Le Syndicat National des Travailleurs du Secteur des Communications, des Télécoms et de l’Economie Numérique au Niger a rencontré, le mercredi 1er mai, à Niamey, à l’occasion de la commémoration de la fête du travail, le ministre de tutelle et le cadre dirigeant des sociétés dont le syndicat défend les intérêts moraux et matériels des travailleurs. Lors de la soirée dinatoire conviviale mise à profit, le syndicat a fait entendre de vive voix son cri de cœur, notamment contre l’absence de conventions collectives spécifiques au secteur, où les travailleurs manquent de « la protection et de la reconnaissance » qu’ils méritent, et évoluent dans un climat d’incertitude qui ne favorise ni la motivation ni la performance.
Selon le représentant du SYNAT/Télécoms, la traditionnelle réception du 1er mai est non seulement un cadre de partage du bilan des activités du bureau, mais aussi et surtout, une tribune pour exprimer les légitimes doléances avec des recommandations au ministère et aux responsables des sociétés du secteur. Des doléances dont la prise en charge seraient une reconnaissance du mérite de la cheville ouvrière d’un secteur, en plein essor, qui joue un rôle crucial dans le développement économique et social de notre pays. Aussi, rappelle-t-on, « les contributions constantes des travailleurs des différentes sociétés des télécoms font qu’elles figurent parmi les dix (10) sociétés qui contribuent le plus sur le plan fiscal et dans l’économie du pays ».
Cependant, décrie M. Danayala Tassiou Idi, représentant du syndicat, « malgré cette importante contribution, nous, travailleurs, sommes confrontés à un certain nombre de défis majeurs (…) ». Outre l’absence de conventions collectives dans le secteur, le syndicat déplore également « l’absence de promotions salariales conséquentes depuis 10 ans ». Et, « Nous constatons avec amertume que, malgré les efforts que nous déployons quotidiennement, nos préoccupations semblent être reléguées au second plan dans les sociétés auxquels sont affiliés nos militants », déplore M. Danayala Tassiou Idi. Selon le syndicat, les employeurs, souvent guidés par d’autres priorités, ne semblent pas prendre la mesure de l’importance de la contribution et des sacrifices que les travailleurs consentent au quotidien.
Face à ses hôtes, le ministre et les employeurs, le SYNAT/Télécoms demande entre autres « de négocier et signer des conventions collectives spécifiques aux secteurs des télécoms, de la communication et de l’économie numérique » et de mettre en place un système de revalorisation salariale équitable, prenant en compte l’inflation, la productivité et les spécificités du secteur.
Les représentants des Directeurs Généraux des compagnies de téléphonie se sont succédés à la tribune et ont appelé au travail dans la compréhension, la responsabilité ainsi que la collaboration. Ils ont ensuite réitéré leur ouverture au dialogue afin de trouver ensemble des solutions.
Quant au ministre de la Communication, des postes et de l’économie numérique, M. Sidi Mohamed Raliou il s’est d’abord réjoui de cette invitation tout en rappelant l’importance du secteur des Télécoms et du numérique. Il a, par la suite, évoqué la question de la qualité de service qui nécessite de l’investissement. Le ministre de la Communication, des postes et de l’économie numérique s’est dit également ouvert au dialogue, dans l’intérêt général d’offrir de meilleurs services aux usagers.
Ismaël Chékaré (ONEP)