dans la région de Tillabéri, c’est Gothèye, Tera, Kollo, Torodi et Say. C’est pourquoi, des schémas directeurs pour tous ces centres ont été élaborés de façon à ce que leur alimentation en eau soit renforcée en fonction du développement des centres et de l’accroissement de la population. Dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de ces schémas directeurs, des réalisations ont été faites sur la période du 26 juillet 2023 au 31 décembre 2024 pour un montant global de 1 623 278 069 francs CFA par l’État et ses partenaires. Ainsi, 10 579 branchements, 26 bornes fontaines, 78 kilomètres de conduites de distribution posées et deux unités de traitement d’eau potable ont été réalisées, pratiquement, au niveau de Konni et Bagaroua ; ce n’est pas suffisant, les défis sont énormes à ce niveau. Un réservoir de 250 mètres cubes, à Dakoro ; 4 Forages d’exploitation, dont deux à Zinder et deux à Ouallam.
Par ailleurs il faut aussi signaler neuf forages au niveau de Kollo, Bouza, Filingué, Tamaské 2, Dosso 2 et Arlit et Agadez, et 6 réservoirs au niveau de mirriah ; Loga ; Aguié, Matankari, Ilela et Tamaské ont été réhabilités. Il faut noter que dans ce domaine, d’importants projets sont en instance.
Particulièrement, quand on prend au niveau de la ville de Zinder, où le problème d’eau se pose de manière très cruelle. Il faut féliciter ici tous les partenaires et même d’ailleurs les partenaires étatiques, notamment la Nigérienne des eaux (NDE) et la Société des patrimoines d’eau du Niger (SPEN) qui, de manière très sérieuse, a fait un accompagnement qui permettait d’aider certains quartiers de la ville de Zinder à avoir accès à l’eau.
Pourquoi la récurrence du problème d’eau à Zinder ?
Je pense que là, c’est une question qui ne date pas pratiquement d’aujourd’hui. Zinder vit sur un socle qui ne permet pas aujourd’hui de pouvoir foncer les forages qu’il faut et qui vont être des systèmes de refoulement pour pouvoir assurer la desserte.
S’il faut foncer ces forages, il faut aller les chercher à des kilomètres. Et nous sommes très avancés avec la Banque africaine de développement. Les prospections ont déjà été faites. Nous pensons qu’une fois ces ouvrages réalisés, ça nous permettra de commencer à donner un début de solution.
Ça va être structurant ou bien c’est juste pour gérer les urgences ?
Non, pas pour gérer les urgences, mais de manière beaucoup plus structurante, effectivement. Pour un coût de 80 milliards de francs CFA, le développement et l’accès à l’eau potable aussi dans la ville de Niamey, sur financement de la Banque mondiale, donc à travers le PISEN, pour un coût d’environ 24 milliards. Le projet de renforcement des capacités d’adduction d’eau des centres de Diffa et Nguigimi, sur financement, de la Banque mondiale aussi.
Et le projet de renforcement de la production d’eau potable, donc des centres déficitaires au niveau de Dan Issa, Mainé-Soroa, Magaria, Tanout et Zinder, sur fonds propres de la Société des patrimoines des Eaux du Niger.
Et comme vous le savez, la gestion et la distribution de l’eau potable dans les centres urbains, est une mission ici, chez nous, qui est confiée à la Nigérienne des Eaux par l’État, qui vient d’être nationalisée, particulièrement en milieu urbain. En rappel, il faut dire que cette société a remplacé la Société d’exploitation des eaux (SEEN) qui est une filiale de Véolia, une société française.
Monsieur le ministre, notre pays, on le sait, abrite la Commission climat pour la région du Sahel (CCRS) dont la présidence en exercice est assurée par le Niger et le Secrétariat exécutif dirigé par un Nigérien. Quel est son apport dans la politique nigérienne du climat et de façon générale pour notre région ?
Je veux finir un point important sur la question de la NDE que je n’avais pas évoqué avant de revenir à votre question. Après les événements du 26, le président du CNSP a décidé de nationaliser et de créer cette société. Ce qui a été fait en lieu et place de la SEEN. Comme toute situation voulant saboter les différents élans du CNSP, la Nigérienne des eaux n’a pas échappé. Il y a eu des tentatives d’actes de sabotage, tel que la désactivation de tous les logiciels et applications en matière de gestion que l’autre société avait, le désengagement et l’annulation par l’ancienne société de plusieurs commandes pour créer une situation de rupture de stock.
Comme vous le savez, à Niamey, par exemple, l’eau est prise à partir du fleuve et ça passe par les usines de Yantala et Goudel pour la production de l’eau potable, puis la desserte. Et il y a des produits qui sont utilisés dans le cadre du traitement de l’eau. Il y a aussi la campagne souterraine auprès de certains fournisseurs internationaux afin de mettre la NDE sur la liste des entreprises à risque commercial.
Bref, la NDE a fait ses preuves de résilience et d’ingéniosité face à toutes ces menaces pour assurer la continuité du service public en eau potable des populations. Avec l’implication, il faut le préciser ici, personnelle du chef de l’Etat, les saboteurs ont échoué. Donc au cours de l’année, les actions menées par la Nigérienne des eaux ont généré des résultats très satisfaisants je le précise qui donnent donc raison au chef de l’Etat d’avoir pris la bonne et souveraine décision de nationaliser la gestion de l’eau opérée par le passé, par la SEEN. Et d’ores et déjà, il faut préciser en matière de desserte en eau, la production d’eau a connu une hausse de plus de 250 000 m3 en 2024 pour faire face à la demande croissante des populations. La Nigérienne des eaux a assuré en urgence tous les approvisionnements nécessaires pour garantir la continuité des services à l’échelle du pays. Et pour le même objectif, elle a systématiquement démarré le groupe électrogène de secours, puisque comme vous le savez, de l’autre côté, nous avons été coupés par le Nigeria. Donc, pour mieux assurer la desserte en eau, malgré tout ce que cela a coûté en termes financiers, la Nigérienne des eaux a su mettre des groupes en marche pour en assurer.
Ça n’existait pas, ce groupe-là ?
Ces groupes existaient, mais pratiquement, il faut dire qu’ils n’étaient pas à leur paroxysme d’exploitation.
Puisque chaque fois qu’il y a coupure d’électricité, il y a coupure d’eau
Nous n’allons pas revenir sur pratiquement les chiffres de consommation à ce niveau, mais il faut dire que c’est énorme. C’est pour ça que nous avons parlé de la résilience de la Nigérienne des eaux et à ce niveau. Maintenant, à titre de comparaison des résultats financiers entre la gestion de la SEEN et la NDE, il est important quand même ici de noter que nous avons dit que des efforts ont été fournis. Notez que la moyenne des résultats nets, donc les bénéfices de la SEEN, sur les dix dernières années est de 600 millions de francs CFA par an. Les deux dernières années de la gestion de la SEEN, se sont soldées par des résultats très médiocres, à savoir 128 millions pour 2022 et négatif pour 2023.
Mais dans la gestion de la SEEN, le gain de l’État ne dépasse pas 30 millions de francs CFA par an au titre des dividendes. On vous a précisé que c’est une filiale de Veolia qui est une société française. Donc je précise bien par an, c’est 30 millions de francs CFA au titre des dividendes que notre pays bénéficie. Je vous laisse le soin en tout cas d’apprécier si on était hors colonisation ou pas. C’est un autre terrain. Aujourd’hui, avec la Nigerienne des eaux, nationalisée, les projections donnent un résultat de l’ordre de 2 milliards dans l’exercice de la seule année de 2024 et la totalité du bénéfice revient exclusivement à l’Etat du Niger qui en décidera de son utilisation pour le renouvellement tout naturellement des infrastructures délaissées que nous avons héritées de la SEEN dans un état critique et pour le développement du sous-secteur hydraulique urbaine.
Très rapidement, par rapport au sous-secteur de l’hydraulique rurale aussi il faut en parler parce qu’il couvre pratiquement 80 % de la population nigérienne et englobe le milieu villageois et le milieu pastoral. Donc, la situation en milieu rural est plus préoccupante qu’en milieu urbain. Il faut le préciser, plus de 50 % de la population n’a pas accès suffisamment aujourd’hui à l’eau potable. Pour répondre à cette préoccupation, l’État accompagné de ses partenaires, déploie d’énormes efforts à travers la mobilisation des ressources financières pour la réalisation d’infrastructures d’hydraulique et d’assainissement.
Ainsi, de manière chiffrée, du 26 juillet 2023 au 31 décembre 2024, les réalisations suivantes ont été réalisées. 201 postes d’eau autonome (forage, château d’eau et une rampe de distribution), 72 mini AEP simples, donc là c’est forage château d’eau conduite, distribution, bornes fontaines dans un village. Et 42 AEP donc multi-villages, un système composé donc de forages, de réservoirs, de bornes fontaines, de conduites reliant plusieurs villages ; 38 forages équipés de pompe à motricité humaine et 113 nouvelles bornes-fontaines pendant l’extension des AEP. Il faut préciser que ces réalisations totalisent pratiquement 2703 nouveaux équivalents point d’eau modernes et qui ont permis de desservir 674 750 personnes supplémentaires. Par ailleurs, 71 ouvrages de tous types confondus ont été réalisés permettant donc le rétablissement en un service d’alimentation en eau à 152 000 personnes. S’agissant toujours de l’hydraulique en milieu rural, plus spécifiquement de l’hydraulique pastorale, les nouveaux ouvrages réalisés comprennent 58 puits cimentés pastoraux, 10 stations de pompage pastorale. Des travaux de réhabilitation ont porté sur 19 puits cimentés pastoraux et 11 stations de pompage pastoral.
Un volet important à ce niveau, c’est celui de l’assainissement. Et là, il faut dire que nous sommes dans l’approche assainissement total piloté par la communauté (ATPC). Sur ce point, les activités ont concerné surtout le déclenchement de l’ATCP dans 2985 villages à l’échelle nationale ayant permis de toucher 2 517 176 personnes. L’on note aussi, la construction de latrines 4 755 au bénéfice des ménages. La réalisation de 814 latrines publiques et 542 dans les établissements scolaires, 270 dans les formations sanitaires et 62 dans les autres lieux publics. En termes d’études, c’est surtout les études de faisabilité, des stations de traitement des boues de vidange, au niveau d’Agadez, de Diffa, de Dosso, de Maradi, de Tahoua, Tillabéri et de Zinder sur fonds propres de l’État. Et en termes de collecte des déchets plastiques, c’est 1189 tonnes, 15 039 tonnes de déchets solides municipaux aussi.
En perspective, avec la reprise en main aujourd’hui de la NDE, on peut espérer une réduction du prix de l’eau ? Souvent l’État ne paye pas il faut dire la vérité, ses factures, qu’est-ce qu’il faut faire ? Qu’est-ce que vous faites par rapport à ça pour amener l’État à payer ses factures ?
Nous avons commencé à approcher, dans le cadre de la solidarité gouvernementale, nos collègues ministres, en charge de certains départements ministériels et qui sont d’ailleurs pour certains des grands consommateurs pour nous emboîter les pas dans cet élan de souveraineté nationale. Parce que c’est de ça qu’il s’agit, pour qu’ils fassent diligence par rapport au paiement de leurs factures d’eau. Nous faisons la même démarche à l’endroit de certaines sociétés et établissements publics et privés qui sont sur le terrain.
Nous avons instauré un système de communication et de rappel, parce qu’il n’y en avait par le passé. Il n’y avait vraiment pas, non seulement en terme de communication, mais aussi de suivi, de rappel de toutes ces factures impayées. Que ce soit au niveau des ministères ou des institutions, il ya, dans le budget de fonctionnement, il y a cette question de factures d’eau et d’électricité qui sont sont tout à fait prévues. Mais ça va aller. Déjà, ça communique et ils sont à l’écoute. Nous allons continuer notre élan de sensibilisation et d’approche à ce niveau afin qu’au moins, au niveau du gouvernement, nous essayons de donner l’exemple. Et ça nous permettra d’aller avec la méthode forte là où c’est nécessaire. Nous n’hésiterons pas à le faire.
Maintenant, pour revenir sur les perspectives. Tout à l’heure, nous avons parlé d’un dividende généré par la Nigérienne des eaux soit plus de 2 milliards de FCFA pour l’utilisation desquels l’État peut choisir aujourd’hui les options. Je ne vais pas rentrer dans le secret de ce qui va être fait. Mais ce qui est sûr, en tant que ministre en charge de l’Hydraulique, si je dois faire une proposition à ce niveau, c’est non seulement celle que j’avais évoquée, à savoir renouveler les infrastructures, faire l’extension d’autres parce que ce dividende revient à l’État du Niger. Et quand on va diminuer le coût, ça veut dire qu’il y aura un certain nombre de charges que l’État va prendre à ce niveau. Et pourquoi ne pas voir au niveau de ce dividende, prendre ces charges et aller de l’avant. Nous sommes déjà en réflexion pour emboîter le pas à certains départements ministériels, notamment celui du Pétrole ou celui de la santé sur les prix des hydrocarbures et ceux la santé.
Je le disais tout à l’heure, M. le ministre, pour changer le sujet, que notre pays abrite la Commission climat pour la région du Sahel (CCRS), dont la présidence en exercice est assurée par le Niger et le Secrétaire exécutif dirigé par un Nigérien. Quel est son apport dans la politique nigérienne du climat et de façon générale pour notre région ?
La Commission climat pour la région du sahel (CCRS) est une organisation inter étatique qui est placée sous l’égide de l’Union africaine dont le QG est basé effectivement à Niamey au Niger. Elle a pour mandat de promouvoir et de coordonner la mise en œuvre des initiatives et actions de résilience devant permettre d’apporter les réponses durables aux effets des changements climatiques et autres défis subséquents dans la région du Sahel. Il faut préciser qu’elle regroupe 17 pays membres. Sur le plan stratégique, cette commission a contribué à conférer à notre pays la position de pivot de la diplomatie climatique et environnementale régionale. Et cela se traduit par le fait que malgré le contexte de la géopolitique régionale, marquée par le climat de méfiance entre les pays et les organisations sous régionales. Donc à travers cette institution, le Niger maintient cette position. Notre pays a accueilli dernièrement des rencontres régionales qui a regroupé, j’allais dire, la dizaine de pays membres.
La particularité des projets initiés par cette institution réside dans la cohérence avec les priorités de notre pays et aussi à travers des mécanismes innovants de mobilisation des ressources qui n’ont pas d’incidence majeure sur le régime de la dette de nos pays. Ce qui est avantageux si on prend le cas pour notre pays. Le Secrétariat exécutif aura bientôt deux ans. Il y a trois projets importants, donc régionaux dont notre pays est concerné. On s’inscrit dans la logique de bénéficier des retombées de ces trois projets-là. Il s’agit du Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel, du programme de mise en œuvre des priorités régionales et nationales d’adaptation en Afrique centrale et de l’Ouest et du projet d’appui à la résilience et à l’adaptation aux changements climatiques des communautés et des écosystèmes des bassins hydrographiques du Sahel.
Monsieur le ministre, pour finir, quelles sont les mesures prises pour promouvoir la performance des actions au niveau de votre département ministériel et engranger les résultats ?
Pour promouvoir les performances au niveau de ces actions, la première des choses que nous avons engagées était celle d’abord de travailler pour donner un contenu à l’ensemble de la lettre de mission de manière désagrégée à tous les points de notre lettre d’émission. Ce contenu nous a permis d’élaborer un plan triennal de 2024 à 2026 et de son cadre de résultats en précisant les cibles et les différents responsables, les différents résultats qui sont attendus à ce niveau. Et là, c’était vraiment une forme de gouvernance que nous avons voulu donner à la mission qui nous a été confiée. Et après, nous avons procédé au partage de ce plan d’action en vue de son internalisation, non seulement par notre personnel au niveau de notre département ministériel, mais aussi par les partenaires financiers et les autres acteurs avec qui nous sommes chargés, de mettre en œuvre ce plan d’action. Et c’est la mise en place aussi d’un mécanisme de rapportage au niveau communal, départemental, régional et national. Ce qu’on peut préciser peut-être je reviens toujours sur la question de la cartographie qui est vraiment un outil indispensable, stratégique donc d’aide à la décision. Prenons l’exemple de la restauration des terres. C’est à travers cette cartographie que nous faisons le géo-référencement pour savoir quelle est la superficie disponible.
Et dans cette superficie disponible, qu’est-ce que nous pouvons faire avec tel ou tel acteur ? Comment se présente cet espace-là avant cette intervention et comment on suit la dynamique du changement qui va intervenir sur ce site-là jusqu’à l’arrivée à l’étape d’évaluation des effets et des impacts induits et aller même peut-être sur le développement des chaînes de valeur, le type de production : agricole, quelle denrée, la promotion de l’élevage ou de l’irrigation pour produire du fourrage ou bien maintenir l’espace à l’état naturel où on peut préserver le pâturage. Et l’un de l’autre, il y aura ce qu’on appelle pratiquement un exercice d’évaluation des services écosystémiques. Quelle est la plus-value de de cette intervention et de manière chiffré ? ce qui nous permettra de dire voilà le nombre de personnes mobilisées sur tel période et en termes numéraire, voilà ce qui est engrangé comme ressources.
Monsieur le ministre, votre dernier mot.
Je tiens à rassurer l’opinion. On sait que les défis sont énormes dans ce secteur. Et ces défis se résument tout naturellement par la problématique, même si nous n’en avons pas fait cas qu’à travers vos questions, autour des espaces verts et ceintures vertes dans notre secteur. C’est aussi l’ensablement ou l’envasement des cours et plans d’eau, des cuvettes et autres plaines inondables. La gestion des ceintures vertes est toujours problématique. Tout à l’heure, quand j’ai parlé de l’envasement et de l’ensablement, c’est le cas du fleuve. Il y a des questions aussi relatives aux pollutions liées à l’exploitation minière et pétrolifère. Ça peut faire objet d’un autre débat. J’ai déjà fait le terrain à Arlit. Les questions de pollution et d’usines qui ont été posées sont encore là. Et le Niger étant une république avec des textes et des règlements, je pense qu’au moment opportun, quand les examens ou les analyses techniques relatives à ces pollutions vont finir, on n’hésitera pas à appliquer la loi dans toute sa rigueur sur le principe pollueur-payeur, comme on le dit ailleurs, pour ceux qui ont exploité l’uranium nigérien. Et il faut préciser aussi la problématique relative à la prolifération des déchets plastiques, une loi existe et nous allons incessamment passer à son décret d’application. Les mesures seront aussi prises sur les questions d’assainissement. Je dis déjà merci à l’Administrateur déléguée de la Ville de Niamey pour la note relative aux les fosses septiques (regards et puisards). Là c’est vraiment pour répondre à la question des gênes quand on sait que presque toutes les conduites d’eau passent effectivement le long des artères, où, par incivisme certains, ont voulu faire sortir leurs fosses ou leurs puisards dehors, et en même temps se donnent la commodité de foncer des forages encore de l’autre côté à côté. Tout à l’heure, j’ai parlé de tout un arsenal de textes que nous avons mis dans le pipeline qui sont en révision, tel que le Code de l’eau.
Un autre défi, c’est celui de la mobilisation et de la valorisation des eaux de ruissellement. Nous avons eu une campagne pluvieuse passée exceptionnelle. Des milliards de mètres cubes d’eau ont passés comme ça, c’est une perte. Ce qui nous amène au développement d’une synergie, puisque c’est des actions intégrées qu’il faut, en rapport avec d’autres départements ministériels, comme celui de l’Agriculture, donc à travers les services d’ingénie rurale et autres pour construire des retenues d’eau. Il y a de la matière à renforcer les capacités en ressources non seulement financières, les ressources logistiques et les ressources humaines. Voilà en tout cas ce sur quoi je voulais finir et je vous remercie
Script : ONEP