
Lors de l’entretien sur le plateau de la RTN
Monsieur le ministre on va insister beaucoup, pouvez-vous nous dire les grands projets de solidarité et d’intégration en matière d’équipement et de transport dans le cadre de la Confédération AES, indépendamment de ce projet de chemin de fer et des autoroutes que vous avez évoqué tout à l’heure ?
Comme je l’ai dit tantôt, il y a cette autoroute, il y a le chemin de fer. D’ailleurs nos frères du Togo et nos frères du Tchad nous ont rejoints. Mais, il faut tenir compte aussi que nous avons un projet d’une compagnie aérienne commune.
Pour les trois ?
Ça fait partie des projets ; Si vous avez suivi le discours du Général d’Armée Assimi Goita, Président de Transition du Mali et Président en exercice de la Confédération, la Compagnie aérienne de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel fait partie des priorités. Nous avons participé à la première journée de l’aviation de la Confédération, l’année dernière, du 22 au 23 février Bobo-Dioulasso. Nous avons instruit à cette occasion nos différentes directions de l’aviation civile à réfléchir rapidement sur les termes de référence, les critères de convergence pour aller vers la mise en œuvre. La deuxième édition de la journée de l’aviation civile de la confédération a été couplée à cette réunion de validation par rapport à la mise en œuvre de la feuille de route. Elle s’est tenue à Bamako du 16 au 18 janvier 2025. Les experts nous ont présenté les résultats qui sont très avancés et on est en train de créer les conditions pour que l’espace soit un espace commun, que les différents critères d’attribution du certificat d’exploitation puissent être les mêmes pour quelqu’un qui atterrit à Niamey, et ne se sente pas dépaysé s’il atterrit à Ouaga ou à Bamako. Donc, il y a ce projet qui est capital pour la mise en place de cette compagnie aérienne de la Confédération des Etats du Sahel. Et, ça va très vite, Insha Allah, très bientôt, on aura en tout cas une compagnie avec les couleurs de l’AES qui va pouvoir relier nos capitales, mais aussi d’autres régions.
Donc, pour aller à Bamako, bientôt on n’aura plus à passer six heures de temps parce qu’il faut dire la vérité, il faut passer par Lomé, par beaucoup de capitales africaines ?
Ça fait partie des discussions et j’ai eu d’ailleurs à écouter certains témoignages, qui soulignent que lorsque vous quittez Niamey pour aller à Bamako, vous arrivez en fin de journée, à 18 heures pour un vol de trois heures de temps. Ça fait partie des raisons pour lesquelles les plus hautes autorités ont décidé qu’il faut que cette compagnie fasse partie des priorités et elle verra le jour Insha Allah.
Monsieur le ministre, les secteurs routiers rencontrent d’énormes difficultés où quasiment de nombreuses routes, un peu partout sur l’ensemble du pays, sont en état de dégradation avancée, quelles sont les mesures prises pour renforcer le respect des normes dans la réalisation des infrastructures routières et l’efficacité du programme d’entretien routier ?
Par rapport à ces difficultés qui sont réelles, il faut identifier quels sont les acteurs. Il y a la planification pour la réalisation des infrastructures, il y a la réalisation elle-même de l’infrastructure et il y a aussi l’entretien à travers le respect des normes qui sont très importantes. Nous sommes encore membres d’un certain nombre d’organisations sous régionales dont l’UEMOA qui, à travers le règlement 14, a défini par exemple les charges à l’essieu qu’il faut respecter. Beaucoup de conférences se sont tenues sur ce sujet ; rien que le mois passé, il y a eu des conférences à propos du respect des charges à l’essieu. Donc, vous nous donnez l’opportunité de nous adresser à nos concitoyens pour qu’ils comprennent que, dans le processus de réalisation d’une infrastructure routière, il y a des études qui se font avec le comptage, le trafic, le type, la charge, etc. Ce sont ces études-là qui permettent de définir quel type d’infrastructure routière à réaliser. Ce type d’infrastructure routière est mentionné dans le dossier d’appel d’offre; défini, dans le cahier de charges qui découle de l’avant-projet détaillé que l’entreprise chargée de la réalisation doit respecter à la lettre pour la mise en œuvre. Il y a des bureaux de contrôle qui sont sur place qui sont chargés de veiller à ce que ce qui est prévu dans ce cahier de charges soit le terrain et c’est sur cette base que le document est envoyé au niveau central pour validation et pour pouvoir procéder au payement de ces entreprises-là.
Il se trouve que, malheureusement, nous avons des camions qui sont censés prendre 50 tonnes qui chargent 80 tonnes. C’est là où l’une de nos structures phares qui est le Fonds d’Entretien Routier (FER), à travers le pont-bascule, en collaboration avec nos Forces de Défense et de Sécurité, notamment la Police et la Gendarmerie, modernise nos systèmes de péage, modernise ce pont-bascule et est à la hauteur de l’application des textes par rapport aux mesures coercitives pour le contrevenant. Nous sommes en discussion avec nos partenaires ou nos frères de la douane pour qu’à chaque fois que quelqu’un ne respecte pas la charge à l’essieu, qui contribue à la dégradation de ces routes, puisse payer la contravention. Cela équivaut, et sur place, à enlever le surplus qu’il soit constaté par la douane et qu’il puisse être récupéré après par l’intéressé. Nous sommes en rapport avec les partenaires tels que Autoroute du Maroc par rapport à la modernisation de notre système de péage pour permettre à ce que l’entretien routier puisse dans tous les cas respecter les normes.
L’Agence Nigérienne pour la Sécurité Routière (ANISER) qui relève de notre département est en train de faire des efforts pour pouvoir former et appuyer en terme d’équipement la Police et la Gendarmerie avec des radars, avec tout un tas de matériels modernes pour pouvoir protéger au mieux les investissements dans la réalisation des infrastructures routières. Donc, c’est toute une batterie d’actions qui est en cours d’être réalisée. Maintenant, pour ce qui est de l’entretien routier lui-même, il faut être proactif, il faut planifier, il faut anticiper. Nous avons vu malheureusement, je viens d’évoquer le cas de la route Maradi-Zinder qui est réalisée dans les années 1990, on a vu l’état de la dégradation. Nous avons la capacité à l’interne de pouvoir mobiliser les moyens qu’il faut pour anticiper. J’ai suivi deux ou trois fois la route Niamey-Balléyara, j’étais à Fillingué, je suis parti à Doutchi, nous venons de finir la réhabilitation de la route Loga- Doutchi. Mais nous avons vu la dégradation de la route vers Balléyara. A l’état actuel, la couche de base de cette route est bonne, les couches de renforcement sont encore en bon état. Donc, avec nos ingénieurs, on a décidé de traiter les points atteints et de pouvoir remettre une couche de bitume pour augmenter la durée de vie de cette route de 5 à 8 ans. Ça va nous éviter d’attendre 5 ans, de laisser dégrader pour chercher 20 milliards pour la reprendre. C’est de cela qu’il s’agit. Il faut planifier et être proactif par rapport à l’entretien routier. Il faut aussi s’assurer que les mesures coercitives prévues sont appliquées et cela va dissuader les contrevenants à participer à la dégradation prématurée de nos infrastructures routières qui coûtent cher au contribuable nigérien.
Monsieur le ministre, les accidents de la route sont une véritable préoccupation eu égard au nombre de victimes enregistré. A quand une politique de sécurité routière adaptée véritablement à nos réalités ?
Comme je l’ai dit, la structure de mise en œuvre de la sécurité routière au Niger, c’est l’Agence Nigérienne de Sécurité Routière (ANISER) qui relève de notre département. La situation est alarmante, les chiffres sont très élevés par rapport aux victimes des accidents qui endeuillent des familles, handicapent certains, les privent de leurs sources de revenu. Ils handicapent aussi le Niger, car la plupart des cas sont des jeunes qui doivent participer au développement de notre pays. Il faut identifier les acteurs. Il y a d’abord les gens qui sont au volant. C’est pour cela que nous avons très vite mis en place un comité de réflexion pour la réforme du permis de conduire. Les travaux sont en cours. Quand je prends l’exemple sur moi qui suis pilote, quelle que soit votre capacité ou votre connaissance de la machine à pouvoir décoller ou atterir, vous ne pouvez pas avoir l’autorisation de piloter un avion de grand tonnage juste parce que vous êtes bon à la machine. Il vous faut des heures de vol, il vous faut un certain nombre d’années d’expérience. Nous avons le PL théorique et PL pratique combinés qui nous permettent d’avoir l’attestation pour être en mesure de piloter un avion de grand tonnage comme le Boeing 737 et un peu plus grand.
Pour revenir donc au niveau de la sécurité routière, les acteurs sont les conducteurs. Notre rôle en tant qu’Etat, c’est d’abord de les protéger eux-mêmes et de protéger les autres usagers qui ne sont pas propriétaires de véhicules, qui sont à vélo, à moto ou à pied, et qui traversent la route. Donc, nous avons décidé de reformer le permis de conduire pour rendre plus responsables ceux qui sont au volant. Quand vous prenez un exemple d’un jeune homme qui doit conduire un bus de 60 personnes, et qui va en toute vitesse en ne respectant pas souvent la limitation des vitesses dans un virage à 180 km/heure et qui croise un autre véhicule, ça va faire 60 victimes. Cela nous interpelle et si nous ne faisons pas cette réforme, nous allons vers ce qu’il ne faut pas. Nous avons vu un problème et nous n’avons rien fait et ça ne va rester comme ça. Donc la réforme est en cours, qu’est-ce qu’il faut faire ? Est ce qu’il faut instaurer les permis à point pour retirer ça ? Est ce qu’il faut instaurer des amendes fortes ? Est-ce qu’il faut limiter la vitesse des bus ? Toutes les réflexions sont en cours avec l’ensemble des experts et même des cabinets que nous avons recrutés pour que, très rapidement, on puisse aller vers cette réforme.
Pour la méthode de délivrance de ces permis-là, nous sommes en train de mettre en place un centre informatisé. La construction des locaux a commencé puisque toute la procédure est finie. Nous avons le financement au niveau du centre pour avoir des salles équipées avec des ordinateurs où nous allons limiter l’intervention humaine dans la délivrance du permis. Celui qui répond aux conditions, la machine traite les informations dit que vous êtes apte. Et vous-mêmes seriez fier d’être au volant car vous connaissez là où vous partez. Notre rôle est d’assurer qu’au croisement des carrefours qui sont habités, qu’on puisse mettre en place des ralentisseurs dans les normes, qui protègent non seulement les riverains qu’on croise mais aussi ceux qui sont au volant pour leur propre vie. Donc, l’ANISER a organisé à maintes reprises des journées africaines de la sécurité routière. La première édition depuis le 26 juillet 2023, s’est tenue en décembre 2023, la deuxième édition en décembre 2024 à Dosso. On a organisé des caravanes de sensibilisation qui ont traversé tout le pays pour sensibiliser sur le port des casques, sur le non-respect de la vitesse et toutes les mesures à prendre afin d’éviter qu’il y ait survenance des accidents. J’ai instruit le DG de l’ANISER pour organiser des débats avec tous les acteurs, c’est non seulement les transporteurs mais aussi les forces de l’ordre qui sont chargées de faire respecter la vitesse et de vérifier la documentation nécessaire pour qu’un véhicule soit autorisé à utiliser les voies ou à transporter des gens. Il y a aussi les acteurs sanitaires, les médecins, les secouristes. En effet, avec une image parlante de ce qui se passe au niveau des urgences, cela permet à un usager de se dire que je vais prendre mon casque demain pour éviter que je me retrouve dans le cas que je viens de voir. Donc, c’est toute une batterie d’actions qui est en train d’être mise en œuvre pour permettre de renforcer la sécurité routière, limiter la survenance des accidents et pouvoir protéger nos populations des risques liés aux accidents et renforcer la sécurité routière.
Monsieur le ministre, quel est l’état actuel du parc auto au Niger ? quelle mesure envisagez-vous pour développer le réseau du transport urbain et transport des marchandises dans notre pays ? Ceux qui sont de notre génération ont la souvenance de la SNTN qui faisait la fierté des Nigériens à son époque.
C’est un parc vieillissant. Nous sommes actuellement en train de réfléchir sur comment soutenir les différents acteurs pour moderniser notre parc. Il y a aussi des partenaires tels que la Banque Mondiale qui soutient l’initiative, et qui a déjà financé, dans le passé, un projet pour nous soutenir à travers le règlement 14 de l’UEMOA. Il y a tout un lot d’actions en cours. Par rapport maintenant à la densification des trafics, nous avons mené une mission en Arabie Saoudite mais, avant ça, je voudrais rappeler qu’ici, conformément à notre réglementation, le trafic urbain à une double casquette. Le Ministère des Transports et de l’Equipement assure la tutelle technique et les mairies assurent la gestion quotidienne du personnel et du matériel. C’est ainsi qu’à la création de la SOTRUNI, c’est la mairie qui gère la SOTRUNI. Nous avons la tutelle technique, c’est la mairie qui assure la gestion du personnel et du matériel tous les jours.
Donc, dans le cadre de la modernisation et du développement de ce parc, pour permettre à ce que le trafic soit un peu plus fluide, nous avons entamé des discussions avec les saoudiens et d’autres partenaires. Le dossier est actuellement en finalisation d’étude au niveau de la mairie centrale. On va commencer par Niamey, des bus qui permettent de transporter les fonctionnaires, les scolaires à temps dans des conditions de sécurité. Vous savez l’agent économique est rationnel. Si vous savez que votre véhicule de transport pour aller au travail va coûter 1000F et que le bus vous coûte 10 000F, vous allez continuer dans votre véhicule. Nous avons pris en compte tous ces paramètres. Cela va de pair avec la création des gares. Il y a l’aspect infrastructure routière et aussi l’aspect véhicules ou bus qui vont pouvoir transporter les gens qui vont aller de pair.
Monsieur le ministre, comment mettre un cadre approprié de mesure de résultats et d’appréciation de la performance des actions au niveau de votre département ministériel ?
Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique gouvernementale, nous avons défini des stratégies et des programmes qui nous permettent d’évaluer nos actions. Il y’a des critères de produits, il y’a des critères aussi qui nous permettent d’évaluer un peu les réalisations. Les produits, c’est par rapport aux linéaires. Combien de km de routes ont été réalisés ? et de quelle qualité ? c’est ça qui nous permet d’évaluer les performances par rapport aux produits. Et l’autre aspect, c’est par exemple l’indice d’accessibilité rurale qui nous permet de voir l’efficacité de ces réalisations eu égard à la population. Ce qui est retenu dans les normes, c’est le temps de livraison des marchandises à partir du port de transit jusqu’à notre destination. Et aussi comment les populations autour de dix kilomètres de la route la plus proche, arrivent-elles à se déplacer ? Ces critères nous permettent d’évaluer de façon efficace l’impact de la réalisation d’infrastructures. Et, ça se fait à travers des missions d’évaluation, des missions de contrôle qui partent régulièrement sous la supervision de l’Inspection Générale des Services et les autres structures pour évaluer ce qui est fait. Quelle est la qualité et quel est l’impact sur la population ? Et ce retour nous permet d’ajuster ces politiques, ces programmes et ces stratégies pour une meilleure action en faveur de nos populations.
Monsieur le ministre, là je pose la question au Vice-président du comité de gestion des inondations, est-ce que, demain, on va assister encore à ce que nous avons connu pendant les inondations passées ? qu’est-ce qui a été fait pour éviter ces genres de situations ?
Effectivement, à l’instar de ce qui se fait à chaque fois qu’il y’a un évènement de portée nationale, les autorités décident de mettre un comité. Mais, la particularité dans cette situation est que ce comité a été mis en place sur instruction du Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat. Il est sous la houlette du Premier ministre qui assure la présidence et je suis le premier vice-président. Nous avons été instruits pour qu’on puisse prendre en charge, sur fonds propres de l’Etat, tous les appuis nécessaires à nos populations, et c’est ce qui fut fait. Il y a eu certes des bonnes volontés qui se sont manifestées, elles l’ont fait sur la base du volontariat. Aucune correspondance n’a été adressée à qui que ce soit pour lui dire de venir nous appuyer par rapport aux problèmes que nous avons traversés. Ça c’est l’aspect de l’appui aux populations.
Pour l’impact évoqué tantôt sur les infrastructures routières, il faut rappeler que le pont de Sorey, à la sortie sur la route n°1, a été interrompu. Nous avons vu ce que ça a provoqué, Niamey était coupé pendant quatre jours avant que le trafic routier ne soit rétabli. J’avais installé mon QG là-bas et j’effectuais la prière de Fadjr à 5 heures d’ailleurs tous les jours là-bas. C’est le lieu ici de saluer l’engagement du personnel et de remercier, une fois de plus, l’appui constant des hautes autorités avec à leur tête le Général de Brigade Abdourahamane Tiani qui, dès le premier jour de la coupure, pendant que je tenais une réunion de crise, m’a demandé de venir en urgence. J’étais dans son bureau et il nous a demandé : qu’est-ce qu’il faut faire pour régler ce problème ? J’ai dit Excellence, quand vous m’aviez appelé, j’étais déjà en réunion avec mes cadres. Il nous a demandé de quoi avez-vous besoin pour qu’on règle ça tout de suite ? Je lui ai répondu ‘’Excellence, nous avons les moyens à notre niveau pour y faire face’’. ‘’Vous êtes sûr ?’’ j’ai dit oui. Il m’a dit alors dans combien de temps ? Je lui repondu ‘’donnez-nous 72 heures Excellence’’. Je suis sorti et je suis allé finir ma réunion et on s’est mis sur le terrain.
En plus du pont de Sorey, nous avons une autre coupure à la hauteur de N’dounga, nous avons du côté de Ouallam. Nous avons la digue qui retient onze millions de m3 à la hauteur de Tiguirwit sur l’axe Agadez -Tahoua qui a cédé et qui a impacté sur une longueur de deux kilomètres avec trois points de coupure trois cent cinquante-cinq (355) et huit cents (800) mètres qui sont partis. Le comité de réflexions sur la tenue des états généraux avait été obligé d’interrompre ses travaux pour pouvoir mettre une équipe et partir sur Agadez, une autre équipe sur l’axe Tillabéri et une autre équipe était à Niamey. Et nous avons pu, après soixante-douze heures de travaux, remettre cette voie en circulation. Du côté du Tiguirwit, ça été aussi fait. Du côté de Ouallam, c’est même le Génie Militaire qui s’est mis à l’œuvre, la circulation a été rétablie. Il y a un village qui s’appelle ‘’Ablama’’ sur la route quittant Agadez pour aller vers Zinder qui lui aussi était immergé, la route était impraticable. Très rapidement, l’entreprise qui est chargée de la réhabilitation de cette route a été instruite, les mesures ont été prises et la circulation a été rétablie. Nous avons visité également cette localité.
Pour éviter que cette situation se répète, il y’avait un projet de voirie urbaine de Niamey qu’on a trouvé après le 26 juillet qui était en cours de contractualisation, puisqu’il n’y avait aucun papier contractuel qu’on avait trouvé, mais on se souvient que les déguerpissements ont commencé du côté du rond-point Telwa et ainsi de suite. Quand nous avons pris le dossier, on a lancé rapidement un processus pour l’évaluer. Pour voir quelle est l’efficacité de ce projet, est-ce qu’il est adapté à nos réalités ? Et justement, les conséquences de cette pluviométrie nous ont fait comprendre que ce qui est prévu à la hauteur de Sorey ne correspond pas à l’impact de cette pluviométrie qui est liée aux changements climatiques. Et, en tout cas, toutes les prévisions montrent que les années prochaines, il y aura encore beaucoup plus de pluviométrie. Notre rôle, c’est d’être proactif. C’était un pont linéaire d’à peu près 45 mètres qui est prévu. Nous avons demandé qu’il soit allongé, ça sera un pont de 100 mètres. Et nous avons demandé que la hauteur, par rapport au niveau du sol, soit augmentée de deux mètres cinquante (2m50). Ça sera un pont avec deux fois deux voies sur une longueur de cent mètres (100m) et une hauteur qui a augmenté de 2,5m par rapport au niveau qui va être réalisé. Les travaux sont en cours et ils sont prévu finir en fin mai. In Shaa Allah, avant la saison hivernale prochaine, ce pont va être livré.
Du côté de N’dounga, les travaux sont finis, le pont est opérationnel, il a été rehaussé, réhabilité et la circulation est reprise à la satisfaction des populations. Du côté de la RN25, à la sortie vers Filingué, là aussi, la route était prévue s’arrêter sur le projet qu’on a trouvé à deux kilomètres avant Saga Gorou. Nous avons dit non. Si à la saison des pluies prochaine, les mêmes populations n’arrivent pas à traverser pour aller à Filingué, on ne sert plus à rien. Donc, nous avons été instruits pour que cette route continue jusqu’au niveau du poste de police route Filingué et réaliser un pont à Saga Gorou qui est en train d’être fait simultanément avec celui de Sorey pour qu’avant la saison prochaine, les deux ponts soient livrés. Il y aura des rocades qui vont être faites. Du côté du Tiguirwit, il y a trois ouvrages qui sont prévus aux trois points de coupure qui, eux aussi, vont incessamment démarrer puisqu’il y’avait des problèmes de contractualisation. Hier, à la réunion qu’on a eue avec son Excellence le Premier ministre, tous les obstacles ont pu être levés et bientôt les travaux vont commencer pour qu’on puisse éviter le spectacle qu’on a connu pendant la saison pluvieuse passée. Nous avons aussi l’axe Madarounfa-Maradi qui a connu une coupure, qui est en train d’être pris en compte. Donc, c’est toute une batterie d’actions qui sont en train d’être mises en œuvre par une équipe dont il faut saluer l’engagement. C’est le lieu aussi de remercier et d’encourager nos entreprises parce qu’elles ont accepté d’engager leurs frais sans qu’il n’y soit fait aucun engagement écrit au préalable, parce qu’elles croient. Et qu’elles veulent être aux côtés de nos populations, parce qu’elles croient à la volonté du Président du CNSP, Chef de l’Etat, à améliorer les conditions de vie des populations.
Un dernier mot avant de mettre fin à cet entretien.
Je voudrais, avec votre permission, remercier une fois de plus le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat, qui, comme je l’ai dit, a confié à notre modeste personne la lourde tâche de conduire ce département important dans un pays aussi vaste et enclavé. Il faut remercier SE le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, qui a toujours été là à notre écoute, il nous a soutenu puisque c’est lui aussi le ministre de l’Economie et des Finances. Et l’argent, c’est le nerf de la guerre. Donc, nous le remercions pour son appui, sa disponibilité et ses conseils, surtout pour pouvoir avancer rapidement dans nos différents projets structurants pour être en conformité avec notre lettre de mission et pour améliorer les conditions de vie de nos concitoyens. Je voudrais aussi saisir l’occasion pour saluer, une fois de plus, la résilience du peuple nigérien qui a su, malgré l’adversité, rester débout. Vous avez vu la mobilisation à la célébration de l’an 1 passé. Ceux qui nous ont donné une semaine ou deux semaines, depuis le 26 juillet 2023, nous sommes encore là, et nous serons encore là par la grâce de Dieu, parce que nous y croyons et les faits sont là pour le montrer. Je voudrais saluer la mémoire de nos soldats qui sont tombés pour protéger ces convois qui permettent de ravitailler nos populations, qu’Allah SWT les accueille dans son Paradis Eternel. Ceux qui sont dans les hôpitaux en train de chercher à recouvrer leur santé, qu’Allah leur permette de recouvrer leur santé afin qu’ils puissent rejoindre leurs familles et reprendre leurs activités. De façon globale, ce qu’il faut retenir, c’est que les infrastructures routières, ferroviaires et le transport aérien tiennent à cœur nos autorités. Elles sont à notre écoute, elles nous appuient, elles nous soutiennent, nous qui avons la responsabilité de conduire ce département pour qu’on puisse apporter des solutions rapides, adaptées à nos réalités pour la réalisation des routes. Nous y travaillons et je voudrais profiter également pour saluer l’engagement de toute l’équipe. Moi, je suis celui qui pousse, qui oriente, mais le travail est fait par l’équipe des ingénieurs, l’équipe des cadres qui sont là, engagés autour de nous pour qu’on puisse atteindre les objectifs qui nous sont fixés. Donc, je demande à l’équipe de serrer encore plus la ceinture, parce que les attentes sont énormes. Nous sommes déterminés à assurer une utilisation rationnelle des moyens pour pouvoir faire en sorte qu’on atteigne les objectifs nécessaires. Il y a un des dossiers que nous avons trouvés. Je ne vais peut être pas rentrer dans les détails, mais, ce qu’il faut retenir, c’est que ce dossier comme il n’a pas fait l’objet de contractualisation, il y’avait pas de signature. Nous avons instruit pour qu’on puisse aller regarder, et une nouvelle équipe est partie regarder. Le dossier technique est fini, le coût financier était évalué à 103 milliards de FCFA.
C’est par rapport à quoi ?
C’est par rapport à la réalisation d’une route, sur un tronçon dans notre pays. Et, quand nous avons instruit, pour aller revérifier, nous sommes revenus à 60 milliards. De 103 milliards on est revenu à 60 milliards pour le même tronçon de route, soit 43 milliards de moins.
La surfacturation ? Je vous pose la question
Je vous laisse le mot. Moi, je suis responsable de la réalisation et j’ai la responsabilité de nous assurer par rapport à la redevabilité et à l’emploi efficient de nos ressources. Si on doit utiliser un franc des 26 millions de Nigériens, qu’on n’utilise pas deux francs. Et nous allons nous en assurer In Shaa Allah.
Script : ONEP