
Tassiou Sani est l’une des icônes de la lutte traditionnelle au Niger. Victime d’une maladie ayant occasionné la perte de l’usage de ses jambes et une limitation fonctionnelle depuis quelques années, Tassiou Sani de Zinder continu de se battre contre cette maladie qui a mis tous ses projets à l’arrêt. Il est tombé malade alors que sa carrière était en plein essor. Néanmoins, il garde toujours l’espoir de reprendre son activité principale qu’est le sport, la lutte.
Aujourd’hui paralysé de ses membres inférieurs, le champion de la lutte traditionnelle de 2018 est assis dans un fauteuil roulant et se déplace à l’aide des outils de rééducation. Malgré qu’il soit malade, Tassiou Sani est en pleine forme dans son âme, il garde toujours le moral haut. Il vit actuellement à Zinder ville avec sa famille. En effet, parents, proches et fans font la « fada » à la devanture de sa maison pour des séances de causerie pour l’encourager dans la rééducation afin de l’aider à améliorer la reprise de la marche.
Né en 1985 à Kangara, Taketa, région de Zinder, Tassiou fait partie des athlètes qui ont excellé dans le domaine de la lutte traditionnelle. En si peu de temps, il a obtenu une notoriété exceptionnelle. Imposant et grand de taille, Tassiou est un sportif complet et charismatique, qui a donné le sourire et la joie à des milliers de jeunes qui tirent du plaisir en le voyant dans les arènes. Il a, à son actif un Sabre National obtenu en 2018 face à Yahaya Kaka de Tahoua et plusieurs trophées reçus lors des différentes compétitions. « Ma première compétition professionnelle s’est déroulée à Diffa, en 2014, pour la conquête du Sabre National. Il a fallu 2018 pour que je remporte le sabre », explique Tassiou.
Son dernier combat remonte à 2020 à Maradi où il a disputé la finale avec Ousmane Hassan dit Janvier de Tillabéri. Depuis lors, il a pris congé des arènes : c’est le début d’un autre combat contre une maladie pernicieuse. « La finale de l’édition 2018 m’a conduit à combattre avec un ami et grand frère nommé Yahaya Kaka. A l’issue de cette finale Dieu a décidé que c’est moi qui sortirais vainqueur. La situation dans laquelle je suis fait partie de mon destin. En tant que croyant nous faisons face à des épreuves et Dieu m’a éprouvé d’un problème de santé. Maintenant je vais bien. Je me porte à merveille » confie le gladiateur.
Tassiou Sani n’a pas oublié les efforts consentis par les autorités pour qu’il puisse recouvrer sa santé. En effet, il remercie, toutes les bonnes volontés qui l’assistent. « J’invite tous mes fans, partout où ils se trouvent, de patienter. Ce qui m’est arrivé est passager. Je demande à tous de m’accompagner avec des prières. Que Dieu m’accorde la santé. J’invite nos responsables des ligues, ceux de la fédération et les autorités de continuer à nous soutenir. Nous sommes très reconnaissants pour tout ce qu’ils font déjà pour nous. Pour ma part, je remercie très sincèrement les autorités nigériennes qui ont tous fait pour moi. Ils m’ont évacué jusqu’en France pour une prise en charge sanitaire. J’étais hospitalisé à Niamey près d’un an. Depuis mon retour à Zinder les autorités régionales n’ont jamais cessé de m’accompagner. Ils ont tous fait pour moi c’est juste que Dieu n’a pas fait en sorte que je puisse recouvrer ma santé » estime le lutteur.
Abdoul-Aziz Ibrahim (ONEP)