À l’instar de la communauté internationale, le Niger célèbre aujourd’hui 28 juillet, la 12ème Journée mondiale de lutte contre les hépatites virales, sous le thème : « Rapprocher les soins des malades ». À cette occasion, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, M. Illiassou Idi Maïnassara a livré hier matin un message dans lequel il a rappelé le taux de prévalence de cette maladie au Niger ainsi que les actions qui sont en cours pour lutter ou freiner sa progression.
Dans ce message le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, a déclaré que l’hépatite virale chronique B est un problème majeur de santé publique qui touche 296 millions de personnes à travers le monde et elle est responsable de 820 000 décès annuels. « L’Afrique est l’un des continents le plus touché avec 82 millions de cas de porteurs chroniques grâce à la prédominance de la transmission mère-enfant du virus. Ainsi, dans 90% des cas, l’infection par le virus de l’hépatite B se fait avant l’âge de 15 ans », a-t-il précisé.
Selon le ministre en charge de la Santé, l’on estime le nombre d’enfants vivants avec une hépatite B chronique à 4,37 millions dont 360 000 nourrissons infectés par le Virus de l’Hépatite B (VHB) à la naissance. « Ce chiffre est le double du nombre annuel des nouveau-nés infectés dans la période périnatale par le VIH soit environ 190 000 cas. En effet, la voie de transmission mère-enfant du virus de l’hépatite B expose à plus, de formes graves, car plus l’enfant est infecté tôt, plus il a des risques de développer la forme chronique qui expose à des complications graves telles que la cirrhose et le cancer », a-t-il ajouté.
Citant les données des études récentes chez les populations cibles, le ministre en charge de la Santé a déclaré qu’au Niger, la séroprévalence de l’hépatite virale B est comprise entre 8 et 17% et le taux de mortalité enregistré dans les centres de prise en charge est élevé avec 23%. Il a noté que dans le cadre de la riposte contre les Hépatites, les autorités sanitaires ont créé en 2018 le Programme national de lutte contre le Sida et les hépatites (PNLSH).
Evoquant les actions menées, M. Illiassou Idi Maïnassara a rappelé que plusieurs actions ont été menées depuis lors à savoir l’élaboration en 2018 d’un plan stratégique national de lutte contre les hépatites virales, l’élaboration de certains documents normatifs de prévention et de prise en charge des hépatites virales, la formation des sages-femmes sur la prévention de la transmission mère-enfant du virus de l’hépatite B, le plaidoyer de la Première Dame Madame Bazoum Hadiza Marraine de la lutte contre les Hépatites, lors de l’édition 2021. Il a aussi ajouté que d’autres actions sont en cours telles que une étude pilote de séroprévalence du virus de l’hépatite B chez la femme enceinte, pour avoir une cartographie de la maladie au niveau de ce groupe cible, l’intensification de l’intégration des hépatites notamment l’hépatite B dans les activités du programme VIH à travers l’élaboration d’un plan stratégique national intégré IST/ VIH/Hépatites virales 2023-2027 en cours, la poursuite des négociations concernant la subvention des médicaments et des réactifs de suivi afin de les rendre accessibles aux malades, pour réduire la morbidité et la mortalité liées aux hépatites virales chroniques au Niger et les discussions autour de l’intégration de la vaccination à la naissance dans le programme élargi de vaccination, pour diminuer les nouvelles infections graves.
Le ministre Illiassou Idi Maïnassara a relevé que la mise en œuvre de toutes ces activités de lutte contre les hépatites virales en général et l’hépatite B en particulier nécessite un accompagnement accru de l’Etat et ses partenaires techniques et financiers. « Pour rapprocher les soins aux malades dans le cadre de la Journée Mondiale de Lutte contre les Hépatites, édition 2022, sont prévues avec l’appui et l’accompagnement des partenaires techniques et financiers entre autres une campagne de dépistage, des émissions de sensibilisation de la population sur les Hépatites et leurs prises en charge à travers les masses media et la formation des prestataires de soins sur la prise en charge des hépatites virales et la prévention de la transmission mère enfant du virus de l’hépatite B », a-t-il conclu.
Mamane Abdoulaye(onep)