
Située au cœur d’Ankara, dans un ancien immeuble traditionnel du quartier Altındağ, la Maison de l’Afrique est l’illustration de l’amitié que voue la Türkiye en générale, et le couple présidentiel turc en particulier, pour l’Afrique. L’idée de sa création remonte à 2015, suite à une série de voyages sur le continent, au plus près de ses populations et au contact de ses réalités profondes. Créée finalement en 2016 grâce à l’engagement personnel de la première dame Emine Erdoğan, la Maison de l’Afrique à Ankara est aujourd’hui un lieu incontournable pour les personnalités africaines de passage dans la ville. Les ressources qu’elle tire de la vente d’objets de l’artisanat, servent à financer des projets de développement durable en faveur des femmes artisanes du continent.
« Comment ne pas être séduit, et même ébloui ? », s’est exclamé un étudiant boursier de la YTB qui relevait l’harmonie entre la beauté de l’artisanat africain et la noblesse de l’idée qui a conduit à la création de la Maison de l’Afrique, un projet lancé par la première dame Emine Erdoğan. L’idée, explique Mme Zaliha Saglam, directrice de la Maison de l’Afrique, est de vendre en Turkiye dans la galerie-boutique à leurs
« justes valeurs » les objets que fabriquent les artisanes africaines. Les revenus obtenus sont renvoyés en Afrique pour servir à la mise en œuvre de projet de développement en faveur de ces artisanes.
L’immeuble du quartier Altındağ d’Ankara qui abrite les lieux est ancien et chargé d’histoire. Sur deux (2) niveaux, les pièces sont rangées par thématiques. Les visiteurs du jour, les stagiaires de la 21ème session de formation des journalistes correspondants de guerre venus de huit (8) pays africains et accompagnés de leurs collègues Turcs, découvrent l’Afrique des couleurs et de l’innovation. Le savoir-faire des artisanes s’exprime à chaque centimètre carré, donnant à la boutique d’exposition-vente, l’allure d’une galerie d’art, voire même d’un musée. Beaucoup de stagiaires découvrent pour la première fois, une aussi forte concentration de l’expression culturelle des artisanes du continent dans des domaines aussi variés que la sculpture, la maroquinerie, la bijouterie et la confection d’habits traditionnels.
L’endroit est devenu un passage obligé de personnalités africaines de passage à Ankara. Etagère par étagère, Mme Zaliha Saglam explique avec passion l’histoire qui se cache derrière chaque objet, avant de s’attarder au niveau d’une étagère où sont exposés les cadeaux offerts par l’ancienne première dame du Niger, Mme Aissata Issoufou, à son homologue Emine Erdoğan lors de son passage à Ankara. Une visite cordiale, dit-elle à l’unique stagiaire nigérien, qui ouvre de nouvelles perspectives de coopération entre la Türkiye et le Niger en faveur des femmes et des enfants du continent. Ici, les tableaux à croix, spécialité artisanale du Niger qui allie maroquinerie, tissage et fonderie, ont la côte, et sont longuement contemplés par les stagiaires africains venus du Centre et de l’Est du continent.
Tout pour l’Afrique et promotion de solutions typiquement africaines
L’Afrique est là, au cœur d’Ankara, multicolore, splendide et paisible comme jamais ! Cette beauté et cette intelligence du berceau de l’Humanité exprimées à travers ces œuvres artisanales de la Maison de l’Afrique, a surement joué un rôle
pondérant dans la nouvelle politique Turque sur le continent. Mme Zaliha Saglam rappelle que, dans le cadre de l’approche turque qui soutient la recherche de
solutions africaines aux problèmes que rencontre le continent, la Türkiye
« échange son expérience personnelle et met sa technologie et ses moyens au service de l’Afrique sans rien attendre en contrepartie ». L’espace, en plus de générer des revenus grâce à la vente des objets exposés, est aussi un cadre apprécié d’échange entre africains, et entre africains et citoyens turcs et d’autres nationalités.
Les africains résidents à Ankara se sont appropriés le projet la Maison de l’Afrique qui évolue désormais vers un centre culturel africain. Depuis deux (2) ans, se réjouit Mme Zaliha Saglam et avec l’accompagnement de la Maison de l’Afrique, un groupe mixte d’enfants africains et turcs « évoluent ensemble dans une classe de musique et montent des spectacles basés sur le brassage culturel ». La coopération dès le bas âge qui s’est naturellement imposée d’elle-même, permet de raffermir les liens d’amitié entre les enfants turcs et leurs amis des nations africaines. La Maison de l’Afrique abritera bientôt, selon sa directrice, une bibliothèque dédiée pour mieux servir les étudiants africains qui fréquentent de plus en plus les lieux.
L’autre projet phare de la Maison de l’Afrique est déjà opérationnel. Il s’agit de l’ouverture d’un café dans la partie inférieure de l’immeuble. Le 24 juin dernier, les stagiaires de la 21ème session de formation des journalistes correspondants de guerre, étaient le premier grand groupe servi dans ce café qui attendait son ouverture officielle. Ce jour-là, le café a servi pour la première fois des tasses de café africain aux côtés de celles de thé turc. Pour bénéficier de ce service, les clients devront traverser la boutique d’exposition-vente et pourront apprécier, dans un décor typiquement africain, des douceurs du continent.
La Maison de l’Afrique à Altındağ a été lancée par la première dame de la Türkiye en 2016, en coordination avec le ministère des affaires étrangères et la contribution d’institutions turques telles que MUSIAD, TIKA et Turkish Airlines. C’est une structure à but non lucratif qui reverse l’ensemble des revenus issus de la vente à des projets qui visent la résilience des femmes africaines en général, et des femmes artisanes du continent en particulier.
Souleymane Yahaya, (onep)envoyé spécial