Depuis la découverte en chine à Wuhan du virus SARS-CoV-2, responsable de la maladie COVID-19 en novembre 2019 et l’apparition du premier cas de coronavirus au Niger quelques mois plus tard soit le 19 mars 2020, nul domaine n’aura été aussi perturbé que celui de la santé. Incompréhension, incertitude, appréhension ! Ce fût une psychose sans pareille aussi bien au niveau des autorités, de la population que du personnel soignant. Et comme si cela ne suffisait pas, les fausses informations et les rumeurs les plus folles s’y sont ajoutées. Au nombre de celles-ci, la rumeur selon laquelle le coronavirus ne concernerait que les personnes âgées et que les jeunes en seraient épargnés.
Au Niger, la campagne nationale de vaccination de masse contre la COVID-19 débutée le 29 mars 2021 se poursuit car, l’on continue jusqu’à ce jour d’enregistrer des cas de contamination et surtout des décès. Le 13 Octobre dernier, lors des conclusions de la traditionnelle réunion du Conseil des Ministres, la situation était même en hausse contrairement à la semaine précédente. Soixante-treize (73) nouveaux cas détectés au cours de la semaine. Au nombre de ces derniers figurent aussi bien des hommes que des femmes. S’il est vrai que les personnes dont l’âge oscille entre 45 ans et 70 ans sont plus vulnérables à de nombreuses maladies, la Covid-19 ne fait pas exception à cette règle d’après le Dr Dossou Modeste, médecin-chef de la Clinique Providence et Président de l’ONG Deep Compassion. Selon lui, les enfants et les jeunes sont certes moins touchés par la maladie à coronavirus que les personnes âgées mais les lits d’hôpitaux ont accueilli aussi bien des jeunes que des vieux à cause de la maladie.
Dr Dossou Modeste déclare par ailleurs qu’il n’y a à ce jour aucune preuve scientifique permettant d’affirmer que la COVID-19 concerne seulement les personnes âgées, tout le monde peut être affecté selon les modes de transmission. Affirmant que, selon les informations disponibles à ce jour, la maladie se propage de façon prédominante par les gouttelettes respiratoires générées lorsqu’une personne infectée parle, tousse ou éternue, par contacts rapprochés et prolongés entre les personnes (moins de 2 mètres, plus de 15 minutes, par les aérosols qui sont générés par la toux, les éternuements et la respiration, entre autres par contacts indirects, soit par les surfaces et objets contaminés (ex. : papier). Le risque de transmission est par ailleurs augmenté dans des espaces restreints, ventilés de façon inadéquate, à forte densité d’occupants et lorsque la durée d’exposition est prolongée. On peut donc conclure que si ces mauvaises conditions sont réunies alors nous pouvons tous être infectés par la COVID-19, aussi bien les hommes que les femmes, les personnes âgées que les jeunes. En un mot, cette maladie ne concerne pas uniquement les personnes âgées.
A partir de quel âge est-on considéré comme une personne fragile ?
D’après les explications de Dr Dossou, ceux qui sont gravement touchés par l’épidémie de coronavirus sont les personnes âgées de plus de 65 ans ainsi que celles présentant des comorbidités. La surveillance spécifique des cas graves de COVID-19 admis en réanimation lors des dernières variantes indiquait une proportion élevée d’hommes, de personnes de 65 ans et plus et de cas présentant des facteurs de comorbidité. Les maladies qu’on retrouve généralement chez ces personnes sont l’hypertension artérielle, l’obésité ou le diabète. Les plus de 65 ans font partie des personnes dites « vulnérables » à la Covid-19 et reconnues comme telles par les États. Dans certains pays développés, ils sont entièrement pris en charge. Ces personnes peuvent ainsi bénéficier des masques qu’elles peuvent retirer en pharmacie à condition qu’ils soient prescrits par un médecin. En outre, il leur est conseillé de se faire rapidement vacciner pour faire face à la maladie.
Au début de la campagne de vaccination dans notre pays, il ressort que les personnes âgées sont venues en masse pour se faire vacciner contrairement aux jeunes. Au niveau du site de Rectorat Rive droite, la Cheffe CSI de karadjé, Mme Ali Fati nous a expliqué que le site est surtout retenu pour les Enseignants Chercheurs qui voyageaient beaucoup et qui en général sont d’un âge avancé. De nombreuses personnes âgées venaient fréquemment au niveau du CSI demander à se faire vacciner.
Est-ce à cause de ces rumeurs, de ces fakenews ou infox?
L’un dans l’autre, la maladie est toujours là! Respectons donc les mesures barrières édictées par le Gouvernement. Portons les masques, lavons nous régulièrement les mains à l’eau et au savon ou désinfectons les avec du gel hydro-alcoolique. Mieux, faisons-nous vacciner.
Cette vérification des faits ou fact-checking a été réalisée par Aïssa Abdoulaye Alfary avec le soutien de l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication (APAC-Niger) et l’organisation néerlandaise Free Press Unlimited dans le cadre du projet “Riposte au COVID-19 en Afrique : Ensemble pour une information fiable ».
Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)